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The Red-Blue Blur [Terminé]

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The Red-Blue Blur [Terminé] Empty The Red-Blue Blur [Terminé]

Message par Helena Shaw Lun 21 Juin - 2:02

Aucun d’un ne savait vraiment ce qui s’était passé. En une seconde, tout l’enfer s’était déchainé sur eux, le diable était venu les parler et les a ensuite détruits. Il avait relâché l’enfer, et tout ce qu’ils avaient pu faire était de se défendre, de fuir comme ils pouvaient. Le véhicule que Helena avait pu arracher du bateau se tenait là, en plein milieu d’un désert, n’ayant plus rien à donner. Peut-être se trouvaient-ils a des kilomètres de ce morceau de Londres, de ce morceau d’enfer, mais ils avaient tous encore ce combat, cette violence, les cris, les coups de feu, les explosions résonnant encore en tête. Tous regroupés plus ou moins autour du véhicule, ils avaient tous le regard perdu complètement dans le vide, tous perdu. Ne sachant que faire exactement, ils attendaient que quelque chose, que quelqu’un fasse quelque chose. Ils n’étaient pas un groupe, ils se connaissaient tous vaguement, si ce n’est qu’un peu, ils avaient peut-être à peine fait connaissance de la cruche avec son sceau qui s’appelait Sophia en réalité, ainsi qu’avec le G.I. Mais pendant un instant, ils avaient combattus ensemble, ils s'étaient unis contre un seul et même ennemi, et ils avaient perdu deux d’entre eux. Leur fuite les avait causé la perte de deux d’entre eux. Aucun d’eux n’osa imaginer ce qui allait advenir des autres. Aucun d’eux ne savait ce qu’ils devaient faire à présent.

- Why the hell did you do that?
(Pourquoi est-ce que t'as fait ça ?)

Helena ne pouvait plus tenir dans le silence, et toute cette masse énorme d’émotion surgissant en elle devait ressortir d’une manière ou d’une autre. La colère et le blâme étaient les seules choses les plus évidentes à sortir en ce moment. Ses émotions se dirigèrent vers celle qui avait commis une erreur, vers celle qui avait commis un acte fatal. Elle décolla ses mains de la carcasse de la voiture et se retourna vers celle qui se faisait appeler Wynn.

- What in the name of GOD were you thinking! If you ever do something like that again...don’t you ever dare...
(A quoi est-ce que tu pensais bordel ! Si jamais tu me refais un coup comme ça...ne t'avise plus jamais...)

L’américaine avança en clopinant un peu vers elle, semblant intérioriser une rage énorme.

- We lost two of us because of you today.
(On a perdu deux des notres aujourd'hui.)

Elle fixa son regard dans le sien et la pointa du doigt.

- You have two people on your conscience.
(Tu as deux morts sur ta conscience.)

-...it’s not like they’re dead...
(...c'est pas comme si ils étaient morts...)

Ce fut la goutte d’eau qui fit exploser le vase.

- THEN GO! GO FIND THEM! WHAT THE HELL ARE YOU FUCKING WAITING FOR! They are armed, organised, they have been here centuries before us and we are outnumbered! Before, we had a slight, would it be a little chance to fight back. Now what do we have? YOU?
(ALORS VAS-Y ! VA LES RETROUVER ! QU'EST-CE QUE T'ATTENDS POUR TE BOUGER LE CUL ! Ils sont surarmés, organisés, ils sont arrivés ici des siècles avant nous et ils sont supérieurs en nombre ! Avant, on avait ne serait-ce qu'une toute petite chance de se défendre. Maintenant qu'est-ce qu'on a ! TOI ?)

- Why were they so important anyway?
(Je vois pas pourquoi ils seraient plus importants que nous de toutes les façons.)

Helena leva les yeux et les mains en l’air comme si elle implorait une bénédiction pour que cette gamine soit illuminée subitement.

- He had GUNS! And ammo! He had the ONLY thing that would make them think twice before coming at us. NOW WE ARE SITTING DUCKS!
(Il avait des ARMES ! Et des munitions ! Il avait la SEULE chose qui les auraient fait hésiter à nous chasser comme des bêtes. MAINTENANT C'EST LA CHASSE OUVERTE !)

Ne pouvant plus la supporter, elle se détourna de l’anglaise, fit quelques pas puis se retourna de nouveau vers elle à moitié.

- If....you didn’t yet realize that we are completely screwed...I would strongly suggest that you get yourself a fucking brain.
(Si t'as pas encore réalisé qu'on est complètement foutu...je te suggérais fortement de te trouver un putin de cerveau.)

Les dents serrées, Helena se retourna mais un mauvais pas fit relancer la douleur à sa jambe encore plus forte et elle flancha d’un coup, avant de se rattraper à l’aide de son autre pied.

- Hel...

- DON’T...!
(NON...!)

Elle le dit tout en frappant d’un geste brusque le bras de Nexus tendu vers elle. Quelques pas hésitant plus tard, elle se retrouva en appui contre le coffre de la voiture essayant de trouver la bonne balance entre la douleur et sa colère.

- So what do we do now?
(Alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

- No....no no, you don’t get it. There is no “we”. Whatever the hell any anonymous group you think have been created....didn’t happen. I don’t trust him...elle pointa le chevalier du doigt, and I definitively don’t trust you. He’s the only one I'm trusting right now.
(Non...non non, t'as pas encore compris. Il y a pas de "on". Si tu crois qu'on a crée un super groupe d'anonyme...tu te goures. J'ai pas confiance en lui [elle pointa le chevalier du doigt], et j'ai définitivement pas confiance en toi. Il est le seul en qui j'ai confiance.)

Son regard se tourna vers Nexus, et tout le monde le regarda. Le romain avait été désigné volontaire pour décider ce qu’ils allaient faire ensuite. Ils attendirent tous un moment qu’il fasse ou dise quelque chose, puis au bout d’un moment il se contenta de pointer vers la forêt à quelques centaines de mètres d’eux.

- On se dirige vers la forêt et on y reste. On y sera moins exposé que ici.

- - -
Helena jeta à terre le sac de sport qu’elle avait trouvé dans la carcasse laissé au beau milieu des landes désertes. Epuisé par les efforts qu’elle devait fournir pour marcher avec un pied et demi uniquement, l’américaine se trouva un coin d’ombre non loin de là où ils s’étaient arrêtés. L’espace dégagé d’arbres leur permettait de se voir tout en étant à quelques dizaines de mètres. Helena s’assit à même sol, dos contre un arbre et étendit sa jambe gauche non sans une grimace de douleur. Posant le sac sur elle ensuite, la femme rousse l’ouvrit et en vérifia le contenu tout en sortant ce dont elle aurait besoin. Une grosse boite rectangulaire rouge contenant une bouteille de scotch, un kit de premier secours apparement pour sportif, des fils et des aiguilles de couture trouvé dans un sac à main pour femme, un briquet ainsi que deux trois trucs qu’elle aurait jugé utile, mais pour l’instant cependant. Ce fut tout ce qu’elle avait trouvé après avoir fouillé rapidement le pick-up qui leur avait sauvé la vie. Maintenant qu’elle avait tout ce dont elle avait besoin, elle n’avait plus d’excuses pour ne pas le faire. Redoutant ce moment, ses peurs se trouvaient justifiés, les conditions n’étant pas les plus parfaites pour recoudre ses blessures. Mais si elle ne le faisait pas maintenant, elles pourraient s’infecter, sans compter sur le fait qu’elle pourrait aussi perdre pas mal de sang.

D’un geste sec, Helena arracha la manche de sa chemise déjà en lambeaux et tourna son bras afin de voir ses blessures faites après avoir atteri sur une voiture. Elle défit ensuite le noeud du tissu autour de sa jambe désormais bien rouge et foncé comme il le fallait, et vit la blessure, du sang s’étant propagé un peu autour, tandis qu’elle avait arrêté de saigner. Sa main se posa sur la boite de whisky, et elle en retira la grande bouteille aux formes rectangulaires et après avoir ouvert le récipient, elle en prit plusieurs grosses gorgées, ferma les yeux et pencha sa tête en arrière, puis à l’aveuglette fit couler à flot l’alcool pur sur ses coupures au bras et à la jambe. Ses lèvres se crispèrent tandis qu’elle retenait un cri de douleur, et finalement la douleur trop intense, elle l’extériorisa en lâchant un gros cri de rage, tout en donnant continuellement des coups à l’aide de son pied valide dans un tronc d’arbre. La désinfection très barbares de ses blessures laissa encore quelques picotements de douleur, puis se calma enfin un peu. Maintenant au moins, ses plaies étaient propres, le liquide ayant aussi nettoyé le sang à moitié sec. L’américaine fouilla son sac et sortit le kit de couture, sortit l’aiguille et après plusieurs dizaines de tentatives, parvint à l’aide de ses mains tremblantes à allier le fil et l’aiguille. Elle sortit ensuite le briquet et entreprit de désinfecter l’aiguille en la passant à plusieurs reprises dans la petite flamme. Helena étendit son bras et regarda ses blessures, voyait sa propre chair. Elle ne savait pas exactement ce qu’elle faisait, mais dans sa tête, le fait de devoir se recoudre était primordial. L’aiguille tremblante se rapprocha de la chair, commença à la pénétrer mais Helena retira de suite l’aiguille et n’osa même pas regarder, la douleur bloquant toutes ses pensées. Tenant son outil de torture et son bras blessé le plus loin possible d’elle, elle sentit une main se poser sur la sienne, puis lui enlever l’aiguille des mains. Helena n’eut pas besoin de le regarder pour savoir que son gladiateur favori était de nouveau venu à sa rescousse. Trop fière pour dire ou demander quoi que ce soit, elle se contenta de regarder ailleurs tandis que tout en l’étonnant, Nexus manipula l’aiguille avec dextérité et précision.

- Normalement quand on fait ce genre de chose on demande au blessé de raconter une histoire ou juste de parler afin de le distraire. Mais les guerriers, ou ceux qui sont trop fiers, ne parlent pas alors c’est celui qui les remet sur pied qui parle pour les distraire. Je pourrais commencer par te dire où est-ce que j’ai appris à recoudre les gens. Au ludus, bien sur on avait un doctore si jamais un des gladiateurs se blessait, mais on ne partait le voir qu’à partir du moment qu’on avait au moins la moitié de nos tripes dehors, ou qu’on voyait un os. Alors certes, les petites blessures ne sont pas mortelles. Une coupure à l’entrainement, une entaille au bras, ce n’était pas grand chose. Mais une petite coupure peut vite devenir embêtante quand on s’entraine tous les jours dans le sable et ça devient gênant plus qu’autre chose. Par la force des choses, on a appris à se réparer nous-mêmes entre gladiateurs, utilisant ce qu’on pouvait. Evidemment, c’était bien plus barbare que ça. Quand je suis arrivé ici, c’est pourtant la première chose à laquelle j’ai pensé, après avoir récupéré mes armes et mon bouclier : si jamais je me blessais dans cet endroit qui avait l’air si hostile, qui allait me recoudre. Alors la première chose que j’ai faite fut de chercher de quoi pouvoir coudre et de savoir l’utiliser proprement. Dans le fond, toutes les aiguilles et fils se ressemblent. Je dois dire qu’aujourd’hui....tu m’as impressionné. Je pensais que dans tous ces combats, ces boules de feu, tu allais être intimidé. Non pétrifié. Comparé à comment l’autre jeune fille du futur a réagi, tu t’en es sorti plutôt bien dans toute cette....violence. Au lieu d’être une victime, tu as relevé la tête et tu les as faire prier leurs dieux. Tu t’es immédiatement défendue, comme si tu savais tout de suite quoi faire, comme une sorte de reflexe. Quand j’étais en campagne militaire, j’étais un soldat avant d’être gladiateur, notre légion est tombé sur un...château assez isolé, très protégé d’ailleurs. Nous l’avons assiégé et arrivé à la salle du trône, il y avait le maitre du domaine, sa femme, ses cinq filles et des serviteurs. Ils se tenaient là, ne nous craignant pas le moins du monde, pensant être en parfaite sécurité, offensé de se faire attaquer de la sorte. Ils ignoraient complètement leurs sorts. Ils vivaient tellement isolés du monde qu’ils ne savaient même pas ce que la violence voulait dire. La violence ne faisait pas parti de leur monde. Bien sur, je t’épargne ce qu’ils...que nous avons fait au maitre et à ses filles. Mais à partir de ce jour, j’ai appris quelque chose. La violence n’est pas quelque chose qu’on apprend juste sur le tas, ce n’est pas quelque chose qu’on gère sans y être habitué. Moi je viens de Rome, là-bas la violence se mange à tous les repas. Je suis un gladiateur, je baigne dans le sang et le sable autant que dans la violence. Alors la question que je me pose Helena, est : où est-ce que toi, tu as appris la violence?

Leurs regards se croisèrent alors que Nexus avait mis le doigt sur quelque chose. Mais avant que les deux ne puissent rajouter quoique ce soit, le gladiateur recula et admira son travail. Helena regarda ses plaies, et le tout était fait sans qu’elle ne l’ait vraiment réalisé. Ses blessures étaient recousues et il avait même passé plusieurs bandages à son avant-bras et à sa jambe. La pensée que cette brute, cette masse de muscle ambulant savait recoudre et s’improviser en médecin d’urgence lui fit sourire, et ses yeux allant de ses blessures au romain, elle le regarda finalement longuement alors qu’il était agenouillé près d’elle. Un simple remerciement s’échappa de ses lèvres, et Nexus en tira une certaine fierté se releva, et aussi le sourire aux lèvres, donna un petit coup à la jambe encore intacte de l’américaine.

- Laisse reposer la jambe un moment, tu pourras me remercier plus tard.

Puis il disparut au coin de l’arbre, laissant la femme seule. Toujours pas remis de sa cure quasi-miraculeuse, elle regarda le désordre autour d’elle et entreprit de remettre les choses dans son sac tout en restant à terre, laissant reposer la jambe.

- - -
Plusieurs heures plus tard, ils s’étaient enfoncés un peu plus dans la forêt en silence, Nexus menant toujours la marche. L’américaine n’acceptait d’aide de personne, si ce n’était d’une longue branche qui lui avait fait office de bâton de marche un moment. La fatigue se faisant sentir dans le groupe, il s’était arrêté de nouveau, et chacun se reposait assis quelque part. Nexus et Helena se trouvait d’un côté, elle au sol dos contre un arbre, le chevalier Silas et Wynn du futur étaient à quelques mètres plus loin. Après quelques minutes de silence, la gamine du futur prit la parole innocemment :

- Let's have a look at the good side of the things... At least we escaped the other dumbarses and this place is beautiful.
(Si on regarde le bon coté des choses...au moins on a échappé aux autres imbéciles et cet endroit est magnifique.)

Un long silence s’installa, alors que Silas et Nexus se doutait de la fureur qu’elle venait de déchainer pendant que Helena releva la tête et regarda avec consternation absolue la londonienne.

- What? What the fuck are you talking about? First of all...there is no...good side here. Second of all, we...didn't escape anybody, they are right at our ass. And third...well...please...just shut the fuck up...
(Quoi ? De quoi est-ce que tu parles bon sang ? Premièrement...il y a pas de...bon coté des choses là. Deuxièmement, on...a échappé à personne, ils sont tout juste à nos fesses. Et troisièment...eh bien...s'il-te-plait...ferme ta gueule...)

Ce fut à ce moment précis que la gamine décida enfin de réagir, et ce face à l’étonnement général du groupe.

- Okay, listen miss-minger. You just appeared out of nowhere and dragged me into this shit, so I'm going to tell you something. I don't even know your name. So first thing before jumping at me is to pay me respect, then I'm sorry to tell you, but it's YOUR fault we are here. Before you dragged me with you on that proxy SUV I was just doing fine!
(Ok, écoute-moi bien mocheté. Tu apparais de nul part et tu m'as foutu dans cette merde, alors laisse moi te dire une bonne chose. Je connais même pas ton nom. Alors avant de me sauter dessus, tu pourrais me montrer un peu de respect, et je suis désolé de te le dire, mais c'est de TA faute si on est ici. Avant que tu ne m'embarque sur ton pick-up de clodo, tout allait bien pour moi.)

Helena croyait entendre une mauvaise réplique dans une mauvaise série pour teens, et ne put s'empêcher de lui sourire au visage, ne la prenant pas au sérieux aux premiers abords.

- Ok....why don't you take that funny accent of yours, you know, british and all, and get the hell out of here.
(Ok...pourquoi est-ce que tu prendrais pas ton accent, tu sais le truc de sa majesté et tout, et tu te barres d'ici.)

Et en une seconde, elle lui prouva tout le sérieux de sa suggestion en effaçant de son visage toute trace de sourire, lui fixant de façon presque menaçante. Wynn releva légèrement la tête avec un regard hargneux, un soupçon de haine dirigé vers Helena qui se serait presque moqué d’elle.

