Nick of Time
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Eris Quod Sum [Terminé]

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Eris Quod Sum [Terminé] Empty Eris Quod Sum [Terminé]

Message par Helena Shaw Sam 20 Fév - 9:14

Un silence complet, une vision floue. Tout ce qu’elle entendit lorsqu’elle essaya de bouger fut le cliquetis de milliers de morceaux de vitre. Pas un bruit, pas de gens qui parlaient, pas de bruit de pas, pas de sirènes. Rien. Quelques moteurs vrombissaient un peu plus loin peut-être. La tête penchée vers l’avant, les cheveux lui tombant des deux côtés du visage, Helena Shaw commençait à peine à émerger. Une petite odeur de fumée vint perturber ses narines un moment, puis s’en alla un peu. Lorsqu’elle essaya d’entre-ouvrir les paupières, un reflet blanc et perçant l’en empêcha. Elle bougea la tête sur le côté, plissant les yeux, puis releva la tête, et mit sa main en avant pour se protéger les yeux. La vue encore un peu floue, elle ne vit pas grand chose, si ce n’était les tôles froissés des voitures, lorsqu’elle regarda autour d’elle. Helena tendit sa main gauche vers l’embout de sa ceinture de sécurité, tandis que son autre main la protégeait toujours des rayons du reflet transperçant ce qui restait du pare-brise. A tâtons, elle chercha le bouton pour relâcher la ceinture, et quand finalement elle l’appuya, la ceinture partit d’un coup se remettre à sa place, arrachant un léger cri de douleur à Helena. Depuis l’épaule traversant sa poitrine, puis une partie de son abdomen, la ceinture supposé la protéger l’avait légèrement entaillé. Cependant, elle avait fortement ressenti la brulure du frottement de la ceinture contre sa chair.

Lorsqu’elle ouvrit sa portière, cette dernière fut bloquée par une voiture à sa droite. Le scénario était le même à gauche. Ne lui restait donc que le pare-brise à moitié déchiré. Toujours assise derrière le volant, la trentenaire se pencha vers l’avant du siège passager et y trouva sa mallette. Elle attrapa la poignée, et lança la mallette à travers le reste de pare-brise qui s’effrita. Il y a toujours ce reflet blanc qui lui faisait tourner la tête pour ne pas le regarder de face. Le décor était la moindre de ses priorités. Toujours en restant dans sa position, Helena retira ses chaussures à talon, utilisant un pied pour déchausser l’autre. En même temps, elle déboutonna et retira sa veste afin de gagner en liberté de mouvement. Elle prit quelques secondes pour respirer. La première de ses priorités était de sortir de la voiture, vu que les pompiers ne voulaient pas faire la part des choses. Probablement étaient-ils en vacances, pensa-t-elle entre deux respirations. Sa main se posa ensuite sur le volant qu’elle agrippa très fortement, puis elle se tira en avant. Totalement affaiblie, l’effort à fournir n’était pas des moindres en ce moment. S’agrippant à ce qu’elle pouvait, s’aidant de ses pieds s’enfonçant parfois dans quelques morceaux de verre, elle s’extirpa de sa voiture en passant par le pare-brise. L’avant de son corps s’étala complètement sur le capot de la Porsche, tandis qu’elle poussait avec ses pieds sur le dossier du siège passager pour avancer. Helena resta comme ça un moment, allongé à moitié sur le capot, sur le ventre. A ce stade, elle en avait déjà fait bien trop, quelqu’un devait bien venir l’aider ou la chercher.

Apparemment pas. Ses yeux commencèrent à se fermer, puis elle se ressaisit, et décida que personne n’allait venir. La rouquine se tourna sur elle-même, puis finalement roula et glissa en même temps sur le capot de sa voiture. La chute sur le coaltar noir était dure. Elle se remit cependant à genou devant la SUV, puis repoussa ses cheveux en arrière, la respiration lourde. Étrangement, la rue semblait vide. Le carrefour était bien là, avec ses magasins, mais il n’y avait plus personne. Pourtant, il semblait faire jour, selon le soleil un peu faible, elle jugea qu’il devait être l’après-midi environ. Son regard se tourna vers le soleil qui se trouvait en face du reflet. Elle se releva en s’appuyant sur le capot de sa voiture, toujours tourné vers le soleil. Alors qu’elle gardait les yeux au ciel, elle aperçut un nuage solitaire se rapprocher du soleil, puis commencer à le cacher. Le reflet du reflet sur le capot noir devant elle pâlit peu à peu, et Helena prit le risque de se retourner. Le reflet géant au loin faiblissait petit à petit, tandis que le nuage continuait son chemin. Le voile se levait graduellement, et des formes se dessinaient. Une seule forme en réalité. Un grand rectangle, ressemblant fortement à un bâtiment. Et puis les formes se précisaient en quelque chose qu’elle connaissait, qu’elle reconnaissait. Lorsque le reflet n’était finalement plus, il était là. L’expression sur son visage avait changé, la bouche entrouverte, les bras tombant, les yeux grands ouverts. Elle fit un pas en avant, tandis que se tenait devant elle l’Empire State Building au milieu d’absolument rien.


