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Mlle Sophia *

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Message par Mlle Sophia Mer 24 Fév - 1:10

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Mlle Sophia * Collie12

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- Ce qui me désigne :
"Sophia Laurence, née de Bastien Laurence et de Jeanne-Andrée Pruvos sous le règne du Roi Louis XIV. Mademoiselle, pas encore Soeur, et sans doute jamais..."

- Ce que je fut :
"Que dire de mon enfance... Je suis née le 14 avril 1672, dans la bonne ville de Limoges, où je fut également baptisée devant Dieu, en la Cathédrale Saint-Étienne. Ma famille, de petite bourgeoisie, s'était toujours attaché à respecter et à suivre les enseignements de la foi. Mon enfance, en soi n'eus rien de bien extraordinaire. Je fus confiée aux bons soins d'une nourrice, comme cela se faisait dans notre milieu. Mon entrée au couvent fut quelque peu difficile, car mes parents étaient de confession Augustiniste, mais que les gens qualifiaient de Janséniste, et ils tenaient à ce que je reçoive la même parole. J'entrais donc à 12 ans, dans un couvent loin de Limoges, et de mes parents.

Mon enseignement religieux se passa sans encombre. J'étais alors sous la tutelle de Mère Marguerite de Jésus, femme stricte mais pieuse, qui m'enseigna les principes de la Grâce divine et du libre-arbitre de l'humain. Lorsque j'avais l'âge de 14 ans, mes parents m'annoncèrent par missive le mariage de mon frère, ainsi qu'il m'avait été trouvé un fiancé de bonne famille, auquel je devrais m'unir après ma sortie du couvent. La chose me fit quelque peu peur, car il semblait que mon avenir s'en retrouva tout tracé. Toutefois, fille conciliante, je consentie à ce mariage.
Les choses se corsèrent lorsque j'eu 16 ans, âge à laquelle il était prévu que je sorte du Couvent. Embarqué dans quelque guerre loin de France, mon fiancé était dans l'incapacité de me marier dans les mois qui viennent, et ont résolu à la hâte de prolonger mon séjour parmi les soeurs de quelques années, le temps que la situation se tasse. Pourtant à 19 ans, la situation était toujours aussi problématique. La guerre, certes, était fini, mais un autre problème avait survenu par dessus, puis encore un et ainsi de suite, repoussant sans cesse la date de l'union. Finalement, ma famille me rappela à Limoges pour attendre que la situation ne se déverrouille. Ma mère, profita ainsi de ce temps pour m'enseigner ce qu'il fallait savoir pour tenir un foyer. Ainsi, tout semblait être près, et ce fut avec une grande consternation, que tout le monde appris la mort, aussi rocambolesque qu'inconvenante de mon fiancé, dans un bordel parisien...

J'avais alors 20 ans.

La mort de mon fiancé sembla perturber considérablement les projets de ma famille, autant que les circonstances du décès jetait un froid entre les deux familles. Je semblais déjà bien âgée pour trouver encore un mari, et je me désolais moi-même de cette infortune. Pourtant, en mon fort, et bien que la pensée me sembla presque coupable à avouer, je me sentait plutôt soulagé d'un grand poids, même si un grand flou des plus perturbants planait désormais sur mon avenir. C'est en voyant mon père recevoir des nouvelles de Port-Royal, que me vint ma vocation. Je deviendrais sœur, j'entrerais à l'abbaye de Port-Royal, et j'accorderais ma vie à Dieu. Cette acte de piété toucha grandement mes parents, et il convint après l'hiver, de nous rendre à Port-Royal, pour que je puisse m'acquitter pour ma vie de cette tâche. Les nouvelles de Port-Royal étaient alors peu réjouissante. Le roi, soutenu de l'Archevêque de Paris, avait profiter de la mort de Mère Élisabeth de Sainte-Anne, née Élisabeth de Sainte-Anne Boulard de Denainvilliers, pour couper les vivres de l'Abbaye, et interdire la nomination d'une nouvelle mère supérieure. L'année suivante, une bulle du Pape avait retiré à la communauté religieuse la propriété des terres alentours. Pourtant, malgré le nombre déclinant des Soeurs, la communauté tenait bon. Les villages alentours continuaient à lui verser matière à sa subsistance, et la soutenait dans sa lutte. De nombreuses gens, par ailleurs, s'en allait s'établir à Port-Royal pour y suivre la pratique Augustiniste. Mes parents résolurent de faire de même, le temps de mon installation, et la maison familiale fut laisser aux bons soins de mon frère.
Nous partimes dès le printemps venu, et primes pension dans une petite fermette non loin de l'Abbaye. Sœur Louise de Sainte-Anastasie du Mesnil, qui aurait dû succéder à Mère Élisabeth de Sainte-Anne si l'ordonnance du roi n'avait eu lieu, fut ravis de me voir intégrer la communauté, malgré les difficultés légales que cela impliquait. C'était un signe que l'Abbaye, malgré tout, continuait à vivre, et que l'œil bienveillant de Dieu était toujours sur nous.