- Okay pikey. I don't even know who you are and I don't give a bloody damn. Just hours ago you were in MY town, messing things up with that dumbass who dares to call himself superior. And you know what? You're just like him: a bloody dimwit. So what about you shut your mouth and let me live clumsy whore.
(Okay gypsi. Je ne sais même pas qui tu es alors j'en ai rien à foutre. Il y a à peine quelques heures tu étais dans MA ville, foutant la merde avec cet imbécile qui se fait appeler supérieur. Et tu sais quoi ? Tu es exactement comme lui : une putin de retardée. Alors laisse moi vivre et ferme ta grande gueule, sale pute.)

L'américaine continua à la fixer, toujours calme et sérieuse, puis son regard se perdit quelque part comme si elle n'avait toujours pas assimilé ce qu'elle avait entendu, ou du moins qu'elle ne voulait pas le croire. Lentement, elle prit appui sur son tronc et se remit sur pieds et ensuite fixa de nouveau Wynn.

- ...are you kidding me? I JUST...SAVED your ASS out there, I TOOK a FUCKING knife in my LEG, and YOU don't have a FUCKING SCRATCH on your sorry fucking face! So DON'T...you DARE...bullshit me...don't...
(...tu te fous de moi ? JE VIENS...de SAUVER tes FESSES, j'ai pris un PUTIN de couteau dans ma JAMBE, et tu n'as pas UNE SEULE PUTIN d'égratignure sur ta tronche ! Alors....N'OSE MEME PAS...me raconter ces conneries...ne...)

La jeune fille fit un mouvement brusque dans les airs et coupa Helena en pleine phrase tandis qu'elle se rapprocha d'elle pas à pas.

- So what if I have a pretty face you obviously don’t have? And let me just tell you something, if I don't got a scratch on my face, maybe it's because I chose to fight and not to run like you did. So if you're going to annoy me more, I suggest you take a look at yourself, and then look at me you tart. At least the very difference between us is that I'm no fanny.
(Et alors, j'ai un joli visage que tu n'as visiblement pas ? Et tu veux savoir, si je n'ai pas une seule égratignure au visage, c'est peut-être parce que j'ai choisi de me battre et pas de fuir comme toi. Donc si tu va m'embêter encore, je suggère que tu te regardes dans un miroir, et ensuite que tu me regardes, espèce de prostitué bon marché. La première différence que tu verra c'est que moi au moins je suis pas une tête de noeud.)

La femme rousse expira d’un coup sec, perdit de nouveau son regard quelque part puis se dit que cette situation était des plus improbables, et qu’une force supérieure lui voulait du mal aujourd’hui.

- Ok, listen to me....maybe you didn't get something here. Oh look there,elle pointa un endroit et Wynn tourna la tête dans la direction pointée, it's Barbie and Ken, why don't you go play with them? Because here, nobody is playing any game. Whoever the hell you think you are, here you are nobody so drop the bitchy attitude, and start acting like you didn't have a jalapenos stuck in your whore-ass.
(Ok, écoute, il y a peut-être quelque chose que t'as pas compris là. Oh regarde là [elle pointa un endroit et Wynn tourna la tête dans la direction pointée], c'est Barbie et Ken, pourquoi tu irais pas jouer avec eux ? Parce ça, c'est pas un jeu. Peu importe qui tu crois être, ici tu ne vaux rien alors laisse tomber l'attitude, et commence à agir comme si tu n'avais pas un balai dans le cul.

Wynn se mordillait la lèvre pour essayer de penser à autre chose, mais la simple vue de cette... "salope" lui donnait envie de tout détruire autour d'elle.

- So listen slag, if you are...
(Alors écoute moi, jambe-en-l'air, si tu...)

- SO WHAT! You have anything else to say? Or....maybe you would like to save your dick-sucker mouth for the man's privates? Oh, maybe you prefer something else, am I wrong?
(ALORS QUOI ! Tu as quelque chose à rajouter ? Ou...peut-être tu préférerais garder ta salive pour une partie avec ces messieurs ? Oh, il se peut aussi que tu ais d'autres préférences aussi, je me trompe ?)

Un moment de silence plana devant la véracité des termes de l’américaine. Wynn bondit littéralement vers Helena avec l'envie de lui arracher la gorge, mais se retint à la vue du romain quelques pas derrière elle. Plantant ses ongles dans sa paume pour ne pas les planter ailleurs, son visage n'était qu'à une dizaine de centimètres du sien et crachait littéralement sur Helena. Elle sentait quelques larmes de rage monter mais les gardaient pour elle pour ne pas perdre la face, tandis que l'américaine avait ce sourire mesquin qui apparaissait de temps en temps, le tout mêlé à un sérieux meurtrier.

- Piss off bitch! I'm getting really pissed, so... I think it's better for you that I don't stick around anymore, because otherwise I will just go at your throat and make you bite the dust. And like you're the kind of bitch that likes men around her, I'm going to let you with the other wankers. Hope that we never bloody meet again.
(Fous moi la paix, salope ! Tu commences vraiment à m'emmerder, alors...je pense que ça vaut mieux pour toi que je reste pas dans les environs, sinon je te sauterais à la gorge et je te ferais mordre la poussière. Et comme je sais que t'es le genre de pute qui aime bien les hommes, je vais te laisser avec la bande de br*******. J'espère qu'on se rencontrera plus jamais.)

Helena secoua la tête de gauche à droite légèrement.

- We won’t.
(Ca ne risque pas d'arriver.)

Puis le sourire s’afficha large à faire palir un smiley. La londonienne recula et se retourna toute en colère et marcha rapidement jusqu’à ses affaires qu’elle prit avec rage et colère. Alors que Helena la regardait partir, elle l’arrêta :

- Wait, wait...
(Attends, attends...)

Wynn s’arrêta et l’américaine parut sincèrement désolé, et fit mine de chercher quoi dire pour s’excuser tandis que la gamine attendait qu’on se mette à genou devant elle.

- I think you forgot to bitch-slap me.
(Je crois que t'as oublié ta poupée Barbie.)

La gamine lâcha un mini-cri de rage très aigue puis se retourna trois plus en furie tandis que Helena ne pouvait s’empêcher de sourire franchement, fière d’elle. Lorsqu’elle se retourna, les deux regards des latins se posèrent vers elle avec insistance.

- What? Oh, come on. In fifteen minutes, she’s gonna be scared and she’s gonna drag her ass back to us.
(Quoi ? Oh, je vous en prie. Dans quinze minutes, elle sera apeurée comme une gamine et elle trainera ses fesses jusqu'à nous.


Dernière édition par Helena Shaw le Jeu 5 Aoû - 17:05, édité 1 fois
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The Red-Blue Blur [Terminé] Empty Re: The Red-Blue Blur [Terminé]

Message par Helena Shaw Ven 25 Juin - 2:29

Devant l’évidence de ce dont ils allaient devoir faire, le désespoir de l’américaine était à son comble. Et son expression faciale le montrait clairement, restant planté là devant la chose. A leur gauche se trouvait des amas de roches bien trop grosses, proche l’une de l’autre et bien trop massive pour pouvoir penser avoir une chance. A leur droite, des buissons et de hautes branches tellement denses qu’il faudrait y aller à la tronçonneuse pour pouvoir s’y frayer un chemin. Coincé entre les deux, ils se tenaient donc devant leur seul possibilité pour continuer leur route et ce, sans faire des détours au risque de se perdre dans la forêt. Nexus dans tous les cas, avait l’air sur de son coup.

- Seriously...
(Vraiment...)

La façade haute d’une quinzaine de mètres se dressait devant eux, provocante au possible. Les racines, les roches et la terre formaient la façade et offraient éventuellement plusieurs prises, car ils allaient devoir grimper cet obstacle afin de continuer leur route. Le gladiateur avait déjà dépassé le stade de la contemplation et sortit son glaive qu’il donna à Helena en même temps que son bouclier.

- Tu va y arriver, ne t’en fais pas. Je monterais, tu m’envoies ensuite nos affaires et tu grimpes ensuite.

Tout en posant son baton de marche improvisé à terre et en passant par dessus sa tête la bandouilière du sac de sport qu’elle avait embarqué avec elle, l’américaine précisa :

- Well I’m not exactly a...wall-climbing specialist, and particularly not a two hand-one leg specialist.
(Disons que je ne pratique pas l'escalade professionelle tous les jours, encore moins le style deux mains-une jambe d'escalade)

Sa jambe toujours fragilisé, exempté de tout possible effort et pouvant à peine supporter le poids de son corps, ce qui aurait paru un jeu d’enfant avec tous ses membres valides allaient être une vraie plaie pour l’américaine. Tandis que le romain ne perdait pas son temps à grimper énergiquement mais intelligement la façade, s’agrippant à tel branche, assurant chacune de ses prises, Helena posa le glaive sur le haut du sac et utilisa la sangle pour attacher l’arme afin d’en faire un pack bien serré. En une quinzaine de minute, le gladiateur était en haut, encore plus de terre et de saleté sur le corps. La rousse lui envoya le bouclier qu’elle envoya un peu trop haut et atterrit plusieurs dizaines de mètres derrière son propriétaire. Elle envoya ensuite le sac et le glaive qui atterit complètement à l’ouest, mais quand même au-dessus de la falaise, puis après une dernière complainte, elle entama la montée. Ses mains et ses bras devaient faire presque la totalité du travail, sa jambe valide n’ayant pas grande utilisé sans l’autre jambe qu’elle décida de pas utiliser du tout, au risque de rendre cette épreuve encore plus compliqué qu’elle ne l’était déjà. Elle suivait parfois les instructions brèves du romain en haut, rata plusieurs fois ses prises et manqua plusieurs fois de tomber. L’escalade en pleine nature n’était pas vraiment le sport nation des Etats-Unis, loin de là. Contrairement au précédent escaladeur qui prit une quinzaine de minutes, elle en mit près d’une vingtaine, voir une trentaine. Arrivé à porté de bras de ce dernier, elle tendit sa main en avant qu’il attrapa fermement, et après un dernier et ultime effort, il la hissa vers le bord où elle put enfin poser un genou, puis elle se retourna pour s’asseoir sur le rebord, assez essouflée mine de rien. La laissant quelques minutes de répit, le romain alla chercher son bouclier et leurs affaires éparpillés un peu partout après les lancés hasardeux. Puis il revint vers Helena, l’aida à se relever, lui donna ses affaires non sans une pointe de froideur qui n’échappa pas à l’américaine, puis il se remit à marcher.

- Hey, wait.
(Hé, attends.)

- Quoi ?

- What “what”? What’s with the attitude? Are you mad at me?
(Quoi "quoi" ? C'est quoi ce comportement ? Tu me fais la gueule ?)

Il se retourna vers elle.

- Non.

- Hey...this is about leaving them, you’re still not gonna let that one go, do you?
(Me dis pas que tu m'en veux encore de les avoir quitté.)

- Non, je ne supporte toujours pas la décision de les avoir abandonné à leur sort.

- It’s not my fault if the girl did not come back...
(Ce n'est pas comme si c'était de ma faute si la gamine n'est pas revenu...)

- On aurait du l’attendre encore...

- She’s a total bitch, you think I was gonna drag her around. But don’t get me wrong here, but I don’t think this is about the girl, this is about leaving your new latin friend.
(Cette gamine est qu'une conne, tu crois vraiment que je l'aurais trainé avec nous. Mais à moins que je me trompe, c'est pas de la gamine qu'il s'agit, t'es pas content qu'on ait abandonné ton copain le latin.

- Il aurait pu nous être d’une grande aide.

- Yeah, him and his big-ass armor. We’ve known better about discretion, people would hear him coming from miles, he would have slow us down.
(Ouai, lui et son armure génate. On a connu plus discret quand même, on pourrait l'entendre venir à des kilomètres à la ronde, et il nous aurait ralentit terriblement.)

- Ce n’est pas vraiment de sa faute s’il n’avait qu’une armure à porter.

- What is done....is done, and I’m sorry if you lost your pal, but it was the good decision to make. We can’t allow ourselves to team up with...non-efficient....people...
(Ce qui est fait...est fait, et je m'excuse si tu as perdu ton nouveau pote, mais c'était la bonne décision à prendre. On peut pas se permettre de s'allier avec des....gens....pas efficace...)

Helena réfléchit un moment si sa formulation était valable ou pas...

- Anyway I’m sure you’ll meet some other people who speak latin and stuff, don’t worry about that.
(De toutes les façons je suis sur qu'on va rencontrer d'autres latins, ne t'en fais pas pour ça.)

Se remettant à marcher, la trentenaire dépassa le romain mais à peine fit-elle un pas qu’elle envoya accidentellement sa jambe gauche contre une branche assez massive. Le coup brusque et inattendu réveilla la douleur jusqu’alors évité au maximum et lui fit perdre son souffle un moment, laissa échappé un court cri de douleur tandis qu’elle prit appui sur le romain afin de pouvoir tenir sur une jambe. Cherchant à abréger la douleur via de grandes inspirations et expirations, l’américaine en avait plus marre qu’autre chose.

- Shit, that hurts...
(Putin. Ca, ça fait mal...)

- C’est supposé faire mal oui.

- No it was not suppose to happen. Not if I didn’t knew how to correctly defend myself. You could teach me, when I’ll be good to go.
(Non c'était pas supposé arrivé. Pas si je savais comment correctement me défendre. Tu pourrais m'apprendre, quand je serais remise sur pied.)

- Moi, t’apprendre à te battre, je ne sais pas vraiment si c’est une bonne idée, mais si c’est la ta volonté.

Elle reprit un peu de contenance et utilisa de nouveau son bâton, puis ils recommencèrent à marcher tout de même, beaucoup plus lentement cependant.

- What happened back there...that was ugly. Nobody knew what to do, we were all lost here and there. You and I, we have to find a way to...talk to each other swiftly, in simple word that only we would understand.
(Ce qui s'est passé...c'était vilain. Personne ne savait quoi faire, on était tous perdu et éparpillé. Toi et moi, il faut qu'on trouve un moyen de...communiquer rapidement entre nous, en quelques mots simples que seuls nous pouvont comprendre.)

- Comme...un code secret.

- Exactly. We have to know...what we can or want to do quickly. Simple words, do we attack, do we run, do we hide. Let’s give it a try. If I tell you “death star”, what does it bring up in mind for you?
(Exactement. On doit savoir...ce que l'autre peut faire, veut faire et rapidement. Des mots simples, est-ce qu'on attaque, est-ce qu'on s'enfuit, est-ce qu'on se cache. Essayons pour voir. Si je te dis "étoile de la mort", qu'est-ce que ça t'évoque ?)

Le romain s’arrêta et regarda l’américaine, attendant qu’elle réalise qu’elle avait dit quelque chose qu’uniquement elle-même pouvait comprendre.

- Essayons quelque chose de plus facile et pratique. Tu connais les noms des dieux romains, Jupiter, Pluton, etc.

- Yeah, but no...not exactly. I’d rather go with the Greek gods, that I know better.
(Ouai, mais non...pas exactement. Je me débrouille mieux avec les divinités grecques.)

- Les dieux grecs alors. Si je te dis “Arès”, on attaque et on fonce dans le tas. Athéna, on se défend et on garde nos positions. Hermès, si je te dis Hermès, tu cours, tu fuis le plus loin possible sans te retourner. Tu saisis l’idée ?

- That could work, definitively. And Pand...
(Ca pourrait marcher, définitivement. Et Pand...)

-...chut.

Tous les deux se cabrèrent totalement et ne bougèrent pas un seul muscle de leur corps. Helena avait appris que les sens et l’instinct du romain étaient à 100% fiable, comparé à son instinct disparu depuis des siècles, l’humanité ayant vécu dans plus en plus dans le confort et la sécurité jusqu’à en perdre son intelligence. Désormais, elle écoutait le romain à chaque fois qu’il lui disait de se taire, ou qu’il avait saisi un quelconque danger. A de multiples reprises, ses instincts s’étaient révélés véritables et justes. D’un geste de la main, il lui ordonna de se baisser, ce qu’elle fit tandis qu’il avait les sens tous azimuts, les yeux rivés quelque part dans la forêt, les oreilles à l’affut du moindre son. Puis Nexus lui fit signe de venir le rejoindre silencieusement, toujours en restant le plus bas possible. Il lui pointa une direction lui signalant où il avait repéré quelque chose, et Helena tendit l’oreille. Difficilement, elle entendit peut-être des paroles, mais comme tous les gens de XXIème siècles, ce fut surtout sur sa vue qu’elle se reposa. Au loin parmi les feuillages et autres buissons, des formes, plusieurs silhouettes rassemblées autour de quelque chose. L’homme du passé et l’américaine échangèrent un regard, puis cette dernière fit un signe de tête d’approbation. Ils peuvent toujours aller y jeter un oeil sans pour autant se révéler au grand jour. Ainsi discrètement, rasant le sol, faisant attention de ne pas écraser tel branches, Helena ayant beaucoup plus de mal à cause de sa jambe et de sa condition naturelle de femme des grandes villes et de leurs trottoirs, ils arrivèrent néanmoins à quelques dizaines de mètres des quatre silhouettes. Une voix américaine, grave et rauque qui réjouit plus ou moins Helena se faisait entendre, parlant d’un langage plutôt fort, voir menaçant. Les trois autres personnes étaient tous des hommes aussi, rassemblés et penché au-dessus de quelque chose dont ils formaient autour un cercle. Seul l’américain semblait parler cependant. Lorsque, toujours accroupi par terre, Nexus déplaça un buisson pour voir sans être vu, tous les deux eurent un léger choc. Les quatre hommes étaient réunis autour d’une jeune fille au teint basané, l’américain pointant un six coups en argent flambant assez massif et impressionnant. La jeune fille était recroquevillé sur elle-même, impuissante.