Dernière édition par Helena Shaw le Jeu 5 Aoû - 17:06, édité 3 fois
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Message par Helena Shaw Mer 24 Fév - 7:45

Il y avait une erreur, une incohérence. Ce bâtiment n’était définitivement pas supposé être là, et pourtant il y était. Perdu, au milieu d’une lande de solitude infinie. Exactement comme elle. Tout ce qu’elle connaissait se résumait à présent à ce carrefour transporté avec elle. Chaque magasin, voiture, chaque parcelle de ce carrefour était vide d’humanité. Plus personne. Il n’y avait qu’elle et le vide. A la limite de la rue, juste avant que le carrefour ne donne sur un immense désert, Helena s’était arrêtée, pensant qu’en dépassant cette zone, elle allait être aussi isolée que le bâtiment qui projetait son reflet. Elle ne voulait pas crier, elle ne voulait pas appeler à l’aide. Tout ce qu’on entendrait serait le désespoir dans sa voix. La peur, la solitude, le sentiment d’être perdue, de ne pas savoir, de ne pas avoir le contrôle. Sa respiration devint de plus en plus rapide, au fur et à mesure qu’elle y pensait. Sa respiration se perdait dans cette immensité. En une seconde, elle était passée de la toute puissance à rien. Puis finalement, réalisa que la peur et toutes ces émotions devaient être pour l’instant mise de côté. Ce n’était pas le moment parfait pour paniquer.

Alors qu’elle ouvrit le coffre de son SUV qui était une version miniature de sa chambre d’hôtel, elle pensa à ce qui aurait bien pu causer cela. Elle pensa d’abord à un coup reçu à la tête durant “l’accident” qui n’en était pas vraiment un, et qu’elle devait être quelque part dans un coma sur un lit d’hôpital, attendant que quelqu’un décide s’il fallait la déconnecter ou pas. Puis elle pensa qu’on lui avait possiblement injecté un quelconque cocktail, ou encore fait inhaler quelque chose qui la faisait halluciner. Mais il y avait une faille dans toutes ces possibilités. Tout cela semblait bien trop vrai. Ses pieds nus qui chauffaient sur le coltard, la tôle brulante de la voiture, l’odeur de son propre sang sec qui coulait un peu le long de son visage, les bruits qui se perdaient au loin. Finalement, elle se dit qu’elle aurait pu spéculer encore longtemps, et qu’elle aurait le temps de le faire plus tard. Le contenu de son coffre était plutôt en sa faveur. Après avoir tout rangé et classé ce qui était important et ce qui ne l’était pas, il y avait d’un côté des barres de céréales sorti d’un sac de sport afin d’avoir quelque chose à manger, des vêtements un peu plus appropriés (certainement pas ses vêtements de sport imprégnés de transpiration et de sueur), ainsi que des chaussures toujours à talon, mais plus adaptés à la situation. Il y avait aussi une petite torche qu’elle gardait quelque part. De l’autre côté se trouvait tout le reste : des papiers, un téléphone portable qui marchait mais qui n’avait pas de réseau, un ordinateur portable aussi, des stylos et un tas d’autres choses. Helena décida de se changer. Il n’y avait cependant pas de salle d’essayage ou de coin privé dans les environs. Il y avait absolument personne dans les environs. Elle retira ainsi son tailleur serré et sa chemise tâchée de sang. Elle enfila ensuite un pantalon de travail en toile qui s’élargissait vers le bas, s’arrêtant après les chevilles, puis mit un chemisier blanc dont elle retroussa les manches et laissa quelques boutons ouverts en haut. Finalement, après avoir retiré les minuscules morceaux de vitres de ses pieds, collé quelques pansements dessus, elle mit des chaussettes et ensuite un genre de bottes à talon dont la fermeture éclair sur le côté s’arrêtait juste avant son mollet. Les talons larges lui donnaient plus de facilité que les talons qu’elle portait avant.