Peu à peu, nous nous intégrâmes à la communauté, qui après un peu de méfiance, nous fit bon accueil. Nous nous adaptâmes peu à peu au rythme de la vie d'ici, allant aux offices religieux avec eux et participants à leurs fêtes. Ce fut justement, au sortie d'une de ses office, en l'an 1709, que tout bascula, et qu'un courtier venu directement de Paris, vint présenter une missive à l'Abbesse...

Les nouvelles étaient mauvaise, et à mesure que la missive passait entre les mains de la troupe, je pouvais voir leur visage se décomposer. Mère tomba à genoux, les mains jointes, implorant le ciel de sa pitié. Des rumeurs et des chuchotements commencèrent a parcourir l'assemblée, redoublant la frayeur et l'angoisse de ceux qui n'avait pu encore lire la missive. Personne pourtant, n'osait en parler directement à voix haute. Lorsqu'enfin les feuillets me parvinrent, je n'en cru pas tout de suite ce que je pu lire.
Pourquoi cela nous fit tous un tel effet ? Nous nous y attendions depuis toujours. Cela faisait plus de cinquante ans que notre roi Louis XIV, le 13 décembre 1660, fit savoir au Parlement qu'il avait décidé d'éradiquer le jansénisme, comme il appelait notre doctrine. L'archevêque de Paris, venait présentement de confirmer la suppression de l'abbaye de Port-Royal, et l'annonce prochaine d'un avis d'expulsion, préambule à une futur annonce de démolition de notre sanctuaire. Que pouvions nous faire face à la fois contre l'autorité royal et papale ?

Il fallait agir vite. Mon père releva ma mère, tâchant de la rassurer, tandis qu'on résolut assez vite que l'Abbesse irait à Paris voir l'Archevêque. Nous avions là la preuve absolue de tout ce que nous critiquions dans le système absolutiste. Il était impensable que notre communauté puisse être écarté ainsi, malgré les coups durs qu'elle avait déjà subit ces dernières années. On ordonna pour le moment que soit tenu une réunion, et mon père me demanda de faire porté un peu d'eau pour rafraîchir ma mère. Je couru à en perdre haleine, du moins ce que me permettait ma robe. J'alla d'abord jusqu'à notre maison, pour récupérer un sceau en zinc, puis jusqu'au puits du village. Il n'y avait personne sur la petite place, et je résolut de reprendre mon souffle un instant en m'appuyant sur le rebord du puits. Le vent qui venait de se lever, me sembla particulièrement froid pour la saison. Peut-être était-ce la mauvaise nouvelle qui me faisait paraître l'air si glacial. Resserrant la main sur la poignet du sceau, je ferma un instant les yeux, tâchant de trouver pour quelques secondes, un peu de calme et de sérénité.

Quand je rouvris les yeux, j'étais en Enfer..."




- Celle que je suis :
Éduquée depuis toujours, et fervente janséniste, Sophia place sa foi et son amour envers Dieu avant tout. Pourtant, sa ferveur et sa piété masque mal les angoisses et doutes qui l'assaillent continuellement. Elle se fait du soucis pour sa famille, pour sa croyance, pour la grâce que pourrait lui accorder Dieu, et se retrouver plonger soudainement dans les territoires sans aucun préambule, n'est pas spécialement pour la rassurer. De nature plutôt craintive et réservé, elle se tiens généralement à l'écart, tâchant d'aider du mieux qu'elle peut sans faire grand bruit. Devoir prendre seule une décision est quelque chose qui l'effrayera grandement.

La longue attente d'un mariage qui finalement ne viendra pas, a tout de même eu un avantage pratique, car permit à sa mère de lui enseigner tout ce qu'une ménagère devait savoir pour tenir son foyer. Sophia sait donc cuisiner, coudre, jardiner et diriger une pléthore de servantes et courtiers. Elle sait également lire et écrire.

- Ce qui me reste :
"De ce que je possédais sur terre, je n'ai pratiquement rien gardé. Juste ce que j'avais dans les mains et des les poches au moment où Dieu a décidé de damner mon âme. Un sceau d'eau, vide. Les quelques minces feuillets que j'avais glisser en hâte dans ma poche, énonçant les sombres nouvelles de Versailles quand à notre communauté. Un peu de craie, la tenue de messe que j'avais revêtue alors. Dieu semble m'avoir pris en miséricorde, pour m'avoir permis de conserver mon livret de prière. Ma seule richesse matérielle, reste la croix en or que je porte autour du cou. Même si Dieu m'a jeté parmi les perdus, j'avais je ne renoncerais à cet attachement à ma foi."

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Message par Ash Mer 24 Fév - 1:21

J'ai bien aimé l'histoire, la tournure que les évènements ont pris dans la vie de la jeune pucelle, et la façon dont sont racontées les choses. Je n'ai aucun point négatif à soulever, donc c'est avec plaisir que je valide et que je te souhaite bon jeu!

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