- I ain’t gonna ask it over and over again so tell me, where is it!
(Je vais pas le demander encore et encore alors dis moi, où est-ce qu'il se trouve !)

Un fort accent pur américain se faisait entendre dans ses paroles. Son chapeau noir en cuir et sa longue veste noir aurait éventuellement pu la mettre sur la piste. Malgré le fait de voir un compatriote, Helena restait sceptique quand aux agissements et aux intentions de cet américain là. Le regard toujours rivé sur le groupe, elle sentit le gladiateur bouger pour se lever et agissant presque par réflexe, elle agrippa son bras fortement et le ramena dans sa position précédente.

- What the fuck are you doing? chuchota-t-elle entre ses dents cripsées.
(Qu'est-ce que tu fous ?)

- Tu ne vois pas ce qui arrive ? Que pense-tu qu’il va advenir à la fille ?

- This none of our business. We don’t get involve in matter that doesn’t concern us. And have you seen how ma...
(C'est pas nos affaires. On n'intervient pas dans les affaires qui nous concernent pas. Et t'as vu combien ils so...)

-...you can stop hiding now.
(...vous avez plus besoin de vous cacher maintenant.)

Helena ferma les yeux tandis que Nexus regarda sur le côté. Ils s’étaient faits repéré comme des imbéciles. Préservant le silence un moment, ils entendirent le clic métallique du chien d’un pistolet qu’on tirait en arrière.

- I said, you can stop hiding now.
(J'ai dit, vous avez plus besoin de vous cacher maintenant.)

Les deux intrus se levèrent et se dévoilèrent, Helena tendant ses mains légèrement en l’air en signe de capitulation. Du bout de son arme pointé sur eux, l’homme à la longue veste, celui qui visiblement ressemblait au chef du petit groupe, les incita à se rapprocher. Tout en s’approchant, Helena chuchota à Nexus :

- Let me do the talking.
(Je me charge des discussions.)

- Pourquoi toi ?

- Because we’re both fellow Americans!
(Parce que nous sommes tous les deux des chers compatriotes.)

Au fur et à mesure que Helena se rapprochait, elle pouvait de plus en plus distinguer les membres du groupe. Le premier, celui bien en avant, semblait être un vieux cowboy déchu sorti tout droit d’un western : les bottes pointues en cuir avec les étoiles en arrière, le chapeau en cuir, la longue veste noire en cuire, la ceinture aussi en cuir. Ce qui faisait sa particularité était l’armure qu’il portait, se résumant à un plastron en métal légèrement usé, surmonté d’une croix en fer planté par-dessus le plastron et prenant toute la longueur, toute la largeur. Une lanière portant ses balles traversait en diagonale son torse, tandis qu’un col noir avec le petit carré blanc, caractéristique des prêtres, pouvait se voir sous l’armure. Une peau vieille, des traits durs ainsi que des cheveux blancs dépassant sous le chapeau venait compléter le tableau avec bien évidemment, les deux holsters, la ceinture de balle et les mains gantés de mitaines usés. Le second quand à lui semblait être un chevalier entièrement en armure, un peu comme le chevalier qu’ils avaient rencontrés, puis délaissés plus tôt. Il semblait tout droit sorti d’une quête du Graal, l’allure fière, la main sur le pommeau reluisant de son épée encore dans son fourreau, fourreau des plus impressionnants tant au niveau de son esthétique que de sa richesse, la croix en or attaché à la base de la garde. Des cheveux coupés courts, une petite moustache venant faire le tour de ses lèvres puis de son menton, le tout avec un visage carré et sérieux, des mâchoires crispés, un sourcil relevé et une expression mauvaise affichée venait compléter le personnage. Le troisième était un peu plus discret quand à lui, mais beaucoup plus facilement reconnaissable. Portant un long linge blanc par-dessus une cotte de maille s’arrêtant aux avant-bras, au cou et un peu après la taille, la crosse croix rouge cousue sur le linge blanc commençait au milieu du cou et descendait tout le long jusqu’à la taille aussi, tandis qu’en plein milieu de son torse traversait l’autre partie horizontale de la croix. Le croisée ne portait lui aussi pas de casque, mais avait un foulard rouge au cou, ainsi qu’un autre foulard enserrant sa taille, laissant un long pan du tissu voleter au rythme du vent sur le côté. De longs gants noirs venaient couvrir et protéger ses avant-bras là où les cottes de maille terminaient. A partir de la taille, le large tissu était étiré sur un coté, faisant ainsi un genre de fendu au devant, tandis qu’on voyait ses chausses de mailles, ainsi que ses bottes. Mais dans tout cela, ce qui ressortait le plus était sans appel sa longue épée attaché à son dos dont la poignée dépassait, ses épaulières blanches toujours croisés de long en large des deux traits rouges, et finalement son énorme bouclier d’un blanc métallique reluisant, faisant le trois quart de la taille de l’homme, se finissant en pointe au bout. De longs cheveux et un visage émacié, ses joues formant des creux des deux côtés, son expression restait calme et discret, tout en dégageant une certaine détermination et assurance. Le quatrième personnage quand à lui semblait sortir du lot. Beaucoup plus léger en vêtement et en protection, ses habits se limitaient en gros à un pantalon pas trop serré noir se finissant dans de hautes et longues bottes tout aussi noires. Le haut de son corps était dénoué de tout vêtement complet. De grosses protections, recouvert d’un pêle-mêle d’épais tissus, aux avant-bras se faisaient clairement voir, tandis que des vêtements noirs recouvraient un peu ses épaules et finissaient en capuche large ne dévoilant aucun de ses traits faciaux. Ce qui se voyait le plus cependant sur lui étaient ses tatouages étrangement noirs aussi, de style médiéval-gothique grandissant à partir du côté gauche de sa taille et grimpant sur une bonne partie de son torse, puis disparaissant ensuite sous la capuche. Un mélange de visages, de signes pontificaux, florissant de millions de détails composaient le tatouage prépondérant sur la personne. Un genre de long objet aux formes incertaines, ayant des airs d’arc moderne était attaché à son dos, côtoyant une longue et large boite fermée et noire. De plus, l’encapuchonné portait une long bâton plutôt épais, fait d’un métal lourd, fourmillant de gravure, et se finissant par une énorme croix aux fins non seulement complexes, mais pointues, voir dangereuses. Autant Helena avait pu classifier les trois autres très aisément, autant le dernier était hors-catégorie. Elle supposa ainsi avoir à faire à un bonhomme du futur à nouveau.

- Stop right there.
(Arrêtez-vous.)

Les deux s’exécutèrent, alors que l’attitude de Helena changea complètement, comme si elle rentrait dans un personnage qu’elle allait bientôt incarner.

- We are willing to let you go, if you let us attend to our business without interfering.
(Nous sommes prêt à vous laisser partir, si vous n'intervenez pas dans nos affaires.)

L’américaine jeta un regard sur la pauvre jeune fille apeurée allongée sur le sol, puis se dit que le déni avait tout de même certaine limite.

- You think we’re gonna pretend we didn’t see what you are doing to this poor girl.
(Vous croyez qu'on va prétendre n'avoir rien vu.)

- A mean to an end.
(Des moyens justifiant un fin.)

- To what end? Or should I say whose end?
(Quelle fin ? Ou devrais-je dire, sous quelle autorité?)

Helena se mit à marcher, défilant devant les quatre hommes.

- Crosses, on all your clothes. You are telling me this is...God’s will? Beating up and hurting an innocent young lady is...His will?
(Des croix, sur chacun de vos vêtements. Et vous me dites que ça c'est...la volonté de Dieu ? Il vous a demandé de faire du mal à une jeune fille innocente ?)

- You wouldn’t understand, He send us here, on this very Hell for us to purge it, to be His flesh and bones, His shields and weapons.
(Nous n'espérions pas que vous comprendez. Il nous a envoyé ici, afin de purifier cet Enfer. Nous sommes Sa chair et Son sang, Son bouclier et Ses armes.)

- He sure didn’t sent angels.
(Ce qui est sur, c'est qu'Il n'a pas envoyé des anges.)

- He sends those who would not be easily corrupted. I’m not gonna make that same kind offer again lady. Find your way out, and let us accomplish our deeds.
(Il a envoyé ceux qui n'allaient pas se laisser corrompre aisément. Je ne vais pas refaire la même offre de nouveau. Trouvez votre chemin, et laissez nous accomplir nos actes.)

- We aren’t gonna stand here and do nothing, dit-elle tout en se retournant, profitant au passage pour faire un discret signe au romain.
(Nous n'allons pas de marbre face à ça.)

- Then you ain’t livin’ us any choice. May He forgive our actions.
(Alors vous nous laissez aucun choix. Que Sa bonté pardonne nos pêchés.

L’homme de religion avança sa main vers sa seconde arme à sa ceinture.

- I wouldn’t do that if I were you.
(Je ne ferais pas ça si j'étais toi.)

Tous les regards se dirigèrent vers un endroit dans les bois, où se trouvait un tiers parti. Un homme, dans la quarantaine, vêtu normalement selon les standards de Helena, des chaussures, un jean, une chemise et une veste beige assez épaisse. Ses cheveux repoussés en arrière, un regard enflammé, ce qu’on voyait surtout était le MP5 qu’il tenait d’une main et qu’il pointait vers le prêtre armé.

- Leave them, leave the girl and find your way out of here.
(Partez, laissez les et la fille tranquille.)

Un moment de tension palpable persista entre tous les joueurs. Nexus resserra sa poigne autour de son bouclier tandis que sa main se rapprochait doucement de son glaive, le prêtre du western bougea discrètement sa veste afin d’avoir plus facilement à sa seconde arme tandis qu’il s’assura qu’il tenait comme il fallait sa jumelle, le chevalier glissa lentement sa main gantée de fer autour de son épée, et le croisée n’attendait que la détente pour dégainer à une vitesse folle. Helena ne savait pas exactement ce que faisait le dernier des quatre, mais elle se préparait aussi à agir, même sans arme. Les regards se croisaient alors que chacun imaginait son propre mouvement, qui allait sauter sur qui, qui allait tirer sur qui, qui allait se protéger à l’aide de son bouclier, quel glaive rencontrera quelle épée sacrée. Ils attendaient uniquement que quelqu’un fasse le premier faux-mouvement, mais tout le monde était si paré à l’action que le moindre mouvement serait fatal pour eux tous.

- Mine is bigger than yours.

Le tiers parti avait simplement laissé échapper ces paroles, faisant référence à la différence d’armes entre les deux seuls armés de pistolets. Le calcul était presque logique, tout n’était qu’une question de puissance de feu, et le prêtre le savait. Après des secondes insoutenables de silence, il se relâcha et baissa son arme, la fit tourner puis la rentra directement dans son holster. Il se tourna ensuite vers Helena :

- This ain’t over, we are coming back for her.
(Ce n'est pas fini, nous reviendrons pour elle.)

- Then we shall meet again, padre.
(Alors nous nous reverrons bientot, mon père)

Ne bougeant pas d’un pouce, l’américaine regarda passer devant elle les quatre croyants jusqu’à ce qu’ils disparaissent au loin dans la forêt et ses arbres.

- That one...was close.
(On est pas passé loin.)

Helena se retourna vers l’homme au MP5 et tendit une main vers lui :

- You stop right there!
(Stop !)

Il s’exécuta, non sans une certaine surprise. Pour lui, c’était presque évident qu’il avait gagné leur confiance.

- Who the hell are you?
(On peut savoir qui t'es ?)

Non sans un semblant de réponse évidente, il s’introduisit :

- The name’s Jonathan Close, I’m an American cop.
(On m'appelle Jonathan Close, je suis un policier américain.)

Il plongea sa main à sa ceinture et en décrocha un petit objet ovale et courbé qu’il exhiba aux deux autres.

- See, I got my badge.
(Voyez, mon badge.)

- You could have found that on someone, or steal it.
(Tu pourrais très bien l'avoir trouvé sur quelqu'un, ou l'avoir volé)

- There’s my name written on it.
(Mon nom est écrit dessus.)

Après quelques moments d'hésitation encore, elle se dit qu'après tout, il lui devait au moins le bénéfice du doute. Elle baissa sa main et s'avança vers lui. Lorsqu'elle passa devant Nexus, elle lui souffla quelques mots :

- Why don't you have a look at our girl, I'll take care of him.
(Occupe toi de la fille, je m'occupe de lui.)

Il approuva d'un simple signe de tête et se dirigea ensuite vers la jeune fille à terre, en même temps que Helena fit signe au présumé policier de lui envoyer son badge. Ce qu'il fit, et la femme en profita pour vérifier son identité alors que lui s'approcha d'elle.

- Finally, we have a John in our story, dit-elle tout en tendant le badge à l'américain qui la fixa un moment du regard.
(Finalement, nous avons un John dans l'histoire.)

- What's with the face?
(Qu'est-ce qui t'es arrivé au visage?)

- What's with the face? renvoya-t-elle la question, ne comprenant pas ce dont il parlait.
(Qu'est-ce qui m'est arrivé au visage?)

- Did you someone beat the hell out of you?
(Est-ce que quelqu'un a essayer de te tabasser à mort?)

Elle avait effectivement engagé un combat bien musclé contre plusieurs “Survivants” il n’y avait pas si longtemps de cela, mais elle n’avait pas pris le temps d’y repenser. Maintenant que le policier l’avait évoqué, la rousse imaginait de quoi il parlait. Afin de lui montrer ce qu’elle avait au visage, l’homme qui les avait sauvé la peau lui tendit à nouveau son badge, mais de l’autre côté où une surface place permettait de aisément voir son reflet. Lorsque Helena se vit, elle ne put qu’être surprise :

- Oh my God! Look at my face...
(Oh mon Dieu ! Mon visage...)

En effet, un mélange de sang séché, de blessures et de bleues, une large marque sur une bonne partie de son front et plusieurs coupures se partageaient la place comme ils pouvaient son faciès. Ressentant seulement tel ou tel petit picotement de temps en temps, Helena ne pensait pas le moins du monde qu’elle avait autant de blessures au visage.

- It looks like a big...red...blue...blur.
(Il ressemble à un gros...flou...rouge et...bleu.)

Elle releva sa tête précédemment penché sur le petit reflet dans le badge et fixa Nexus agenouillé près de la jeune fille.

- Why didn’t you tell me I had something on my face?
(Pourquoi tu ne m'a pas dit que j'avais quelque chose sur mon visage?)

Se faisant prendre au dépourvu, Nexus répondit hésitant :

- Je pensais que...tu savais.

- Oh, you thought I knew I had something on my face...
(Ah... Tu pensais que je savais que j'avais quelque chose sur mon visage...)

Se regardant une dernière fois, elle décida finalement qu’ils avaient peut-être d’autres choses plus importantes à traiter. Elle rendit son badge au policier de nouveau, puis ils se rapprochèrent des deux autres.

- So, what’s her story?
(Alors, c'est quoi son histoire à elle?)

Helena regarda la jeune fille aux traits exotiques, selon ses standards, dans sa longue et ample robe assez ancienne, mais cependant sale et crasseuse. Portant de vieux chaussons, elle avait un visage presque angélique, ses longs cheveux noirs et fins descendant le long de son visage innocent. Ses traits doux et fins rajoutaient encore plus d’effet à son expression de pauvre damoiselle en détresse. Et damoiselle était le mot juste, la situant dans les environs des 16 ans, Helena voyait une autre personne qu’elle avait connu il n’y avait pas si longtemps que ça en la regardant. Les deux filles partageaient ce même regard si absent de tout pêché et pur.

- Elle dit qu’elle a rencontré ces hommes, et a commencé à réciter des passages d’un livre...se pensant en grand danger. Et soudainement, les quatre hommes lui sont tombé dessus, lui demandant encore et encore où se trouvait le “livre”. Avant qu’il n’arrive quelque chose de grave, nous sommes intervenus.

- A...book? What book?
(Un... livre? Quel livre?)

- Elle parle d'une...bi...bib...

Nexus cherchait le mot exact.

- A bible. They were looking for a bible.
(Une bible. Ils cherchaient une bible)

Helena s’agenouilla de même à côté de Nexus et se rapprocha de la jeune fille, le visage souriant.

- Estés hombres, buscaban a una Bible?
(Ces hommes, ils cherchaient une bible ?

- Si, pero no me tengo nunca Bible.
(Oui, mais je n'en possède aucune.)

- ¿Sabes dónde podemos encontrar a este libro?
(Est-ce que tu sais où on peut en trouver ?)

Elle fit non de la tête.

- ¿Estas segura? Porque los cuatros hombres, crean que tienes este Bible, y como ninguna puedan probar que no lo tienes, van a insistir mucho.
(Tu en es sure ? Parce que les quatre monsieurs, ils croient que tu possèdes cette Bible, et comme personne ne peut prouver que tu ne l'a pas, ils vont revenir à la charge.)