Quelques minutes plus tard, Helena Shaw était mentalement et physiquement épuisée. Assise à l’arrière de sa voiture, elle faisait face à l’immensité du vide. On dirait que l’horizon ne voulait pas finir, ne s’arrêtait jamais. Il y avait quelques montées ici et là. La trentenaire se demanda ce qui se trouvait de l’autre côté. Probablement encore plus de landes désertiques rocheuses. Le soleil semblait descendre de plus en plus vers l’horizon, signalant qu’il allait faire bientôt nuit. Sans être spécialiste, elle se dit que dans environ trois ou quatre heures, le ciel serait noir, brillant d’étoiles, laissant la lune régner. La chaleur était assez forte. Aussi, la couche de maquillage sur son visage commençait à fondre. Elle se dit qu’elle n’avait pas grand chose à faire de pas fatiguant avant d’aller récolter ce qu’elle pouvait dans les autres voitures et enseignes, autant se débarrasser de ces choses qui devaient maintenant être futiles. Elle prit dans la pile de choses inutiles une trousse de maquillage que toutes les femmes avaient en permanence sur elle, puis posa un miroir de la taille de sa main en équilibre à l’aide de dossiers, et utilisa un démaquillant pour enlever fard à paupière, mascara, fond de teint, et autres rouges à lèvres. Alors qu’elle enlevait les dernières traces de maquillage, elle vit quelque chose dans le coin supérieur droit de son miroir. La silhouette ressemblait fortement à celle d’un homme. Elle se retourna, et vit effectivement un homme marcher au loin. Il avait l’air étrange, semblant porter un grand rectangle, avec un genre de crête sur le haut de la tête. Helena laissa tout tomber, referma rapidement le coffre de la Porsche noire, puis se mit à courir vers lui. Se trouvant à une centaine de mètres ou plus, elle cria afin d’attirer son attention. Alors qu’elle courait, lui se contenta de s’arrêter et marcha tranquillement et lentement dans sa direction.

Un centaine de mètres plus loin, elle s’arrêta près de lui, la respiration totalement haletante. Son pas de course était rapide, ne voulant à tout prix pas perdre le seul être vivant qu’elle avait vu pour l’instant. Cependant, elle était intriguée. L’homme paraissait avoir à peu près le même âge qu’elle, peut-être quelques années de plus. Seulement, il était habillé en romain, avec la jupe pour homme, le casque avec le morceau de métal au milieu du visage qui dépassait, pas de poil cependant en haut dudit casque, le bouclier rouge rectangulaire, et l’épée et un genre de sangle en cuir sur le torse. Pendant un instant, Helena se dit qu’il devait être soit un mirage, soit le fruit de son imagination. Mais il avait l’air si vrai, avec la sueur et la saleté sur sa peau, les marques de combats. Elle prit donc le choix d’interagir avec lui comme s’il était un être vivant normal. S’appuyant sur ses genoux à l’aide de ses mains, elle se releva et le regarda :

- You’re going to a carnival or something like that?

Le romain la regardait aussi étrangement, mais plus comme s’il voyait l’inconnu que l’incohérence.

- Quel est ton nom, matrona ? dit-il solennellement en latin.

- Woman? Who the hell are you?

Elle comprenait de moins en moins.

- Pour l’instant, tu m’appelleras Nexus. Dis-moi d’où tu viens ? Peut-être de cette contrée éloigné nommé Britannia, où l’on ma raconté que les habitudes vestimentaires n’étaient pas les mêmes qu’à Rome.

Helena avait du mal à y croire, mais c’était pourtant le seul raisonnement logique que son esprit pouvait former.

- If I tell you America, this won’t make any sense to you, am I right?

Il regarda étrangement la femme qui s’était retournée. Elle fit quelques pas, se mit face au vide et repoussa ses cheveux en arrière.

- Oh my God...don’t tell me this is true..., se dit-elle à elle-même. Elle se retourna ensuite vers le romain qui continuait à la regarder. You come from Rome, don’t you?

- Oui.

- You are...a real roman...like...some kind of fighter...

- Je suis un gladiateur, un des plus chers et connus de l’Amphitheatrum Flavium.

- How did you end up here?

- Je n’en ai aucune idée. C’était la veille d’un combat et...

- You didn’t even notice. You just arrived here, just like that.

- Oui. Maintenant, matrona, nous devons continuer notre route ensemble. Suis moi, et ne parle plus.

- What? Yeah, I’m going to go with you, but I need to take my thing first. It’s in my...

Helena regarda l’amas de voiture au loin, et réalisa que le mot Porsche ou SUV ne devait pas vouloir dire grand chose pour lui.

-...it’s not with me. If you don’t want to come, just wait here, I’ll come right back.

- Nous n’avons pas le temps pour ça, nous devons continuer tout de suite. Et depuis quand les femmes discutent les ordres des hommes. Si je te dis de faire quelque chose, tu le fais.