Son espagnol était certes fort rouillé, mais l’américaine s’en était servie couramment. Comme elle l’avait utilisé de nombreuses fois à des fins purement stratégiques dans “sa vie d’avant”, un fort accent américain se faisait cependant sentir lorsqu’elle l’utilisait.

- Estoy segura, senora.
(J'en suis sur.)

Elle lui rassura, et lui signala que ce n’était pas sur en affichant encore plus son sourire afin de la rassurer.

- Vale, no te preocupa de este. Vamos a darte protección, estés en seguridad con nosotros. Yo soy Helena, este es Nexus, y este John.
(Ok, ne t'en fais pas pour ça. Nous allons te protéger, tu es en sécurité avec nous. Je suis Helena, lui c'est Nexus, et lui John.)

- Mi nombre es Rosina Catalina Luz.
(Mon nom est Rosina Catalina Luz.)

- Well, what do you say about staying with us, Catalina?
(Alors, pourquoi tu ne resterais pas avec nous, Catalina?)

La mexicaine ne put que sourire quand à cette proposition et Helena se releva, puis Nexus aida l’hispanique à se lever aussi.

- Just outside the forest, few miles from here, I saw a shopping centre. Maybe we’ll find some med kit for your face and her bruises.
(Juste en dehors de la forêt, à quelques kilomètres de là j'ai aperçu un supermarché. Peut-être qu'on y trouvera une trousse de premiers soins pour ton visage et ses blessures)

- Agreed. You lead the way, John.
(D'accord. Ouvre la marche, John)

Helena ne put s’empêcher de penser malgré tout que le policier avait toujours un MP5 en main.

- Oh by the way, nice gun.
(Ah d'ailleurs, joli flingue.)

- You want it, take it.
(Si tu le veux, tu peux l'avoir.)

Sans la moindre considération, il lança l’arme à la trentenaire qui l’attrapa et lorsqu’elle le tint en main, elle ne put retenir un sourire en coin.

- Empty mag. Nice.
(Cartouche vide, bien sur.)

Le romain invita Catalina à rejoindre le policier qui déjà commençait sa marche dans les bois, tandis que lui fit quelques pas jusqu’à Helena resté un peu en arrière.

- Est-ce qu’on peut lui faire confiance ?

- Not sure yet, so we’re keeping an eye on him.
(Pas sur pour l'instant, donc on garde un oeil sur lui malgré tout.)

- Et depuis quand parles-tu la langue de la jeune fille ?

- Long story, I learned it as a...skill before. Been a long time since I didn’t use it.
(Longue histoire, je l'ai appris comme une...compétence avant. Ça fait un moment que je l'ai pas utilisé)

- Tu sais que tu n’es pas obligé de parler sa langue pour te faire comprendre.

- I know. It’s just a bad habit I have. It just...comes out.
(Je sais, mais c'est juste une mauvaise habitude que j'ai. Ça... sort tout seul)

- - -
Le centre commercial se trouvait au beau milieu de nul part, comme toute chose ici, cisaillé au parking sans voiture, probablement un dimanche soir. Après le parking, il y avait une grande allée avec un couloir ouvert, et des deux côtés du couloir s’alignaient des vitrines de multiples enseignes différentes. L’endroit semblait fermé et inhabité, même en considérant qu’ils se trouvaient nul part. Les portes étaient fermés, les lumières éteintes, certaines grillages tirés. Au bout du couloir, à l’opposé du parking se trouvait une grande double porte vitrée automatique, mais qui forcément ne marchait. Lorsqu’ils s’arrêtèrent en silence devant la porte qui ne s’ouvrit pas, le policier sauta plusieurs fois sur place sous le regard consterné du romain et de la mexicaine, tandis qu’il essayait d’activer le mécanisme d’ouverture automatique. Anticipant qu’il y avait peu de chance que ça marche, Helena s’était dirigé vers un des petits carrés de fleurs aménagés dans le bêton et retira une des briques de la terre faisant office de bordures décoratives. Elle soupesa la brique, puis se remit face à la porte vitrée.

- Move.
(Poussez-vous.)

D’un geste brusque, elle envoya la brique s’écraser contre la vitre qui s’enfonça fortement sur elle même sans pour autant se briser. Ils avaient cependant crée un point d’impact et de faiblesse dans la porte. John demanda son glaive au romain qui lui donna, puis il enfonça l’arme en plein milieu de l’impact et tira le tout vers lui, entreprenant d’arracher des gros pans de vitres. En quelques secondes, ils avaient un passage et pénétrèrent tous dans le supermarché. Plongé dans une pénombre des plus inquiétantes, les seules sources de lumière étaient les grandes baies vitrées à l’avant du supermarché et les fenêtres au plafond. Ils se dirigèrent toujours en silence, comme s’ils respectaient le calme inquiétant de l’endroit, vers l’entrée et Helena marchant en tête du petit groupe, elle se heurta aux deux portillons d’accès qui se bloquèrent totalement et forcément appuyèrent sur sa blessure à la jambe.

- Of course..., dit-elle tout en fermant les yeux et pinçant sa lèvre inférieure.
(Evidemment...)

Le policier sauta aisément par-dessus la barrière, suivit de près par Nexus qui aida l’américaine à passer par-dessus avec une seule jambe et finalement la mexicaine suivit.

- Okay, it must be safe around here, I guess. Why don’t we scatter around, John and Nexus you go that way and you check that part.
(Okay, ça doit être sûr dans le coin. Je suppose. Pourquoi on ne se sépare pas, John et Nexus, vous partez dans ce sens et fouillez cet endroit)

Helena pointa à sa gauche où s’alignaient une longue rangée d’une trentaine de caisse.

- Luz and I will just check the rest. You guys, look for the big stuffs, weapons, anything useful. We’ll look for the medics.
(Luz et moi on vérifiera le reste. Cherches les gros trucs, armes, tout ce qui peut être utile. On cherche les médicaments.)

Ils approuvèrent tous d’un signe de tête, et se divisèrent ensuite en deux groupes. Ainsi ils parcoururent le supermarché vide, parcourant rayons par rayons dans l’espoir de trouver quelque chose d’utile. Des choses qu’auparavant Helena ne voyait même pas, paraissaient avoir une valeur inestimée à présent. Chacun des items alignés par dizaines, par centaines d’unité était unique. Prenant leur temps et marchant à vitesse fortement réduite de par l’handicap de l’américaine, le groupe féminin ne parcourut pas beaucoup de distance que déjà ils entendirent des pas de course avancer dans leur direction. Se trouvant entre deux rayons, elles se pressèrent jusqu’au couloir principal, se demandant quel était la raison des pas de courses. Arrivé au tournant du couloir, Helena faillit rentrer de plein fouet dans Nexus, légèrement essoufflé.

- Nous ne sommes pas seuls.

- Who?
(Qui ?)

- Aucune idée. Mais ce peut être un éclaireur, ses pas sont discrets et sa marche furtive.

A plusieurs dizaines de mètres de là, le policier avait sorti son 9.mm de son holster attaché à l’arrière de sa taille. Il le pointa en avant avec un professionnalisme et une expérience se faisant ressentir dans son expression et ses mouvements. Scrutant plusieurs possibles directions, le policier se retourna brusquement lorsqu’il entendit des bruits de pas provenir de derrière lui, mais ne put malheureusement que voir une silhouette disparaitre au coin d’un rayon. Il courut d’un coup dans cette direction et lorsqu’il dépassa le coin, ne vit plus personne alors que les rayons surgelés-fruit et légumes offraient mille et une cachette possible. Un silence s’installa alors qu’arme en avant, le viseur bien en face de l’œil, le bras bien droit, il fit plusieurs pas afin de vérifier les moindres recoins. Son œil aguerri saisi un mouvement sur sa droite et il se retourna à une vitesse impressionnante dans la direction du mouvement, juste à temps pour voir la silhouette de nouveau disparaitre derrière une série de stand disposé là à des fins publicitaires.

- Don’t m...SHIT!
(Ne bou... MERDE !)

Sa sommation était sorti par reflexe et il ne réalisa qu’un peu trop tard que cela n’allait servir à rien. Il se mit alors à courir en direction du fuyard qui passait devant lui et s’engageait dans le grand et long couloir principal. John le poursuivit dans le couloir et après plusieurs mètres de sprint effréné, il vit le romain à l’autre bout du couloir s’interposer devant le poursuivi. Ce dernier devant la masse de muscle sortit de nul part n’eut d’autre choix que de bifurquer soudainement vers la droite. S’engageant entre deux rayons, il glissa sous une table où se trouvait plusieurs vêtements posé et plié dessus, sortit de l’autre côté du rayon et profita de son élan pour se remettre sur pied. Pris dans sa propre course, il s’écrasa un peu contre un des rayons, mais cela ne le freina pas pour autant, d’autant plus qu’il vit, entendit et sentit la montagne de muscle extrêmement rapide malgré sa taille commencer à le rattraper. Le fuyard se remit donc à courir à toute vitesse le long du rayon, s’avançant de plus en plus vers les caisses et fatalement vers la sortie. Lorsqu’il sortit d’entre les deux hautes étagères, il n’hésita et fonça droit entre deux caisses et eut cependant le temps de voir le policier sortir d’entre deux rayons comme lui, quelques étagères plus loin cependant. Le poursuivi posa un pied sur la double barre métallique signalant que la caisse était fermé, prit appui dessus et se hissa d’un coup sur la caisse pour se retrouver sur le mini-tapis roulant, tandis que John faisant l’ultime effort, enchaina un pas sur une pile de panier renversé, se retrouva rapidement sur une caisse pareillement, sauta sur la caisse la séparant de celle où se trouvait leur proie, puis sans une seconde d’hésitation se jeta sur lui. Il les emporta tous les deux sur le sol marbré et froid et lors de la chute, l’arme que portait le fuyard s’échappa de son bras et glissa un peu plus loin. A peine reprit-il ses esprits que la pauvre proie se sentit soulevé dans les airs puis projeté contre une grosse colonne au milieu du couloir. Pas vaincu pour autant, il dégaina sa machette qu’il agita hasardeusement devant lui. Nexus fit un bond en arrière mais n’avait pas vu le coup venir et se fit légèrement éraflé au niveau des côtes. Les deux opposants échangèrent un bref regard tandis que le romain ne prit même pas la peine de sortir les armes. Lorsque son adversaire fonça sur lui, il se contenta d’un pas de côté de dernière minute et redirigea son élan vers une pile de boite de converse dans laquelle le fuyard s’écrasa. Le gladiateur, spécialisé au combat, marcha tranquillement jusqu’à l’adversaire encore sonné par sa chute, donna un coup de pied dans sa main afin que sa machette vola quelques mètres plus loin et en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, le fuyard se retrouva plaqua contre une étagère, un avant-bras exerçant une forte pression contre sa gorge, l’empêchant tout mouvement, si ce n’était ses gestes désordonnés afin de se débarrasser du bras.

L’américaine arriva, l’autre fille non loin derrière elle, choqué devant de telles violences. Examinant la situation d’un coup d’œil, John qui s’était relevé n’échappa pas à son regard. Le compatriote se dirigea vers l’arme à feu d’une origine bien inconnue, mais surtout dangereusement grésillant d’étincelles probablement du à la chute, mais avant qu’il n’ait pu le prendre, Helena l’en empêcha :

- Don’t TOUCH THAT!
(NON !)

Sa prévention faite, l’arme ayant l’air suffisamment instable ainsi, elle put se concentrer sur leur gibier. Un simple homme, un gamin presque, ne portant qu’un jean comme vêtement sur sa peau blanchâtre, osseuse mais surtout crasseuse. Ses cheveux blonds et son minois n’échappa aussi pas à son sens de l’observation. Cependant, devant la rage qui habitait les yeux d’un homme désespéré de se sortir de cette situation, elle ne put s’empêcher de poser la question qui était sur les lèvres de chacun d’eux :

- Who the fuck are you?
(T'es qui toi exactement ?)


Dernière édition par Helena Shaw le Lun 5 Juil - 8:10, édité 1 fois
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Message par Gabriel Nightingales Jeu 1 Juil - 17:19

    Cela faisait un moment qu'il avait quitté le bâtiment avec lequel il était arrivé, en fait, ça faisait presque un jour complet qu'il roulait, sans faire d'arrêt, préférant résister au sommeil plutôt que de s'arrêter au milieu de ce désert qu'il venait de rejoindre plus tôt dans la journée, changeant brutalement de décors. Cependant, le destin semblait prendre une décision pour lui, son véhicule se stoppant après avoir usé jusqu'à la dernière goutte de carburant. Gabriel n'était pas tout à fait rassuré de s'arrêter maintenant, sans abris, et surtout, seul, ne pouvant compter sur personne pour rester éveillé une partie de la nuit avant de prendre la relève. Il avait bien sûr la possibilité de continuer à pied, mais à ce point là, autant profiter de la voiture comme abris de fortune, histoire de se reposer un peu. Il ouvrit la portière rouillée, grinçant au moindre mouvement, puis il sauta hors du véhicule, se réceptionnant sur le sable, devenu glacial par la nuit tombée plus tôt, l'aube étant proche. Il avait hésité à rester dans le pick up le temps que son corps se repose, mais l'intérieur sinistre, qu'il avait déjà supporté un jour durant, serait pour lui insoutenable alors qu'il tenterait de s'endormir, quand à la cage à l'arrière, ce n'était même pas une solution envisageable pour lui. Au lieu de ça, Gabriel s'allongea au sol, puis roula sous le véhicule, comme un enfant se cachant sous son lit. Il n'osait pas regarder vers l'extérieur, car en réalité, l'obscurité de la nuit le terrifiait, ayant peur de ce qui se cache dans cette pénombre et surtout, se rappelant de cette fameuse nuit où tout avait basculé. C'est donc la boule au ventre qu'il tenta de trouver le sommeil, s'imaginant mille et un cauchemars éveillé, avant de succomber au besoin de son corps.

    Après de longues heures de sommeil, plus qu'il ne l'avait envisagé, il ouvrit enfin les yeux sur ce monde baigné de lumière. La première chose qui le frappa, c'est que malgré sa crainte d'être de nouveau capturé, il n'avait jamais dormit aussi paisiblement, en sachant qu'il y aurait un lendemain, chose qui lui paraissait totalement inconcevable dans le passé. Il rampa jusqu'à sortir de sous la voitures, laissant un tracé dans le sable devenu brûlant par cet astre lumineux. La journée avait déjà bien avancée, et cette nuit si sombre, encore plus sombre que dans ses souvenirs, semblait bien loin à présent. Il porta son regard sur le paysage qui l'entourait, mais à par le sable à perte de vue, il n'y avait que peu de chose ici, il était donc impératif pour lui de se déplacer. La question maintenant était « Vers où ? ». Il porta de nouveau son regard vers l'horizon, mais bien plus loin cette fois, jusqu'à apercevoir une chose inhabituel. En effet, il pouvait voir au milieu de cette océan de sable une tache verte. Il ne pouvait dire ce que c'était, jamais il n'avait vu tel chose là d'où il venait, et c'est poussé par une curiosité grandissante au fur et à mesure qu'il passait du temps dans ce monde qu'il prit la direction de cette zone colorée. Mais sans véhicule, une tel distance prenait déjà de tout autres proportions. Mais c'est sans regret qu'il quittait cette machine infernale qui avait arrachée tant de gens à leur milieu, pour continuer le chemin à pied.

    Il marchait depuis des heures, mais Gabriel ne fit pas attention à ce détail. En effet, tout le long du chemin, il était concentré sur cette arme qu'il avait prit à son ravisseur. Il l'avait déjà vu marcher, mais en de rares occasions et n'en comprenait pas tout à fait le fonctionnement. Certes, à première vu cette arme paraissait tout à fait basique avec une gâchette et un mécanisme à pompe, confondu dans l'esthétique du fusil, pour la recharge. Mais, quand on y portait un regard plus attentif, on pouvait voir divers pièces coulissantes et une sorte de pièce rotative sur le profil de l'arme, semblant servir au réglage de la fréquence de la décharge, et donc, de sa puissance. Mais voilà, en plus d'être très compliqués, ces réglages était in-identifiables, la faute du temps qui avait effacé les quelques caractères pour rappeler l'utilité de chaque option. Mais alors qu'il se perdait dans ses « devrais-je toucher à ça ? », « Devrait-je laisser ça tel quel ? », il se retrouva bientôt non loin d'un grand bâtiment inconnu, érigé au milieu de ce désert aride. Il resta perplexe devant cette construction, penchant légèrement la tête, comme pour comprendre quelque chose d'absurde. « Mais pourquoi ce bâtiment ce trouve t-il là ? Mais surtout, qu'est ce que c'est ? », voilà ce qu'il se demandait. Très vite, la solution la plus simple pour répondre à ses questions ce fit clair, en effet, il devait entrer à l'intérieur. Trouver une porte n'était pas ce qu'il y avait de plus compliqué, en effet, ce bâtiment avait des portes partout ! Cependant, l'ouverture se faisait déjà plus difficile, en effet, toute les portes semblaient verrouillées, cependant, comparé à ce dont il avait été habitué, ces portes ne semblaient pas bien solides. Il s'approcha d'une porte de service, fermée par un cadenas, puis d'un coup de machette, il fit sauter ce dernier, donnant ainsi à Gabriel le plaisir de pouvoir l'ouvrir sans efforts dorénavant. Il entra finalement par ce chemin qu'il venait de libérer.

    Il arriva finalement dans une pièce, plongée dans le noir le plus total et le plus lugubre qui soit. Gabriel, voyant où il était, où plutôt, ne percevant rien mis à par un silence de mort dans les noirs ténèbres voulu presque faire marche arrière, mais si il agissait toujours ainsi, stoppé par de petits détails comme sa peur du noir, il risquait sûrement pas de survivre bien longtemps. Quand ses yeux furent plus habitués à ce noir permanent, il put voir une faible lueur sortir de ce qui semblait être une autre porte. Il se dirigea alors en direction de cette lueur, puis, remonté à la source, il poussa la porte avant de se retrouver dans un immense couloir, éclairé par la seul lueur du soleil à travers la baie vitrée au plafond. Cet endroit semblait tellement irréel pour Gabriel, jamais il n'avait vu tel regroupement d'objets en tout genres, en un telle quantité ! Ce nouveau monde semblait tellement plus beau que le siens. Un nouveau départ dans un monde plus beau, jamais il n'aurait put rêver mieux. Il marchait à travers la galerie quand il fut soudainement attiré par de plaisantes odeurs provenant d'un magasin bien plus grand que tout les autres. Il y entra, cherchant d'où provenait cette odeur et ce retrouva rapidement dans un dédale de rayon qui lui semblait tout à fait absurde. Après une longue recherche et un effort immense pour retrouver son chemin, il arriva enfin à trouver les objets de sa convoitise, le rayon des fruits et légumes. Jamais il n'en avait vu avant aujourd'hui, et face à cet océan de couleurs sur les étales, ses yeux ne purent s'empêcher de briller. Étrangement, peut être était-ce un instinct, il savait que ces fruits étaient comestibles, et il ne perdit pas de temps pour se jeter dessus. L'étale de pomme étant la plus proche, ce fut la première sur la quel il se jeta, prenant un fruit dans chaque main et les mordant à pleine dents, l'une après l'autre. Après plusieurs bouchers, il s'accroupit, plaçant ses mains avec les pommes devant son visage, il pleurait, il pleurait tant il était heureux, jamais il n'avait goûté de telles choses, quand à ses derniers repas, il ne préférait pas y repenser, et pas seulement à cause du goût ... Mais son moment de pur bonheur allait bientôt être interrompu quand des bruits de pas se firent entendre. Il se releva d'un coup, laissant tomber ses trésors au sol, attentif au moindre son et mouvement. Il n'eut pas à attendre longtemps, que rapidement, deux hommes firent leur apparition à la sortie d'un rayon. Gabriel les fixa, sans un bruit, puis, après avoir fait un petit listing des différentes solutions plausibles à cette situation, il lui sembla préférable de prendre la fuite plutôt que d'ouvrir les hostilité. Mais alors qu'il voulait faire une sortie discrète, il manqua de perdre l'équilibre sur une des pommes qu'il avait fait tomber et percuta un rayon, signalant sa présence. Ne réfléchissant pas une seconde de plus, il se mit à courir le plus vite possible pour les semer. Après avoir parcouru une petite distance, il se cacha et observa l'évolution des intrus. L'homme le plus fin des deux était non loin, l'arme à la main, en train de le chercher. Pour Gabriel, il n'y avait plus aucun doute, ces gens lui étaient hostile. Il sortit de sa cachette avant de s'engouffrer dans le grand couloir principal. Il courait le plus vite qu'il pouvait, et malgré sa grande vitesse, l'autre type était toujours derrière lui, mais alors qu'il courait, l'autre homme, bien plus imposant et terrifiant, surgit devant lui à la sortie du couloir. Légèrement paniqué par cet imprévu, il réagit rapidement et bifurqua vers là droite, avant de se laisser glisser sous une table qui se trouvait sur son chemin et de reprendre sa course une fois celle ci passée.


    *Mais merde, qu'est-ce qu'ils me veulent !*

    *Réfléchis pas et cours !*

    Mais alors qu'il avançait, il sentit son imposant poursuivant réduire peu à peu la distance. Comment pouvait-il aller aussi vite ? Gabriel redoubla d'effort et se retrouva bientôt au niveau des caisses. Faisant preuve d'agilité, il monta avec une facilité déconcertante sur l'une d'elle avant de faire le point sur la situation. Juste avant de monter, il avait vu l'autre homme avec l'arme à feu non loin et quand il posa son regard vers lui, il était le plus proche des deux. En un rien de temps, ce dernier ce retrouva aussi sur une caisse. Cette fois, Gabriel voulait réagir, mais il était trop tard. En effet, il chargea son arme, mais avant d'avoir put tirer, l'homme lui sauta dessus, le propulsant au sol et lui faisant lâcher son arme. Il tenta de se relever, encore sonné par sa chute, qu'il se sentit soudain soulevé avant d'être balancé avec force sur une colonne. Il souffrait atrocement, son corps ne lui permettant pas de résister aussi bien que la normal aux chocs. Il se pensait déjà vaincu, prêt à abandonner.

    *C'est pas croyable, je doit vraiment tout faire...*

    Son regard changea une seconde, devenant bien plus dur et plus sombre. Alors que ce monstre s'approchait de lui, il donna un vif coup de machette dans sa direction qui, bien que n'ayant pas eu l'effet escompté, eu quand même l'avantage de le blesser. Pointant son arme vers la masse, il lui jetait un regard des plus froid, cependant, son adversaire ne semblait pas vouloir dégainer. Qu'à cela ne tienne, il se jeta sur lui, mais d'un simple mouvement, l'homme évita son coup et l'envoya voler dans une pile de boite. Quand il rouvrit les yeux, sont regard était redevenu normal, celui d'un gamin apeuré, et avant même d'avoir totalement reprit ses esprits, il reçu un coup dans la main, lui faisant lâcher sa dernière arme, puis il fut soulever et plaquer contre l'étagère, l'avant bras de l'homme posé sur sa gorge, lui empêchant tout mouvement. Complètement paniqué, il se débattait comme il pouvait, mais en vain. Deux femmes arrivèrent ensuite derrière ses poursuivant, et bien que les deux hommes ne donnaient pas vraiment envie de leur faire confiance, il lui fallait bien reconnaître que ces femmes n'avaient pas l'air de tueuses sanguinaires avide de sang, mais il ne pouvait s'empêcher de rester craintif. L'une des deux femmes s'approcha de lui, une femme au cheveux de feu et elle lui posa une question, dont il ne remarqua pas que la langue qu'elle utilisait était une langue morte pour lui, cet question étant son identité. Ayant arrêter de se débattre, Gabriel laissa planer un long silence, hésitant à répondre, mais il fallait rappeler qu'ils ne lui avaient pas donnés la meilleur des impressions. Toujours hésitant, il décida de faire une action de la dernière chance, dégageant légèrement sa gorge, mais sans parvenir à se libérer, il planta ses dents dans le bras de son oppresseur. La réaction qui suivi fut violente, le mettant à nouveau à terre, avant de voir une arme braqué sur lui; il ne pourrait pas fuir sans se prendre un coup mortel. Dans cette situation, il valait mieux à présent coopérer. Il détourna son visage de la jeune femme, regardant dans le vide pour ne croiser le regard d'aucun d'entre eux, puis il dit :

    -... Gabriel ... Mais à quoi bon connaître mon identité, puisque de toute façon, vous allez me tuer. Il serait donc plus bénéfique de me dire la votre, étant donné que je ne pourrais le répéter à personne ...
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Message par Helena Shaw Lun 5 Juil - 8:09

Il l’avait mordu, comme un animal, comme une bête sauvage, comme un primate n’ayant absolument aucun autre recours. Cette action, malgré la réaction très rapide du romain qui neutralisa rapidement le jeune homme légèrement vêtu, n’avait pas échappé à Helena. A quel point pouvait-on être perdu, désespéré, à cours de moyen pour pouvoir mordre quelqu’un, sachant pertinemment que même s’il s’était momentanément libéré, il allait toujours avoir à faire face à elle-même, puis au policier. Au final, le jeune blond avait fait ce qu’ils voulaient de lui, il s’était introduit. Et dans ces brèves paroles qu’il avait prononcées, Helena avait eu la sensation qu’il avait parlé comme si tout était perdu, absolument tout, que c’était le “Game over” final. La femme regarda un moment l’homme à terre, soumis par le 9.mm de l’américain, puis détourna son attention et regarda la morsure au bras de son gladiateur attitré. Deux ou trois longs filets de sang s’en échappait, malgré le fait que la morsure n’était qu’un plantage de dents dans la chair, le jeune homme ne l’ayant pas arraché de quelconques morceaux de muscle. Un silence s’était installé dans le supermarché aux airs lugubres et après quelques secondes de réflexion, Helena fit quelques pas et marcha jusqu’à la machette de Gabriel, se pencha et la ramassa. Elle attrapa l’arme non pas par la poignée d’une façon menaçante, mais par la lame elle-même, juste avant la garde. Elle alla ensuite rejoindre le groupe de nouveau, puis regarda John, son arme toujours pointé vers la masse humaine à terre.

- Put the gun down, John.
(Baisse ton arme, John.)

L’américaine sentit quatre regards se braquer totalement sur elle, et elle enchaina au moment où Nexus et le policier ouvrait la bouche pour protester.

- He just bite you, how dangerous do you think he is? He’s also desperate, and does seem pretty calm about his death, like he didn’t have any other choice. Don’t you think that if he was...”one of them”, he would have been scared as hell?
(Il vient de te mordre, à quel point dangereux peut-il être ? Il est aussi désespéré, et semble plutot être calme fasse à sa propre mort, comme s'il n'y avait aucun autre choix. Tu ne crois pas que s'il était..."un des leur", il aurait été effrayé et apeuré ?)

Son raisonnement se tenait et personne ne semblait vouloir la contredire pour l’instant. Avaient-ils une confiance aveugle en elle ou lui accordaient-ils seulement le bénéfice du doute ? Helena ne voulait pas vraiment savoir pour l’instant, ainsi elle demanda au policier à nouveau de baisser son arme, puis d’aider Gabriel à se relever. Ceci fait, l’américaine conseilla au romain d’aller s’occuper de la morsure avant qu’elle ne s’infecte et la mexicaine décida de suivre le romain. L’attention de la femme aux cheveux couleur de feu revint ensuite au jeune homme désormais remis sur pied, regardant avec incertitude Helena qui tenait toujours malgré tout sa machette.

- Look, we don’t have to be enemies, we don’t have to be friends either. I believe there is enough space for all of us here so we do what we have to do, don’t interfere with each other, and we’ll be good. How about that?
(Ecoute, on a pas besoin d'être de se faire la guerre, on a pas besoin d'être les meilleurs amis du monde non plus. Je pense qu'il y a suffisamment de place ici pour tout le monde, alors chacun fait ce qu'il veut faire, personne n'intervient dans les affaires de l'autre, et on est bon. Qu'est-ce que tu en dis ?)

En geste de bonne volonté, Helena tendit son bras en avant, présentant la poignée de la machette à l’autre. Les deux se toisèrent un moment du regard. Helena supposait que l’autre devait être très suspicieux quand à cette inattendue proposition de “paix”, mais le visage sincère, serein et sérieux de l’américaine n’était pas trompeur. Tenant toujours la lame de l’épée devant elle, ce ne fut qu’au bout d’un moment, sans un mot de plus d’échangé que Gabriel refermait ses doigts sur la poignée improvisée de la machette.

- - -
Helena Shaw prenait enfin du temps à elle, isolée après s’être occupé des autres. D’abord la morsure de Nexus, ensuite de nouveaux habits plus pratiques pour Catalina, et ce n’était que maintenant qu’elle s’occupait d’elle. Elle s’était enfermée dans une grande cabine de rechange se trouvant après un couloir dans un coin retiré du magasin de vêtements dans lequel ils se trouvaient tous. Les voix des autres pouvaient s’entendre au loin de temps en temps et ne l’empêchaient pas de profiter du silence. Se tenant face au long miroir, elle avait retiré ses vêtements désormais presque entièrement en lambeaux pour ne rester qu’en sous-vêtements dans la cabine. Le visage très rapproché du miroir, l’américaine se chargeait en silence et sans aucun empressement de retirer le sang séché sur son visage petit à petit, s’aidant d’une serviette imbibée d’eau. Après avoir suffisamment tâché le tissu blanc, elle le trempait dans le bol d’eau provenant de plusieurs bouteilles trouvé au supermarché la serviette et continua ainsi jusqu’à enlever toute trace de sang ou de saleté. Une dernière petite tâche persistait en haut de son front et elle s’attela à corriger cet oubli. Ne lui restait donc que plusieurs tâches bleues sous la peau qui allaient partir avec le temps et plusieurs cicatrices et autres coupures discrètes. Helena utilisa ensuite une lingette désinfectante trouvée dans une trousse de premier secours et l’appliqua sur ses blessures au visage. Lorsqu’elle finit, elle se surprit elle-même à se regarder un moment dans le miroir. Ses propre yeux, ses propres blessures, son propre visage. En regardant ses cicatrices, elle se demanda ce qu’elles signifiaient. Etait-ce la façon marrante de cet endroit de bizuter les nouveaux venus, était-ce une façon bien particulière de la réveiller et de la faire remarquer qu’elle n’était pas grand chose dans cet endroit, qu’ici elle pouvait se faire taper dessus sans loi ni personne pour la protéger, si ce n’était elle-même. Elle réalisa en regardant ses blessures que sans elles, sans ce désastre total à Londres, jamais elle serait devenue la Helena qu’elle était maintenant. Sans cette prise de conscience un peu brutale, la femme n’allait jamais prendre les choses en main, jamais elle n’allait être libérée de sa vie d’avant. Et ainsi, lorsqu’elle se regarda un long moment dans le miroir, pour la première fois depuis longtemps, Helena Shaw fut contente de ce qu’elle voyait.

L’américaine réapparut dans le magasin en silence, un panier à linge rempli des serviettes, anciens vêtements, anciens bandages dans une main, tandis qu’elle tenait ses chaussures dans l’autre main. Après avoir correctement refait et remplacé ses bandages au bras et à la jambe, la rousse avait passé de nouveaux vêtements un peu plus appropriés : un pantalon style cargo marron foncé, légèrement ample mais pas trop, lui donnant toute liberté de mouvement sans pour autant l’entraver, avec plusieurs grandes poches, ainsi qu’une chemise uniforme dans les mêmes tons de couleur, sans manche, deux boutons relâchés en haut, quelques dessins au hasard, quelques poches, le principal atout étant qu’elle avait là encore toute possibilité de mouvement avec un minimum de gêne possible. Helena jeta un coup d’oeil dans le magasin, Luz était assise sur le comptoir, abhorrant ses nouveaux vêtements, à côté de Nexus finissant de se nettoyer le visage à l’aide d’un bol d’eau pareillement, le romain étant le seul n’ayant pas passé par la case “re-habillage”, John avait échangé ses anciens vêtements contre de nouveaux mais préservait le même style, tandis qu’elle pouvait voir Gabriel un peu plus loin s’occupant de ses affaires discrètement. L’américaine parcourut pied-nus le magasin jusqu’à plusieurs fauteuils alignés installé là afin que les gens puissent essayer leurs chaussures lorsqu’ils en achetaient, posa son panier à même le sol tandis qu’elle voyait du coin de l’oeil le romain et Catalina sortir du magasin, plusieurs sacs et d’autres objets en main. Le policier n’était pas loin, enfilant une nouvelle veste sur ses épaules. C’était le moment opportun pour engager la conversation.

- So, if you’re a cop, what aren't you in uniform?
(Si t'es un flic, comment ça se fait que tu sois en uniforme ?)

- Because it wasn’t cop-day the day I arrived here, répondit-il d’un ton sarcastique.
(Parce que c'était pas le carnaval des policiers quand je suis arrivé ici)

Cette réponse fit sourire la compatriote américaine et le “John” en profita pour se rapprocher des fauteuils, arrangeant le col de sa nouvelle veste.

- Back there, in what precinct were you?
(Avant, tu étais assigné à quel district ?)

- I was in Manhattan, New York.
(J'étais à Manhattan, New York.)

- The Big Apple, big city. Wow. How was it?
(La Grosse Pomme, grande métropole. Woaw. C'était comment ?)

Pendant qu’ils continuaient de parler, Helena semblait concentrer à enfiler chaussettes et chaussures, les mêmes qu’avant, à talon large et épais, noires et en cuir, possédant une fermeture éclaire sur le côté et montant jusqu’à ses chevilles.

- Like any other places, except for aliens and all the conspiracies going on, and the daily threats to the city. You know, just like in the movies.
(Comme partout ailleurs, sauf pour les aliens et toutes les conspirations qui s'y passent, et les menaces quotidiennes de la ville. Tu sais, comme dans les films.)

La version dramatisée de New York qu’avait rapidement décrite le policier l’avait fait sourire encore une fois, tandis qu’elle passait son pantalon correctement par-dessus les chaussures des deux côtés et que John vit s’asseoir sur un fauteuil en face d’elle.