Aux premiers abords, elle avait plus ou moins compris qu’il se croyait supérieur à elle. Mais elle pensait qu’en deux trois mots, il réaliserait qu’ils n’étaient plus à la Rome Antique. Apparemment pas. Cependant, c’était bien la première personne qu’elle voyait, et elle ne voulait certainement pas prendre le risque de le “perdre” aussitôt. D’autant plus qu’il avait l’air de savoir se défendre, et à ce stade, Helena ne savait pas si danger il y avait ou pas. Alors qu’elle n’avait pas fini ses réflexions, le romain se mit déjà à marcher, et certainement pas dans la direction des voitures.

- If you don’t want me to speak or do anything, why do you want me to come with you?

- Parce que tu es la première personne que j'ai rencontré depuis des mois, et comme cet endroit à l'air désert, je suppose qu'on ne tombe pas sur quelqu’un tous les jours, dit-il en continuant à marcher sans la regarder.

La trentenaire fit quelques pas de course, et se mit devant le gladiateur, lui barrant la route.

- Wait...where are you going?

Nexus tendit son bras en avant et pointa vers sa gauche. Lorsque Helena regarda vers où il pointait, elle vit une vaste et dense forêt se tenant là, au milieu de nul part.

- You want to go inside this dark...scary forest? Why don't we go around or go another way? What is so special about this specific forest?

Il fit un pas en avant, et elle posa le bout de ses doigts sur son torse nu. Au moment où ses doigts touchèrent sa peau, elle ramassa sa main et la regarda, intrigué.

- Goddamn it, you are real...

Des traces de transpiration, de sueurs et de poussières étaient venus entacher sa main au contact avec le romain. Pendant qu'elle fixait sa main, il la dépassa et continua à marcher.

- Ce n'est pas toi qui prends les décisions. Tu n'es qu'une matrona. Si tu veux qu'on soit au même niveau toi et moi, tu devras avoir mon respect.

- Great, 30 years of woman independence and fight for the equality between sexes, and I am stuck with the macho-man.

Helena expira un grand coup, puis finalement se retourna et suivit le gladiateur.
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Message par Helena Shaw Mer 24 Fév - 22:03

Ils marchèrent pendant des jours, sans se parler. Ils se perdaient et s’enfonçaient de plus en plus profondément dans cette forêt noire, où le soleil ne filtrait que rarement à travers les arbres touffus. Une fois à l’intérieur, Helena réalisa qu’il s’agissait en fait d’une forêt tropicale plutôt sombre et fourbe. Derrière chaque arbre, perché sur chaque branche pouvait se trouver le danger. Aussi étrange que cela puisse paraitre, il n’y avait aucun bruit dans la forêt. Pas un seul animal, pas un insecte, rien. Seulement eux. L’humidité menait la respiration à un tout autre niveau. L’air chargé d’eau rendait chaque paroi, chaque pas, chaque roche glissante. Elle avait peu dormi ces dernières nuits, l’inconfort et la peur du noir prenait une toute autre signification. Aussi forte qu’elle pouvait être mentalement ou du moins en avoir l’air, avoir un glaive et un poignard à sa ceinture comme Nexus ne lui aurait pas fait de mal. Les tentatives de discussion de la matrona avec le gladiateur coupaient rapidement court.

Helena mit son bras devant son visage pour se protéger d’une branche, fermant à moitié les yeux, quand son pied s’emmela dans une grosse racine. Essayant de reprendre l’équilibre, elle tomba, glissant sur une autre roche. C’était la quatrième fois depuis qu’ils étaient dans la forêt. Nexus lui accorda un regard, puis s’arrêta et fixa quelque chose dans les arbres, sans faire plus attention à elle. Elle avait tendu la main dans l’espoir qu’au moins une fois, il l’aurait aidé, mais toujours pas.

- Little help here...no...yeah what the hell huh...

Expirant un grand coup, elle se releva, les vêtements sales de feuilles mortes et de boue. Elle tint ses mains sales en l’air, ne voulant plus rien toucher avec ces mains là, puis finalement les essuya sur son pantalon.

- Well...thank you anyway...Nexus...

- Je te l’ai dit. Tu auras droit à mon aide uniquement quand tu auras mon respect, matrona.

- Yes, I think I got that part. Why do you call me “matrona”, I told you my name was Helena.

- Tu n’es certainement pas une virgo ou une conjux. Tu sembles avoir l’âge d’une matrona, gardienne du foyer.

- Do I look like I can take care of a family...I’m not that old already...se dit-elle à elle-même, alors qu’ils reprenaient la marche, le romain en avant.