- You want to know something, John? I don’t fall for it. The guy who came at the right moment, at the right place, save us, and happen to be nice, normal, smart, armed, good-looking and friendly. You took the decision of staying around us pretty quickly as I recall.
(Tu veux savoir quelque chose, John ? J'y crois pas une seconde. Le gars qui arrive au bon moment, au bon endroit, il nous sauve la peau, se trouve être gentil, normal, intelligent, armé, belle-gueule et amical. Tu as pris la décision de rester avec nous assez rapidement si je m'en souviens bien.)

Un moment d’incertitude et de tension s’installa entre les deux américains face à face. Gabriel plus loin jetait un oeil à eux deux puis retourna à ses propres affaires. La rousse quand à elle leva ses yeux de ses pieds désormais chaussé et fixa le policier en face d’elle.

- You want to know something else, John? There is one thing I learn since I got here. Nobody just...do something. Someone don’t just appear from nowhere and become your saving prince. Everyone works for someone, everyone have his own agenda, and everyone has some ulterior motive. So you can drop the act, skip the part where you try to gain our trust and get to the good part.
(Tu veux savoir une autre chose, John ? Il y a une chose que j'ai apprise depuis que je suis arrivé ici. Personne ne fait juste...quelque chose. Quelqu'un ne sort pas de nul part et devient ton prince charmant. Tout le monde travaille pour quelqu'un, tout le monde a ses propres plans. Alors tu peux oublier ton numéro, sauter la partie où tu essayes d'avoir notre confiance et arriver à la partie plus intéressante.)

Aucun des deux ne bougeait, et l’absence de réaction du policier confirmait les dires de l’américaine. S’attendait-elle à une réponse immédiate ? Pas vraiment. Elle voulait juste voir et observer sa réaction, voir comment il allait réagir maintenant que les cartes étaient sur la table et qu’elle avait révélé son jeu. Visiblement, John ne s’était pas attendu à une attaque frontale de la sorte aussitôt, et fixait pareillement l’américaine sans rien dire, mille et une possibilités lui traversant l’esprit.

- Helena !

La voix salvatrice du romain retentit à l’extérieur magasin, John faisant probablement des louages et des prières au gladiateur. L’autre américaine sourit devant le coup de chance qu’avait eu son compatriote puis calmement se leva sans un autre mot et sortit du magasin, le policier la suivant sans rien dire. Une fois dehors, elle fit quelques pas, boitant légèrement à présent ses pansements correctement refaits. Désormais, elle pouvait au moins marcher sans avoir besoin d’une troisième jambe. La femme vit son romain un peu plus loin à un tournant donnant sur l’extérieur du centre commercial et alla le rejoindre. Mais à peine vit-elle l’horizon des landes désertiques, que quatre personnes alignés l’une à côté de l’autre, le soleil se reflétant fortement sur chacun d’eux les donnant l’air de quatre reflets s’avançant dans le sable. Il ne faisait aucun doute que c’était les quatre hommes qu’ils avaient si gentiment quitté plus tôt, et qui revenaient bien vite à la charge. Ils marchaient tranquillement, comme s’ils savaient que rien ne pouvait les échapper. En uniquement quelques minutes, ils allaient atteindre le centre commercial, et ils devaient déjà les avoir repéré depuis longtemps. Helena ne put s’empêcher de lancer un regard à la mexicaine qui s’était rapproché d’elle, la peur et l’angoisse se lisant dans ses yeux. Nexus se rapprocha des deux femmes.

- Don’t worry Luz, we are going to protect you.
(Ne t'en fais pas Luz, on va te protéger.)

L’américaine scruta de nouveau l’horizon.

- We can’t just run ad vitam aeternam. Plus we won’t make 3 miles and they will still be able to see us. This time, we don’t run. Just go back inside, I’ll handle this. Luz, you stay with Nexus and you, elle plongea son regard dans celui du romain très proche d’elle, you protect her no matter at what cost, you protect her with your life. And with your magic shield.
(On ne peut pas s'enfuir ad vitam aeternam. D'autant plus qu'on ne ferait pas 5 kilomètres et ils pourront toujours nous repérer. Cette fois-ci, on ne s'enfuit pas. Retournez à l'intérieur, je vais m'occuper de ça. Luz, tu reste avec Nexus et toi [elle plongea son regard dans celui du romain très proche d’elle], tu la protèges peu importe le prix, tu la protèges avec ta vie. Et avec ton bouclier magique.)

Un léger signe de tête suffit pour clarifier les choses, et tout le monde s’enfonça un peu dans le magasin. Helena tarda un peu, jetant un dernier regard aux quatre reflets se rapprochant tandis qu’elle était la dernière. Elle laissa John la devancer, puis alors qu’elle était juste derrière lui, elle lui signala :

- Hey stop. You still got the price of your vest.
(Hé stop. Tu as toujours l'étiquette à ta veste.)

Le policier s’arrêta et chercha sur sa toute nouvelle veste sentant encore le neuf où se trouvait l’étiquette et Helena fit signe qu’elle s’en occupait. Dos à elle, l’américaine chercha le bas de la veste, la releva puis d’un geste rapide sortit le 9.mm du policier de son holster et recula rapidement, pointant l’arme du policier sur son propriétaire alors qu’il se retournait.

- What are you doing?
(Qu'est-ce que tu fais ?)

- Sorry, I needed your gun.
(Désolé, j'avais besoin de ton arme.)

- You could have just asked.
(Tu aurais pu me demander.)

- I wasn’t sure; I couldn’t trust you on this one.
(Je n'étais pas sur de pouvoir te faire confiance sur ce coup-là.)

John leva les mains en l’air, outré qu’on le prenait encore pour l’ennemi, puis se remit à marcher en direction du fond du couloir et s’arrêta un peu avant le magasin de vêtement. Le groupe s’arrêta et tout le monde se retourna dans l’autre sens, face au à l’horizon. Helena se retrouva en tête, le policier derrière elle à une demi-douzaine de mètres, le romain un peu plus loin et la mexicaine se cachant derrière les muscles du romain. La rousse savait qu’il y avait plusieurs issues au cas où les choses iraient mal, et ainsi ils attendirent dans le couloir que les quatre autres arrivent et le traversent afin que les deux groupes se rencontrent au milieu. Helena Shaw serra son poing autour du Glock 19, le regard du tueur affiché sur son visage, ses cheveux jadis ondulés et coiffés comme il fallait désormais lisses, les mèches de longueur inégales dégageant un laisser-aller s’enfilant avec sensualité alors que quelques cheveux marginaux se rebellaient un peu, donnant un piquant à son allure. Visualisant la scène et la situation, elle ne put s’empêcher d’afficher un léger sourire pendant qu’elle jetait un regard en arrière. Sourire qui n’échappa pas au policier.

- What are you smiling at?
(Qu'est-ce qui te faire sourire ?)

- What were the odds that three US Citizens would meet up in this place, and still we find a way to just point guns at each other and make war to each other. It’s a 100 and crazy percent the American way, that is so totally us.
(Quelles étaient les chances que trois citoyens américains se rencontrent dans cet endroit, et pourtant on trouve toujours un moyen de se faire la guerre et de se menacer. C'est bien le style américain ça, totalement notre genre.)

Ainsi, les quatre religieux s’approchèrent d’eux, leurs pas et leur bruits d’armure en tout genre se faisant entendre et résonnant dans le couloir vide. Ils s’arrêtèrent tous à un peu moins d’une dizaine de mètres de Helena en tête de son groupe, puis le cowboy-prêtre se décala et se mit un peu avant. Après un long moment de silence et de regard échangés, le prêtre consentit enfin à lever la tête et dévoiler son regard caché derrière son chapeau de cuir.

- You do know why we’re here.
(Vous savez pourquoi nous sommes là.)

- Yes, we d...
(Oui, nous s...)

- I ain’t talking to you.
(Je suis pas en train de t'parler.)

Helena fut étonné un moment non pas de s’être fait coupé, mais de ce qu’il avait dit. Elle lança un regard inquisiteur au cowboy.

- I don’t make business with woman. I’m talkin’ to the guy back there.
(Je fais pas affaire avec des femmes. J'parle au mec derrière toi.)

Voyant que son attention était portée à sa droite où se trouvait le policier, elle n’eut pas besoin de se retourner. L’américaine leva les yeux au ciel qu’elle se trouvait de nouveau confronté à un comportement sexiste. La dernière fois que c’était arrivé, elle s’était retrouvé à tuer quelqu’un à mains nues.

- Listen cowboy, I’m the one holding the gun here, so I’m talking on behalf of the group.
(Ecoute-moi bien cowboy, je suis celle qui tient le flingue ici, alors je parle au nom du groupe.)

- It ain’t ‘cause you holding the gun that it mean you know how to use it, girlie.
(C'pas parce que tu tiens le flingue que ça veut dire que tu sais l'utiliser, fillette.)

Dans un mouvement rapide, Helena leva son bras droit, pointant ainsi son arme devant elle et tira un seul coup en direction du prêtre. Le prêtre parut choqué quelques secondes tandis que son chapeau tombait en arrière, puis il reprit contenance et se permit un petit sourire. Aussi débile que ça puisse être de faire un trou dans un chapeau avec une balle et de sortir la réplique du "je suis celle qui tient le flingue", Helena avait vu cette “méthode” dans un mauvais western. S’en étant inspiré, elle prenait ses chances en espérant que le cowboy soit impressionné, ou du moins qu’il l’écoute ou qu’on lui prenne au sérieux un moment.

- Can we just not lose our time when you don’t take me seriously and talk about the real stuff?
(Est-ce qu'on pourrait éviter de perdre notre temps où vous ne me prenez pas au sérieux et parler affaire ?)

- Okay, I’m listening, dit-il d’un ton presque moqueur.
(D'accord, je t'écoute.)

Elle s’en doutait que le coup n’allait pas marcher d’un coup, mais au moins elle ne perdait pas son temps. Et de toutes les façons, c’était ce qu’elle devait dire qui était plus important qu’autre chose.

- You know we want your girl back there.
(Tu sais que c'est la fille que nous voulons.)

- It’s the Book that you want, and she doesn’t have it nor does she know where it is.
(C'est le Livre que vous voulez, et elle ne l'a pas en sa possession, ni ne sait où est-ce qu'il se trouve.)

- I don’t care, I know she...
(Je m'en fous, ce que je sais c'est...)

- What if I gave you something more important than the book? Something more valuable.
(Et si je vous donnais quelque chose de plus important que le livre? Quelque chose d'une plus grande valeur.)

Le prêtre parut intrigué.

- Oh, now you’re listening. What if I gave you another one like you? A religious, Christian, a knight in a shining armour, regalia and insignia of Christianity on the chest.
(Maintenant j'ai votre attention. Et si je vous donnais un autre comme vous ? Un religieux, chrétien, un chevalier en armure, les emblèmes de la papauté sur la poitrine.)

Il semblait ensuite contenir son intérêt pour la chose, alors qu’à l’intérieur, il voulait en savoir plus, immensément plus.

- Who is he?
(Qui est-il ?)

- I only know his name: Silas. Our paths crossed and we fought on the same side, then we went our own way. If I gave you Silas, will you leave us alone?
(Je ne connais que son nom : Silas. Nos routes se sont croisés et nous avons combattu le même ennemi, pour ensuite aller chacun de nos cotés. Si je vous donne Silas, vous nous laissez tranquille ?)

- How can you know where he is now? How do I know you are not lying?
(Comment peux-tu savoir où est-ce qu'il se trouve en ce moment ? Comment je sais que tu n'es pas en train de profaner tes mensonges ?)

- Last time I saw him, he was in a city, London. And I will take you there, I will make the introductions. The rest will be up to you. Do we have a deal?
(La dernière fois que je l'ai vu, il était dans une ville, Londres. Et je vais vous y emmener, je ferais les présentations. Le reste vous regarde. Est-ce qu'on a un deal ?)

Une personne, un de leur frère, avait beaucoup plus d’importance et de valeur qu’un livre, aussi biblique soit-il. Leur foi pouvait remplacer les écrits sacrés, mais un vrai combattant, fervent croyant à leur côté, cela ne se faisait non seulement rare, mais était aussi d’une valeur inestimée.

- We gotta deal. But if you’re playin’ with us and wasting about time, there will be consequences. Who is he?
(Nous avons un marché. Mais si tu te moques de nous et nous faire prendre notre temps, il y aura des conséquences. Qui est-ce ?)

Le cowboy-prêtre pointa de la tête un endroit au dessus de l’épaule de l’américaine et elle jeta un regard en arrière. Rapidement, elle vit Gabriel sortir du magasin en train de bien replacer son nouveau trench-coat sur ses épaules et son arme toujours avec lui. Les deux échangèrent de nouveau un regard, mais cette fois-ci Helena fit un discret signe de tête, le demandant de lui laisser au moins le temps de s’expliquer. Le blondinet se contenta de rester tranquille et d’ajuster ses armes.

- He’s one of us. We leave in five minutes.
(Il est un des nôtres. On part dans cinq minutes.)

Sans un mot de plus, la rousse se retourna et la tension se relâcha un peu. En premier lieu, Helena marcha en direction du policier et lui tendit son arme qu’il reprit non sans un regard empli d’un certain reproche, ensuite Catalina et le romain avancèrent vers elle, la mexicaine tenant ses affaires.

- Can you find your way up until London?
(Est-ce que tu peux retracer nos pas jusqu'à Londres ?)

- Oui. Deux jours de marche, voir trois.

Helena attrapa le couteau automatique éjectable que lui donna Luz, noir, légèrement courbé, ayant un design assez moderne, elle appuya sur le petit bouton et la lame miroitante sortit en une fraction de seconde, puis elle ramassa la lame, ensuite le couteau dans sa poche, prit son nouveau sac toujours en bandoulière dans lequel elle avait demandé de transférer le contenu de son sac précédent puis de le remplir de choses diverses et utiles choisis par ses soins, le sac étant un peu moins massif et beaucoup plus discret qu’avant, et finalement l’américaine récupéra sa veste en cuir marron lisse et propre. Tout le monde avait à présent son lot de choses à porter, même si Helena s’était débrouillé pour pouvoir rendre le contenu des sacs “indépendants” l’un de l’autre si jamais ils se séparaient pour une quelconque raison. Tous sauf le romain, qui décidément, était le seul à pas se mêler de ces affaires, Helena s’occupant de porter son lot d’affaire tandis qu’il se chargeait de protéger leurs vies. Finalement, la rousse se dirigea vers Gabriel l’attendant toujours et se rapprocha suffisamment de lui afin que les quatre religieux au moins ne puisse pas entendre leur conversation.

- I have one done deal and this is my second one in less than a few minutes.
(Je viens de conclure un marché et voila que je passe déjà mon second.)

La femme enfila sa veste en cuir bien carré, s’arrêtant juste à sa taille et passa la sangle du sac par-dessus sa tête pour le poser sur son épaule.

- Ok, we are basically taken hostage from these guys. There is no way we can fight them without at least losing one of our men. But the more there is of us, the less powerful they get. You can come with us and we can be part of the same group, I’m sure your chance of survival will improve with us better than being alone, don’t you think? Plus, we could use you and...
(En gros, on est pris en otage par ces gars-là. On a aucune chance de les battre sans au moins perdre un de nos hommes. Mais plus nombreux nous sommes, moins puissant ils deviennent. Tu peux venir avec nous et faire parti du même groupe, je suis sur que tes chances de survie sont plus grande avec nous que si tu étais tout seul, pas toi ? D'autant plus que tu pourrais être utile ainsi que...)

Elle jeta un regard sur l’arme de Gabriel.

-...”Calypso” there when the right moment will come. So, do we have a deal Chloe?
(..."Calypso" quand le moment se fera sentir. Alors on a un deal, Chloé ?)


Dernière édition par Helena Shaw le Ven 9 Juil - 22:09, édité 1 fois
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Message par Gabriel Nightingales Ven 9 Juil - 21:52

    Gabriel ferma les yeux, il pensait que dans cette situation, son nouveau départ n'était qu'un sursis qui venait d'arriver à son terme. Cependant, une chose d'inattendu vint interpeller le jeune blondinet, en effet, la femme aux cheveux couleur de feu venait d'ordonner à l'homme avec l'arme à feu de baisser cette dernière. Surpris par cette réaction, il leva les yeux vers la femme, tentant tant bien que mal de comprendre la situation. La femme, qui tenait à présent son arme, disait quelque chose à ses compagnons qu'il avait du mal à suivre, mis à par sur le fait qu'elle le qualifiait de « sans danger », ce qui n'était pas forcément bon pour lui. Quand elle eut fini sont discours, l'homme qu'elle avait appelée John plus tôt s'approcha de lui. Gabriel eut un mouvement de recul, mais bien vite il comprit que ce dernier ne voulait que l'aider à se relever, et bien que restant toujours sur ses gardes, il se laissa faire jusqu'à se retrouver à nouveau sur ses jambes. Il regarda ensuite avec insistance cet étrange femme qui tenait son arme blanche; elle avait un visage doux mais qu'est ce que ce dernier pouvait bien cacher ? Il n'était toujours pas sûr de pouvoir dire que cette fois, il était sortit d'affaire, mais ce qu'elle lui dit après eu tout de même l'effet de le rassurer un peu. En effet, elle venait de lui proposer de stopper les hostilités et de les accompagner, enfin, semble t-il, il n'était sûr de rien, bien trop surpris pour avoir les idées clairs. En guise de preuve de ce qu'elle avançait, cette femme lui tendait le manche de son arme. Gabriel hésita un moment avant de faire quoi que ce soit, toujours pas convaincu par les dire de cette femme, il tendit cependant lentement le bras vers son arme, toujours sur ses gardes, avant de finalement refermer ses longs et fin doigts sur le manche. Son arme récupérée, on pouvait dire qu'une sorte de pacte venait d'être signé, celui de leur coopération mutuel pour le moment. Quand la femme commença à s'éloigner, Gabriel se dirigea vers son autre arme, le « Calypso », qui grésillait d'éclairs en tout genre. Il ramassa son arme, approcha ses doigts vers les régulateurs dont il ne pouvait toujours pas dire ce qu'ils réglaient et, après s'être légèrement électrocuté, il les mit tous à zéro, stoppant tout transfert d'énergie et re-stabilisant l'arme.