- Si tu me dis que tu ne viens pas de Britannia, d’où est-ce que tu viens ? Je suis curieux.

- Of all the questions you could ask me, now that you want to talk, you only thought of that one...

Il ne dit rien.

- Nexus....I don’t think we come from the same...time...

Le romain s’arrêta et se tourna vers Helena.

- What if I told you that...for you...I come from the future...

-...le futur...le futur comme dans quelques dizaines d’années ?

- More like...two thousand years...

Ses yeux s’écarquillèrent et pour la première fois, elle le vit surpris. Si elle avait du mal à comprendre, elle ne voulait même pas imaginer ce qui se passait dans la tête du gladiateur.

- Comment...comment est-ce que c’est possible...

- I don’t know. You would think this is some kind of magic, or a trick of your gods, when I would say technology. I don’t know that anymore that I know how I can understand you speaking latin and you understanding my english.

- Technologie ?

- The point is, you and I have been brought to this place, you from the past, and me from the present.

- De mon point de vue, je suis du présent, et toi du futur.

- Then maybe there will be someone from my future...

Ils se regardèrent tous les deux un moment en silence, réfléchissant à cette possibilité qui les choquait eux deux. Étrangement, Nexus l’avait beaucoup mieux encaissé que Helena aurait pensé. Il devait être là depuis plus longtemps et avoir vu plus de chose qu’elle. Se perdant dans ses pensées un moment, la matrona ne vit pas que Nexus était passé en une seconde d’un état de réflexion à un état d’alerte. Son regard vif scrutait les environs, puis se fixa à un endroit précis. Helena de son côté n’y fit pas attention et la conversation engagée, elle se dit que c’était peut-être le moment de tenter quelque chose.

- So...what kind of gladiator...

- Chut ! dit-il rapidement.

- Oh now you don’t want to talk...

- Sérieusement, ne parle plus.


- Come on, you a...

En moins d’une seconde, il avait foncé sur elle et la plaqua contre le tronc d’un arbre, la main sur sa bouche et son nez, l’empêchant d’émettre le moindre son. Il ne fit pas plus attention à elle alors qu’il fixait toujours un endroit précis plus loin entre les troncs d’arbres. Helena essaya d’articuler quelque chose avec une main exerçant une forte pression sur son visage.

-...can’t...can’t breathe...

Totalement collé contre elle, il baissa son regard vers elle, et lui fit signe de ne plus faire aucun bruit. Elle acquiesça, et il décolla lentement sa main, vérifia qu’elle ne respirait pas trop fort, puis bougea lentement sa main vers son glaive à sa ceinture. Presque aussi fort qu’un souffle, Helena chuchota à Nexus un :

- What is it?

Il pointa une direction au coin de l’arbre d’un simple signe de tête. Helena passa rapidement son regard en dehors de l’arbre, et vit au loin plusieurs personnes marcher. A en juger par leurs apparences, ils n’avaient pas l’air gentils. Elle se replaça bien derrière le tronc d’arbre.

- Friend of yours?

- Je ne sais qui ils sont, ou ce qu’ils veulent, mais ils sont hostiles. Je les ai déjà rencontrés avant, et c’est de justesse que je m’en suis sorti.

- You? You of all people were in a difficult situation?

- Ils sont organisés, sauvages et connaissent cette forêt.

Ils restèrent un moment collés l’un à l’autre, ne prononçant plus un mot. Au bout d’un moment, Helena leva un peu le regard et fixa le visage du romain. Elle garda son regard sur lui, jusqu’à qu’il le remarque et la regarda en retour.

- Quoi ?

-...why did you bring me here, Nexus?
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Message par Helena Shaw Jeu 25 Fév - 0:48

Il faisait nuit. Helena n’aurait pas dit non à une odeur de viande qui grillait autour du feu que Nexus avait improvisé. Un tout petit feu, fait à l’aide de pierre et de morceaux de bois secs. Contrairement à ce qu’on voyait dans les films, cela prenait beaucoup de temps. Dans cet...endroit, il faisait noir la nuit. Vraiment noir. Pas de lune, pas d’étoiles. La nuit faisait peur. Mais cette nuit là n’était pas comme les autres. Helena était assise en face du feu, les yeux perdus dans les flammes vacillantes, tandis que Nexus était concentré sur son poignard assis à peine plus loin. Il ne lui avait jamais répondu à sa question. Que faisaient-ils ici ? Encore une interrogation à rajouter à la longue liste. Pendant tous ces jours, elle ne voulait pas se laisser avoir par l’inconnue, par le doute, la peur, et toutes ces émotions qui l’affaiblissaient. Mais après que Nexus se soit simplement éloigné d’elle, sans rien dire et continué de marcher, elle ne le savait pas pourquoi, elle avait dépassé le stade de l’excitation et de l’adrénaline de la découverte. Maintenant était venu l’heure des questionnements, des remises en cause. Elle n’avait pas essayé de réengager la conversation depuis ce jour.