    Après cet événement des plus déstabilisant, tout le monde s'étaient dirigés vers un magasin de vêtements, histoire de remplacer ceux qu'ils portaient dont l'état ne faisait que se dégrader. Gabriel n'y avait pas pensé quand il était arrivé dans ce monde, mais il n'était que très peu vêtu, pour ne pas dire qu'il ne portait rien, et bien que pour le moment, ceci ne lui avait pas posé de véritables problèmes, par la suite, cela deviendrait sûrement contraignant, il lui était donc nécessaire à lui aussi de trouver de quoi se changer. Maintenant, il fallait qu'il fasse un choix sur ce qu'il devait porter, mais à vrai dire, cela n'avait jamais été une chose à laquelle il se soit vraiment préoccupé dans sa vie, il se sentait donc un peu perdu au milieu d'un tel choix. Il marchait à travers les rayons, essayant d'associer l'utilité avec le peu de notions d'esthétique qu'il possédait. Ses recherches arrivées à leurs termes, il se retrouva bien vite habillé d'un large pantalon gris, fait d'un tissu plus fin qu'il n'y parait, aux nombreuses et grandes poches sur toute la longueur et qui, malgré les apparence, ne gênait en rien les mouvement, ainsi que d'un trench-coat d'une couleur marron, d'une longueur improbable et largement fendu à l'arrière qu'il portait directement, sans rien d'autre sur le torse, on pouvait aussi noter l'apparition de chaussettes. Bien sûr, ce n'était pas grand chose, mais c'était déjà deux fois plus qu'avant, et maintenant, il ne lui restait plus qu'à se trouver des chaussures. Il marchait à travers l'endroit, et bientôt, il se trouva à coté des étales à chaussures. Cette fois si, le choix ne fut pas bien difficile pour lui, il prit directement une pair de bottes à lacés assez hautes, qui en plus d'être résistantes à tout type de terrains et aux temps, lui permettraient de marcher plus longtemps avant de ressentir des douleurs. Il avait à présent fini son habillage, donnant déjà plus de prestance et le rendant plus convaincant qu'il ne l'était avant, ce qui était un avantage pour lui. Quand à l'hygiène, il avait fait ce qu'il pouvait, redonnant leur vrai couleur à ses cheveux et se donnant un coup de frais, mais si il voulait pouvoir se nettoyer efficacement, il lui faudrait bien plus que de simples bouteilles d'eau. Maintenant, il se dirigea vers un petit tas d'affaires, divers objets qu'il avait regroupé durant son avancé dans ce bâtiment, parmi ceux si, il y avait plusieurs briquets et des allumettes, deux lampes torches et plusieurs paquets de piles pour les faire fonctionner. Il mit les briquets et allumettes dans les poches de son pantalon, de même pour les piles, une lampe dans une des poches extérieur de son manteau, et la seconde dans le poche intérieur. Maintenant qu'il était prêt, il sortit rejoindre les autres, mais une surprise désagréable l'attendait à l'extérieur de la boutique. En effet, quatre hommes inconnus et armés se trouvaient dans le bâtiment, ayant presque l'air plus terrifiant que ceux qui voulaient faire de lui un repas. Cette fois, Gabriel voulait faire moins dans la finesse et tirer avant de poser des questions, mais la rousse lui fit un mouvement de tête pour lui demander de rester calme. Gabriel ne comprenait pas pourquoi il faisait autant confiance à cette femme, mais il s'exécuta, se contentant de pousser les régulateur de son arme pour être prêt à tirer en cas de besoin. Il attendit donc, regardant la scène de loin, et quand leur conversation fut terminer, il regarda la femme s'approcher de lui, sûrement pour lui expliquer la situation, chose qu'il attendait. Elle venait de lui expliquer que ses hommes étaient dangereux, et que de par leur supériorité au niveau de l'armement, ils étaient en quelques sortes leurs prisonniers. La première pensé de Gabriel fut fuir, fuir très loin et surtout rester libre ! Mais cette endroit étrange était encore trop dangereux pour qu'il se déplace seul, et puis, la situation actuel était bien différente de celle qu'il avait connu, il était donc sûrement préférable de rester en leur compagnie pour le moment.


    *Chloé ?*

    -... Bien, je reste avec vous pour le moment. Si quelque chose va mal, je vous aiderais,
    dit-il en levant son arme. Mais, tu ne m'as toujours pas dit ton nom.

    Quand tout le monde fut fin prêt à partir, le groupe leva le camp, passant par la porte que les prêtres fou avaient utilisés. Ils marchèrent sur le sol goudronné autour du bâtiment, avant de se retrouver à nouveau les pieds dans le sable de ce désert sans fin. Leur destination était une ville du nom de Londres, d'après ce que Helena lui avait dit, ils suivirent donc tous le romain, qui lui seul semblait pouvoir les y emmener. Londres ... Gabriel avait déjà entendu ce nom, mais il y a si longtemps de cela qu'il avait du mal à se rappeler où, mais cela fini par lui revenir, un compagnon de cellule, qui pour passer le temps, parlait du passé de la Terre, et plus précisément de son âge d'or, quand les hommes étaient des milliards et que l'on pouvait encore sortir sans avoir la peur de se faire dévorer par son prochain. Cet homme décrivait cette endroit comme un lieu idyllique où l'eau coulait à flot, où la nourriture ne manquait pas et où de gigantesques bâtiments en grand nombre se dressaient les uns à coté des autres, le tout sous le regard protecteur d'une grande dame dans son palais, que les habitants idolâtraient. Rien qu'à la penser de voir cet endroit en vrai emplissait Gabriel de bonheur, lui qui ne connaissait que ruines et abris de fortune, il se demandait sans cesse à quoi elle pouvait bien ressembler pendant qu'il avançait sous cette chaleur. Ils marchaient depuis des heures maintenant, et ce, dans le plus grand des silences, sûrement à cause de la situation dans laquelle ils étaient, bien que pour Gabriel, il était surtout perdu dans ses pensés. Mais alors que les récits de l'homme de son passé résonnaient dans sa tête, il remarqua bien vite quelque chose, en effet, cette ville appartenait à un pays qui se nommait « l'Angleterre », et ils y parlaient une langue perdu dont l'homme leur avait fait écouter quelques phrases, et en y repensant, il venait tout juste de remarquer que Helena semblait parler cette langue qui, de ce fait, lui semblait si familière. Gabriel, souhaitant mettre cela au clair et surtout, particulièrement curieux, s'approcha de Helena et commença à lui demander diverses choses.

    -Dit moi, comment ce fait il que tu parles une langue normalement morte ? Et Londres est une ville perdu normalement, elle à été détruite il y a des siècles ! Ma question est donc, comment peut-on se diriger vers une ville qui n'existe plus, et ce, accompagnés d'une femme qui en parle la langue aujourd'hui disparu elle aussi ?

    Alors que Gabriel attendait sa réponse, le groupe s'arrêta, la raison étant que le romain tentait de faire le point sur leur position, afin de trouver dans quelle direction ils devaient aller maintenant. Il fit signe au groupe de rester là alors qu'il prenait de la hauteur sur une dune, les prêtres ne s'interposèrent pas, car au fond ils savaient qu'il ne partirait pas sans Helena. Après de grandes enjambées, il se retrouva bien vite au sommet de la dune, regardant de cette position en hauteur l'horizon. Cependant, dans son repérage, quelque chose l'interpella, en effet, quelqu'un s'approchait de sa position.
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Message par Harada Sanosuke Sam 10 Juil - 14:33

Le samurai Sanosuke Harada avait continuer sa découverte un peu plus loin. Il avait finit dans un immense désert. Il n’en pouvait plus. Il faisait chaud dans son pays, mais elle était souvent rythmé de forte précipitation, surtout après la saison chaude, cela n’arrêtait pas. Il s’était allonger dans le sable à un moment et revoyait ses journées, ses longues journées assit sur les perrons des maison à regarder la pluie poser comme un voile sur le paysage. Il adorait surtout voir les hommes courir sous l’eau pour trouver un peu d’abris, et d’autre qui marchaient avec lenteur, abriter d’un parapluie alors que leur vassal étaient trempé jusqu’aux os. Il avait aussi le bon souvenir où il lui arrivait d’escorter sa jeune promise. Elle appréciait à en voir ses grands sourires timides. Il n’avait qu’une envie à ces moments là, l’embrasser pendant des heures alors que l’eau venait attiser leur passion. Il en avait un sourire béat là, alors que son corps était entrain de cuir au soleil.

Il avait donc quitté sa petite maisonnée du premier territoire et tout ce qu’il y avait dedans. Il y allait pour des réponse, voir s’il y avait d’autre personnes qui peuplaient ce monde, si elles étaient nombreuses ou non. Jusqu’à maintenant, il avait marché des jours et des heures sans avoir vu une seule âme qui vivent, surtout ici, dans ce pays aride et chaud. Il se releva. Il avait tellement chaud. Il retira le haut de son kimono, laissant voir ses muscles saillant et les bandage qui lui maintenait le ventre. Elles l’aidaient à garder une certaine tenue, une droiture et aussi à encaisser les coups. Il y avait aussi quelques balafre sur ses pectoraux. Il noua son haut autour de sa taille à l’aide de sa ceinture. Il ne comptait pas enlever le pantalon vu le vêtements assez restreint qu’il portait en dessous. Il commençait à se demander pourquoi il s’était engagé dans cette quêtes. Pourquoi avait-il voulut partir par là, il aurait pu éviter ce four humain. Il avait vider sa dernière gourde d’eau sur la tête, comme il faisait depuis le début de son entrée ici. Il n’avait point besoin de boire, mais sa peau chauffait quand même. Il se débarbouillait souvent le visage pour avoir l’impression de respirer un peu plus. Il s’était noué les cheveux, et bientôt son kimono finit aussi noué, mais sur sa tête. Le soleil tapait trop et il avait faillit tourner de l’œil. Il arriva en haut d’une dune, ne pensant jamais y arriver. Les muscles de ses jambes étaient tellement bandé vers la fin, qu’il avait beaucoup de mal à les soulever ou même les plier. Il glisser de l‘autre côté, s’entrainant dans une roulade interminable. Il ferma les yeux pour les protéger du sable vicieux, celui qui s’immisçait là où vous avez du mal à vous en débarrasser. Il resta sans bouger quand sa chute infernale fut finie. Il était à l’ombre. Il en profita un moment pour se requinquer un peu.

Après s’être dangereusement assoupie par une telle chaleur et le soleil qui avait tourné, il continua sa route. Soudain, il s’arrêta. Il se demandait si c’était les dieux qui se jouaient encore de lui ou est-ce qu’il y avait bien une personne non loin. Ou alors était-ce un rapace qui attendait sa mort. Il comptait quand même se rapprocher. Illusion ou non, il devait en être sûr. Il s’engagea vers le bas d’une nouvelle dune. Non, il n’avait plus envie de grimper. C’en était assez ! Il ne voulait qu’une bonne rivière, un lac ou un cascade pour voir sa peau fumée. Il leva les yeux et son regard sauvage et vif en croisa un autre. Celui d’un homme, un romain vêtu de sa petite jupe et de son plastron. Il avait un énorme bouclier et une arme bien large à double tranchant. Il renifla, dilatant doucement ses narines. Ses yeux noirs foudroyèrent celui d’un homme au crane rasé à quelques millimètres. Il était d’une musculature imposante contrairement à Sanosuke. Il était costaud et fort, mais sa silhouette était bien plus allongé, plus fine. Le regard dur de l’étranger changea, il était plus enflammé. Sanosuke recula un peu, bien trop près du pieds de la dune. Il trébucha dans le sable légèrement, et dégaina son sabre. La lame scintilla un petit moment au soleil.

Le sable se souleva sous les pas brusque du romain qui dévalait la pente. Il n’avait pas l’air commode ni de faire dans la dentelle. Au premier coup donné, Sanosuke dut faire quelques pas en arrière pour ne pas être expulser au sol. Il écarquilla les yeux. Il n’avait pas vraiment les forces ni le temps de jauger toute la force et la technique de son assaillant. Il finit par prendre le fouet et tentait de maintenir le romain loin de lui, juste le temps de se reprendre. Il recula en arrière avec quelques pas léger, frôlant le sable, on y voyait à peine ses pas. La liane en cuir rouge ne cessait de fouetter l’air ou peut-être le romain, il n’en savait trop rien. Il fit des coups rapprocher et bref, mais ample, juste assez pour mettre une distance entre les deux. Il resta un moment à jouer avec lui comme s’il domptait un lion. Les blessures que pouvait laissé son arme étaient profonde et la brulure ne venait qu’après un petit moment. Le choc et la rapidité de son attaque n’envoyait pas assez vite les informations au cerveau. Puis au bout d’un moment, agacé lui aussi de jouer au chat et à la souris, il reprit ses esprits, sa concentration et récupéra son arme de guerrier. Il se mit enfin à danser. Son pantalon large et noir lui donnait l’impression de floter juste au dessus du sol. Ses pieds se positionnait en fonction de l’attaque qu’il lançait. C’était un vrai balai. A chaque geste du bras, il y avait un bas. Il tournait sur lui-même pour faire rouler les attaque qu’il ne pouvait contrer. Il était rapide, précis, mais avec la chaleur et sa fatigue, il ne pouvait être à son meilleur niveau. Il se débrouillait, il évitait la casse. Ses vêtements amples et large qui d’habitude coinçaient les lames meurtrières n’étaient plus là, alors les coupure et les cicatrices se multipliaient sur son corps. Il se disait comme à chaque fois quelques blessures de plus ne ferait que faire fondre encore plus le cœur d’Aiko. Elle lui disait souvent que celles-ci le rendait encore plus séduisant, plus fort…
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Message par Helena Shaw Sam 17 Juil - 23:11