- Qu’est-ce que tu faisais avant dans ta vie du futur ?

Un air totalement absent sur le visage, elle répondit :

- I was doing exactly the same thing as you...
(Je faisais exactement la même chose que toi...)

- Je doute que tu te sois retrouvé dans une arène, face à la mort et aux dangers, mettant ta vie en jeu tous les jours.

Elle fit un léger “non” de la tête.

- It was exactly the same thing. We were all in arena, all of us fighting against each other. We were all warriors, fighters. All of us...except me...
(C'était exactement la même chose. Nous étions tous dans une arène, tous combattants les autres. Nous étions des guerriers, des combattants. Tous...sauf moi...)

Le gladiateur regardait la matrona qui ne lui avait pas accordé un seul regard.

- I was a traitor...I was...destroying empires, destroying hundreds of lives, getting inside the belly of the beast, and then corrupting it, killing it from the inside. If one guy wanted a company down for any reason, they called my boss, and I took the job...I was the bad guy...I didn’t have any second thoughts...not even questioning myself for all the bad things I was doing. Not that I didn’t think about it...a dad who doesn’t have any job, then no money to feed his family...a mother who couldn’t take care of her little boy alone anymore...the young one who had to delay his wedding because his company just went down...I was thinking about them, but then...for me it was just survival...survival of the fittest...somebody had to do some bad things in this world...and it happens to be me...
(J'étais un traitre...je...détruisais des empires, des centaines de vies, je me jetais dans la gueule du loup, et je le tuais de l'intérieur. Quelqu'un voulait se débarasser d'une compagnie pour une raison quelconque, il appelait mon patron, et je me chargeais du reste...j'étais la méchante...je n'avais pas remord...je n'avais même pas d'arrière pensée sur tout le mal que je faisais. J'y pensais cependant...un père qui n'a pas plus de travail et ne peut plus nourrir sa famille...une mère qui ne peut plus s'occuper de son fils toute seule...un jeune qui doit renvoyer la date de son mariage parce que sa compagnie vient de tomber...je pensais à eux...mais je me disais que...pour moi c'était la surive...la survie du plus fort...quelqu'un devait faire des mauvaises choses dans ce monde...et c'est tombé sur moi...)

Un silence s’installa.

- But even then...there were rules...boundaries...frontiers that you couldn’t just cross. There was...a list of things you were not allowed to do...what happens when these limits doesn’t exist anymore...I am not...suppose to have second thoughts or to hesitate...but now what? Can I do anything I want?
(Malgré cela...il y avait des règles...des limites...des frontières qu'on ne pouvait pas simplement dépasser. Il y avait...une liste de chose qu'on ne pouvait pas faire...qu'est-ce qui se passe quand ces limites n'existent plus...je ne suis pas...supposé avoir avoir d'arrière pensée ou hésiter...mais maintenant quoi ? Je peux faire ce que je veux ?)

Les paroles se perdirent dans le noir, tandis que la confession se propageait telle une rumeur dans la forêt.

- You said...what do I have to do to own your respect?
(Tu as dis...qu'est-ce que je dois faire pour avoir ton respect ?)

- Tu devras être mon égal. Tu devras avoir pris le droit de vivre de quelqu’un, comme moi.

Ce n’est que maintenant qu’elle lança un regard à Nexus, puis finalement se concentra à nouveau sur les flammes.

- I planned ruining plenty of lives...I think I know what it is...
(J'ai planifié de ruiner pleins de vies...je pense savoir ce que c'est...)

- Prévoir de tuer quelqu’un est une chose. Prendre une vie en est une autre.

- Why? Why is killing someone so important to you? What will it change?
(Pourquoi ? Pourquoi tuer quelqu'un est si important pour toi ? Qu'est-ce que ça changera ?)

- Interfector, Eris quod sum.
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Message par Helena Shaw Jeu 25 Fév - 20:45

Une goutte d’eau tomba sur sa joue, et elle secoua la tête. Allongée et recroquevillée comme elle pouvait sur elle-même à même le sol, la tête reposant sur son propre bras, l’alarme-réveil d’Helena était particulier ce jour là. Elle tourna son corps de l’autre côté, ressentant le doux contact des racines et de la boue à travers sa chemise désormais beaucoup de choses, mais pas blanche. Une autre goutte lui tomba aussitôt sur la joue. Helena ouvrit finalement les yeux, à moitié endormie. Puis elle se releva à moitié, et une averse tomba. En moins d’une minute, la trentenaire était totalement trempée, et la pluie l’empêchait de voir clairement à moins de cinq mètres devant elle. Aussi, elle était bien réveillée en moins d’une minute. Elle regarda autour d’elle à la recherche de Nexus, et finalement le trouva. A quelques mètres devant elle, il n’était qu’une forme plus ou moins indistincte, accroupi sur un genou au sol, le bouclier au bras, posé à côté de lui. Il fixait un endroit précis en face de lui, encore une fois. Habituée, Helena regarda l’endroit pareillement, et vit une forme encore plus indistincte se mouvoir dans l’averse plus loin. D’un coup, elle se tira en arrière à l’aide mouvement précipité et se colla contre la première chose que son dos rencontra. Puis elle retint presque totalement sa respiration. Ses yeux se mirent soudainement à parcourir la forêt à la recherche d’autres éventuels “hostiles”. Quand finalement, elle tomba sur une silhouette déformée par l’averse en face d’elle, à environ 25 mètres d’elle. Puis la silhouette disparut. Helena passa son regard de l’autre côté de sa planque, et vit une autre silhouette pareillement.

- Nexus...essaya-t-elle d’appeler. Elle ne voulait pas crier, mais il n’allait jamais l’entendre, sa faible voix facilement couverte par l’averse.

Elle prit une petite roche, et l’envoya sur Nexus qui la regarda aussitôt. Elle pointa la direction dans lequel elle avait vu les silhouettes. Il regarda dans les directions, puis fit signe à la matrona de venir le rejoindre. Avançant totalement au ras du sol, elle vint se mettre à côté de lui rapidement.

- We’re surrounded.

- C’est exactement ça qu’ils attendaient, l’averse.

Tous les deux fixèrent devant eux la forme humaine qui ne bougeait pas et qui les regardait pareillement. Quand soudain, quelque chose tomba juste entre le gladiateur et Helena. Un genre de petit anneau en or. Lentement, tous les deux relevèrent la tête et au fur et à mesure qu’ils regardaient les arbres, ils virent un des hostiles perché sur une des branches, un sourire malsain sur le visage. Ils ressemblaient à un mélange de guerriers africains, portant des vêtements fait de tout et n’importe quoi, ayant des bijoux et autres armes venant d’une époque qui ne semblait pas être la sienne. Un blanc s’installa pendant une fraction de seconde, alors que tous les trois attendaient qui allait faire le premier mouvement. Et d’un coup, l’hostile se laissa tomber sur eux deux.

Helena se jeta sur le côté, tandis que le romain mit son bouclier entre lui et son adversaire, puis le repoussa au loin. Il s’écrasa contre un tronc tandis que Nexus se relevait et sortait son glaive. D’une sauvagerie égale, il trancha la main de l’hostile fonçant sur lui, puis cisailla son torse, et finalement lui planta le glaive dans l’abdomen et le planta sur un tronc d’arbre. Helena sur les fesses, regardait la scène sans rien faire, quand une main se referma sur ses cheveux et la tira en arrière.

- NEXUUS !

Le guerrier se retourna, sortit son poignard et le lança d’un coup sec dans la direction d’Helena. L’hostile se prit le projectile en pleine poitrine et tomba en arrière. Nexus reposa sa main ensanglantée sur son glaive et le sortit d’un coup sec. Alors qu’il commençait à avancer vers Helena, un autre hostile sorti de nul part se jeta sur lui. Ils tombèrent tous les deux au sol et le gladiateur le repoussa encore une fois à l’aide de son bouclier. Mais cette fois, avant que l’hostile ne se fasse jeter au loin, il se servit d’un genre de râteau improvisé et le passa par dessus de bouclier pour blesser le romain à l’avant-bras et par la même occasion s’accrocher à son bouclier. Le gladiateur utilisa sa propre arme pour couper les lanières accrochant son bras au bouclier et se débarrassa de celui-ci. Il roula sur lui-même pour s’éloigner un peu, et finalement se remit rapidement sur pied. L’hostile prit une position de combat animalière, se penchant en avant et grimaçant, bougeant son râteau improvisé. Nexus prit aussi sa position de combat et se pencha en avant, tous les deux se fixant. Lorsque l’hostile fonça sur lui, il dévia son arme sur la droite, et lui planta son glaive dans la gorge, puis laissa mollement retomber le corps. Les sourcils froncés, la rage se lisant sur son visage, la respiration lourde, les gouttes de pluie s’écrasant violemment sur lui, il hurla :

- VENEEZ ! VENEZ TOUS ! SORTEZ DE VOS TROUS !

Helena de son côté, avait le regard fixé sur le poignard toujours planté dans le ventre de l’hostile à terre. Toujours à quatre pattes, elle fit un pas et tendit sa main en avant, quand elle vit à sa gauche un autre hostile qui ne l’avait pas encore vu, mais qui avançait vers Nexus. La trentenaire garda le regard fixé sur lui, tandis que lentement elle avança encore plus sa main vers le poignard. Finalement, elle posa la main dessus, mais ne fit rien. Le cœur battant la chamade, la respiration rapide, la peur sur le visage, elle décida de compter jusqu’à trois avant de tirer d’un coup sec le poignard. Le 1 vint facilement. Son regard était toujours sur l’autre hostile qui attendait le bon moment pour attaquer le romain. Le 2 fut plus hésitant. Quand subitement, les deux mains de l’hostile à terre vint saisir celle de Helena qui lâcha un cri de frayeur et se jeta en arrière. L’hostile plus loin se tourna brusquement vers elle et se mit à avancer dans sa direction, tandis que celui à terre commençait à se relever dans un gémissement à glacer le sang. Sans perdre de temps, Helena se releva et se mit à courir aussi vite qu’elle pouvait. Les bottes, le sol mouillé, les racines, les roches, les arbres, les branches. Au bout d’une dizaine de mètres, une main jaillit de nulle part, la saisit au bras et la tira en arrière. Elle se retourna et dans un mouvement désordonné, donna un coup au visage à l’autre tout en tombant et en emmenant l’autre dans sa chute. Les deux à terre, Helena prit une roche à portée de main de la taille d’une pomme et demi et se jeta sur l’hostile dans un élan de pure folie. Alors qu’elle levait les bras en l’air pour le taper avec son arme improvisée, ce dernier la souleva et la retourna pour se mettre à son tour sur elle. Il essaya de l’étrangler ou de l’atteindre au visage, et dans un élan de dernier recours, la trentenaire tendit sa main jusqu’à l’entre-jambe de l’hostile et lui compressa les organes reproducteurs violemment. Il lâcha un cri de douleur, et elle en rajouta une couche en lui foutant deux coups de genou violents exactement au même endroit. Elle se débarrassa de lui et le repoussa sur le côté. Ensuite, Helena se tira en avant afin de se remettre sur pieds, mais l’hostile lui attrapa la cheville. La matrona s’étala sur le sol, se releva et tomba sur le regard de l’autre. Si lui il était sauvage, elle aussi pouvait l’être deux fois plus. Elle reprit sa roche abandonnée plus tôt et l’écrasa sur le bras de l’hostile qui lui agrippait le pied. Il lâcha sa prise, mais elle décida d’en finir. Elle remonta sur lui, et lâcha un cri de rage alors qu’elle lui écrasa la roche sur le visage. Un second cri et un autre coup parti. Un troisième suivit. On aurait dit que sa fureur n’avait plus de limite. Après un quatrième coup plus faible celui-ci, accompagné d’un cri qui perdait aussi en puissance, ses mains laissèrent tomber la roche. Du sang. Elle avait du sang plein les mains. Elle les tenaient devant elle, et les regardaient, obsédée par le rouge. Les deux mains tremblaient à présent, et la rage fit place au traumatisme. Sa respiration s’accéléra de plus en plus, le regard fixant toujours la même chose. Malgré les gouttes de pluie qui faisaient partir le sang petit à petit, ses mains resteraient souillées à jamais. Il n’y avait presque plus aucun son. Elle était coupée du monde. La pluie ne faisait plus de bruit, ni même sa respiration.

Puis une autre main, pareillement ensanglantée, vint se tendre devant elle. Elle avait l’air...accueillante. Helena leva les yeux et vit Nexus penché en avant, attendant qu’elle lui attrape la main afin de l’aider à se relever. Tous les deux se perdirent dans le regard de l’autre, chacun voyant ce qu’il était en l’autre. Lorsque finalement, elle leva sa main en avant et agrippa celle de l’autre, tout revint paisiblement à la normale. Son regard était différent. Elle ne se remettra forcément pas d’une telle chose aussi rapidement, mais au moins maintenant elle savait qu’il y avait une personne dans ce monde de malade sur qui elle pouvait compter. Quand Nexus la tira en avant pour la relever, ils se tinrent debout, chacun en face de l’autre, toujours sous la pluie. Les deux mains souillées du sang d’un autre se relâchèrent, et ils continuèrent à se regarder.

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Message par Helena Shaw Jeu 25 Fév - 22:47

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