Un ennemi, c’était tout ce qu’il avait vu. Après avoir dévalé la petite colline de sable, Nexus avait dégainé son glaive et avait lancé une attaque de toute puissance venant d’un haut. Sa musculature n’était pas là que pour faire joli, elle lui permettait aussi de lancer des attaques aussi mortelles que puissantes. Cependant, il aurait pu penser que l’épée fine et petite, faisant office de cure-dent dans le monde des armes tranchantes n’aurait pas été de taille contre son glaive au métal dur et épais. Mais le romain connaissait cet adversaire, ainsi que son cure-dent qui bloqua son glaive. Il enchaina une autre attaque d’égale puissance à l’horizontale tandis que le samurai se jeta en arrière pour éviter la lame. Reprenant rapidement l’équilibre, le japonais alla chercher le glaive du romain avec son katana afin de parer de nouveau un coup. Il profita de ce petit avantage pour attaquer de nouveau et il enchaina plusieurs coups rapides qui firent reculer le romain, parant à l’aide de son glaive et de son large bouclier. Après plusieurs passes, le samurai s’arrêta brusquement et fit un petit bond en arrière. Nexus en profita et fonça directement sur lui mais n’eut que le temps de voir une trainée de sable s’élever du sol, soulevé par le bout d’un fouet sorti de nul part. Le romain se pencha sur le côté et le fouet le toucha à l’épaule. Ainsi, c’était là la seconde arme du samurai : un fouet aussi tranchant et rapide qu’une épée. Avant qu’il n’ait pu se remettre en position de combat, son adversaire ramena le fouet vers lui et à l’aide d’un ample mouvement envoya une seconde attaque horizontale. Ne s’attendant pas à un tel coup, le romain se jeta sur le côté, les pointes sur le fouet se plantèrent dans le bois de son bouclier et son outil ultime de protection glissa de son avant-bras et alla s’envoler un peu plus loin dans le sable. A l’aide d’une roulade lors de son atterrissage, Nexus se retrouva sur un genou. Son pied s’enfonça dans le sable et il se projeta directement sur le samurai. Utilisant son fouet afin de le tenir à distance, Nexus du intercepter sa course vers son adversaire pour faire un pas sur le côté, évitant un coup tranchant et mortel, il fit plusieurs pas de course puis se jeta en avant, évitant ainsi le second coup. Il se réceptionna en faisant encore une fois une roulade et il était enfin arrivé, à genou, devant le samurai. Il utilisa ses pieds pour s’éjecter en avant, glaive tranchant décrivant une courbe mortelle devant lui, près à déchirer la chair du japonais. Ce dernier utilisa son katana pour bloquer le coup et les deux lames restèrent collées l’une à l’autre tandis que Nexus exerçait une pression sur son glaive croisant le katana. Puis d’un coup, il attrapa le bout de sa propre arme avec sa main désormais libre et poussa d’un coup sec le glaive. Le samurai voyant sa propre lame foncer vers lui tourna son katana d’un simple coup de poignet et le plat de son arme blanche vint s’écraser sur son visage. Son adversaire désarçonné, le romain en profita pour sortir du combat le fouet en donnant un coup dans la main de son propriétaire qui le lâcha aussitôt. Lorsqu’il fonça de nouveau sur le samurai, un coup sec et bref, mais puissant, en plein abdomen le stoppa net. Le japonais lui fonça dessus et il para une attaque, puis une autre. Ils s’échangèrent plusieurs coups ainsi, jusqu’à que le romain vit son glaive s’échapper de ses mains pour aller voler à leur gauche dans le sable. Il évita plusieurs coups, se baissant, se penchant en arrière sur le côté, désormais en position de faiblesse. Nexus rendit cependant son pareil au samurai et fit aussi voler son katana plus loin. Le combat continua au corps-à-corps, mano a mano. Les coups simplement brutaux ou d’une précision sans pareil s’enchainèrent, jusqu’à que Nexus se retrouve à terre suite à un habile jeu de jambe du samurai. Le guerrier japonais se mit à courir en direction de son katana quelques quinzaine de mètres plus loin. Lorsque Nexus se releva, il était désarmé tandis qu’entre lui et son glaive, il y avait un samurai armé d’un katana. Tous les deux se regardèrent un moment, une trainée de sable passa devant eux. Il n’y avait personne qui pouvait s’interposer dans ce combat. Le moment final s’approchait, la tension était palpable. Les respirations lourdes des deux combattants se faisaient entendre. Puis ce fut la détente. Le romain lâcha un cri qui résonna dans le désert et tous les deux coururent en direction de l’autre. Le samurai tenait son katana des deux mains sur le côté et en arrière, près à donner le coup fatal. Ils se rapprochaient inexorablement et lorsque le katana fendit les airs à l’horizontale pour trancher le romain sans défense, ce dernier fit un saut en l’air, puis sachant que même lui ne pouvait pas sauter aussi haut, il entreprit de pencher son corps sur le côté afin de se mettre à l’horizontale. Le katana passa juste au-dessous de lui alors qu’il était encore dans les airs. Puis il retomba et roula sur lui-même pour se retrouver sur un genou. Le samurai se retourna aussitôt, Nexus sortit sa dague, dernière arme restante, se retourna aussi et il fut stoppé en plein mouvement, une lame sur sa gorge. Sa dague quand à elle se trouvait sur l’intérieur de la cuisse du samurai, exerçant une pression sur l’artère fémorale qui, comme tous les deux devaient le savoir, saignait autant une fois coupé que la veine jugulaire.

- What the hell!

Le reste du groupe avait dépassé la colline et s'était empressé de rejoindre les deux combattants. Malheureusement, cet empressement était inutile. Si le combat ne s'était pas arrêté sur un ex-æquo, ils auraient bien eu du mal à arrêter la furie des deux adversaires. Boitant toujours un peu maladroitement, Helena avait signalé au policier de son passé proche de ne pas perdre son temps à sortir son arme à feu. Le guerrier armé d'un katana ne devait probablement pas avoir peur d'un tel artifice encore inexistant pour lui. L'autre américain prit alors les initiatives et le samurai se retrouva entouré du croisée et du chevalier, tous deux armés d'épées et d'un bouclier. Mais du romain et de l'asiatique, aucun des deux ne voulaient bouger d'un iota.

- Both of you stand down!
(Tous les deux, baissez vos armes !)

Personne ne bougea.

- Nexus, stand down! He is outnumbered; he can't do anything to you. Put...the dagger....down. Now...
(Nexus, baisse ton arme ! Il est tout seul, il ne peut plus rien te faire. Pose...la dague... Maintenant...)

Son poing se serra autour du manche puis finalement dans un petit bruit métallique il retira sa dague au même moment que l'autre guerrier retira son katana et le ramena vers lui. Essayant de se calmer il fit quelques pas dans le sable, relâchant et resserrant sa dague. Un long silence pesa, tout le monde regardait tout le monde, accroché aux lèvres d'un des deux guerriers qu'ils disent ce qu'ils s'étaient passé. Catalina revint avec le glaive et le bouclier du romain en main, l'américaine récupéra le glaive et le donna au gladiateur, encore essoufflé. Il le prit mais ne ramassa pas pour autant sa dague. Helena s'appuya ensuite sur le bouclier se disant que son propriétaire le récupérera plus tard.

- So...you wanna tell us what happened?
(Alors...tu veux nous dire ce qui s'est passé ?)

Nexus leva son glaive en direction du samurai.

- Je ne fais pas confiance aux gens de son espèce. J'en ai rencontré un jadis, et ça ne s'est pas bien fini.

Sa dernière phrase semblait lourde de passé, de traitrise et de mauvais souvenirs. Helena savait qu'il n'y avait pas cinquante façons de sortir de cette situation. C'est ainsi qu'elle laissa le bouclier là et fit quelques pas vers le romain qui ne tenait toujours pas en place, fixant le samurai du regard.

- Let me handle this.
(Laisse-moi m'occuper de ça.

- Non ! Tu va te faire avoir toi aussi.

- Do you seriously think I can be fooled?
(Tu penses vraiment que je peux me faire avoir ?)

- Je n'ai pas confiance en lui.

- But you trust me. Let me....take care of this.
(Mais tu as confiance en moi. Laisse moi...m'en occuper.)

Le romain s'arrêta enfin de faire les cent pas et il sentit le regard pesant et insistant de la femme rousse sur lui. Après quelques instants, son glaive retourna à sa ceinture et sa dague pareillement, sans un mot de plus, le gladiateur se retourna et s'éloigna un peu du groupe. D'un simple signe de tête au prêtre, ce dernier rappela ses deux compagnons et tous se retirent un peu, laissant Helena le soin de se rapprocher du samurai qui ne devait pas tout comprendre à ce qui se passait. Gardant une certaine distance autant sécuritaire que symbolique, l'américaine se mit à parler de façon ferme sans pour autant paraitre menaçante.

- I am not going to apologize for him, if he doesn't trust you, I do believe his judgment. That being said, what are you doing here?
(Je ne vais pas m'excuser pour lui, j'ai confiance en son jugement. Maintenant que cela est dit, qu'est-ce que tu faisais ici ?)

- Je ne faisais que passer mon chemin. Je suis à la recherche de quelqu'un.

- Then we do not have to fight each other. You go your way, we go ours. Although, a warrior of your kind can be very...useful around here. If you want to join us, feel free to meet us again.
(Alors nous n'avons pas besoin de nous battre. Continue ta route, nous continuons la notre. Ceci dit, un guerrier dans ton genre pourrait nous être...utile. Si tu veux te joindre à nous, libre à toi de nous rencontrer à nouveau.)

Un signe de compréhension fut échangé, et le samurai alla récupérer son fouet puis se remit à marcher, continuant sa route. Ainsi personne n'interférait dans les affaires des autres. Sans perdre son temps, Helena se retourna vers les autres :

- Let's keep going and forget about this. Shall we?
(On continue et on oublie cette histoire. Allons-y.)

- - -
Cela faisait plusieurs heures qu'ils marchaient dans le silence, seul le désert était là pour leur parler. Personne ne disait rien, ne voulant commencer la discussion. Peut-être était-ce une sorte de tension qui s'était installé entre eux, peut-être qu'ils ne voulaient juste plus parler. Finalement, ce fut le policier américain qui brisa le silence.

- So ultimately, you're goal is to convert everyone here into Christianity.
(Dans l'absolu, votre but est de convertir tout de monde ici au christianisme ?)

- I don’t expect you to understand our path.
(Je ne m'attends pas à ce que tu comprennes notre but.)

- You can try...
(Tu peux toujours essayer.)

- Oh, so we are talking religion....again...
(Ah, on parle de religion...encore...)

Sentant que son compatriote américain n’allait pas lâcher l’affaire, le prêtre se résigna à lui donner une version très courte.

- We are here to save the souls that will be ready to accept God. All the others we’ll be slay.
(Nous sommes ici pour sauver les âmes perdues qui sont prêtes à accepter Dieu. Tous les autres seront éliminés.)

- You do know there is not only one religion, one God. At least, not one and only belief.
(Tu es au courant qu'il n'y a pas qu'une religion, qu'un seul Dieu. Du moins, pas qu'une seule religion ou croyance.)

- They will have no other choice but to see the Truth.
(Ils n'auront d'autre choix que de voir la Véritié.)

- And that is exactly the kind of mistake you made throughout history. You can’t force people to believe in God, you have to convince them he exists.
(Et c'est exactement le genre d'erreurs que vous avez fait tout au long de l'histoire. Vous ne pouvez pas forcer les gens à croire en Dieu, vous devez les convaincre qu'il existe.)

- Such ways are not to be taken, for those are being far too slow and weak in this Hell.
(Nous ne pouvons nous permettre d'adopter de telles méthodes bien trop lentes et inutiles dans cet Enfer.)

L’américain du western se débrouillait toujours pour ne pas engager le débat, ou la discussion. Il savait pertinemment qu’à chaque fois que la conversation commençait, on allait tout de suite s’attaquer à leur croyance afin de les dérouter et les mettre dans le doute.

- Anyway....you never told us your names.
(Vous savez...vous ne nous avez jamais dit vos noms.)

- There are not relevant.
(Ils ne sont pas importants.)

- Then how should we call you?
(Alors comment est-ce qu'on doit vous appeler ?)

- You can call me the First, he’s the Second, the Third and the Fourth.
(Vous pouvez m'appeler le Premier, il se prénomme le Second, le Troisième et le Quatrième.)

Après s’être donné son pseudonyme, il pointa successivement le chevalier, le croisé puis le silencieux encapuchonné.

- Pourquoi vous ne voulez pas nous dire vos vrais noms?

- Because they are afraid we are going to curse them.
(Parce qu'ils pensent qu'on pourra les maudire une fois qu'on connaitra leur nom.)

Le silence reprit de nouveau ses droits durant un court instant, mais l’ambiance étant bien trop morbide et ennuyante, Helena profita du moment pour continuer la conversation. D’autant plus que la marche semblait moins fatiguante et longue lorsqu’on avait l’esprit occupé à parler.

- So Chloe, what were you’re question before? I didn’t have a chance to answer them.
(Donc, Chloé, c'était quoi ce que tu me demandais avant ?)

- Mais pourquoi tu m'appelles Chloé ? Enfin bref, je disais, comment se fait il que l'on se dirige vers une ville qui n'existe plus que dans les vielles histoires, et ce, accompagné de gens qui en parle la langue, qui est aujourd'hui une langue morte…

- Did you never thought that maybe we weren’t all coming from the same century. Look around you. A roman from the Cesar’s’ time, a 2004 cop, I myself come from 2012, the cowboy from a western and so on and so forth. For you I am speaking a dead language because you come from my future. Nexus speaks Latin which is a dead language for me.
(Tu n’as jamais pensé qu'on ne venait pas tous de la même époque. Au cas où t'aurais pas remarqué, on a un romain qui vient de la Rome Antique, un flic de 2004, moi de 2012, le cow-boy sorti d'un western, le croisée et ainsi de suite. Je parle une langue morte pour toi, parce que tu viens de mon futur. Nexus parle le latin qui est pour moi une langue morte.)

- And why do you call him Chloe?
(Et pourquoi tu l'appelles Chloé ?)

- Because of Calypso, patron saint of Chloe. I found the nickname appropriate.
(A cause de Calypso, sainte-mère-patronne de Chloé. Je trouve ce petit nom très approprié.)

- A vrai dire, non, ça ne ma pas vraiment sauté aux yeux, vous n'êtes pas plus différents au niveau du style que les détraqué que je côtoyais...

- Oh...and where do you come from?
(Oh...on peut savoir de où est-ce que toi tu viens ? )

- Je ne saurais vraiment me situer, disons que je viens d'une époque où le monde se meurt et où les humains ne se compte plus que par quelques centaines. Après, les dates et tout ça, il y a bien longtemps qu'on ne fait plus les comptes

- So we finally got to the point where humans destroy humanity. The end of our world. Interesting.
(Donc on est finalement arrivé au point de non-retour, où les humains se détruisent eux-mêmes. La fin de notre monde quoi. Intéressant.)

- Se détruisent eux même, si tu savais à quel point...

- Cannibalism, rape, cruelty, Darwin on one of his best days, the man who transform back into a monster, with a whole new level of deadly weapons.
(Cannibalisme, viol, cruauté, la loi du plus fort, la sauvagerie humaine, l'homme qui redevient un monstre avec des armes mortelles en plus. )

- We know the drill.
(On connait le couplet.)

- We got a hundred and thousand movies dedicated to the subject; it’s not really a surprise.
(On a eu droit à des centaines de films consacrés à ça, ce n’est pas vraiment une surprise.)

- Sauf que vous ne l'avez pas vécu comme moi. J'ai même pris mon arrivé ici comme une délivrance.

- Fuck me. This place, a rescue? For those in favor of this idea, raise your hand. Come on, seriously. This place is everything but a rescue. It’s more like a...punishment than anything else. And the padre wouldn’t say the contrary, won’t he?
(Tu te fous de moi. Cet endroit, une délivrance ? Que ceux qui sont d'accord que cet endroit soit "une délivrance" lève la main. Un peu de sérieux, cet endroit est tout sauf une délivrance. C'est plus une...pénitence qu'autre chose. Et le padre ne pourra pas me contredire.)

- C'est là que l'on voit que nous ne sommes pas du même temps. Moi je n'ai jamais vu le ciel, jamais vu le soleil, les nuits sont plus longues que le jour, les tempêtes frappe continuellement les terres et surtout, on vie perpétuellement dans la peur de se faire dévorer par quelqu'un d'autre...Et puis surtout, qu'est ce que ton prêtre peu bien en penser ? Lui qui s'attache à une icone invisible !

- Aouch, you got balls.
(Aouch, t'es courageux mon gars.)

- At least I do believe in something. What do you believe in?
(Au moins je crois en quelque chose. Toi, en quoi est-ce que tu crois ?)

- A quoi bon croire quand tout semble nous abandonner. Même ton soit disant Dieu nous a abandonné ! Pourquoi a t-il laissé les choses empirer autant ?!

- Maybe God just got fed up of all humanity’s bullshit. The last time he got angry, he sends a flood to wipe everything out. This time maybe he’s punishing by letting you struggle and die in your own bullshit. This maybe is why he sends us here too. Now that he’s done with the humans and our world, he sends us here in Hell, to finish the job.
(Tu n’as jamais pensé que Dieu en avait juste marre de toutes les conneries de l'humanité. La dernière fois qu'il était en colère, il a fait tomber un déluge. Cette fois-ci, peut-être qu'il vous puni juste en vous laissant vous empêtrez dans votre propre merdier. C'est peut-être aussi ce pourquoi il nous a envoyé ici. Maintenant comme il en a fini avec les humains et notre monde, il nous a envoyé ici, en Enfer, pour finir de nettoyer le Mal.)

- I don't think this place is hell. If it was, that would mean we're dead, and I was far from being dead on...the other side.
(Je ne pense pas que cet endroit soit l'enfer. Parce que si c'est le cas, ça voudrait dire qu'on soit déjà mort, et j'étais loin d'être morte de...l'autre coté.)

- On est au moins d'accord sur une chose, l'humanité n'est qu'un déchet qui n'engendre rien de bon ! Mais si ici c'est l'enfer, il est bien plus accueillant que le monde mortel...Moi j'allais mourir quand je suis arrivé là...

- Well lucky you. I wasn’t going to die, Nexus neither. John...Padre...Catalina?
Félicitations Mr. Chance, je n'allais pas mourir, Nexus non plus. John...Padre...Catalina ?

Ils firent tous un signe négatif de la tête.

- Did you never thought that this place wasn’t something...mystical, spiritual or religious. Why didn’t anyone have thing about a rational, logical, scientific explanation? Yeah well...for those who can.
(Vous n’avez jamais pensé que cet endroit n'avait rien de...mystique, spirituel, religieux. Pourquoi est-ce que personne ne pense à une explication logique, rationnelle, scientifique ? Oui bon...pour ceux qui peuvent en tout cas.)

*Mais pour qui elle se prend celle là ?!*
- Bien sûr, je ne suis pas aussi dupe, certes, c'est tombé tel un miracle, mais jamais je ne me suis laissé berner par toutes ces conneries de magie et d'enfer et paradis !

- In my world, there is a hundred ways to explain «that». Coma, neural implant, cerebral inducers, the possibilities are just infinite. Specifically if our world expand in the future. But the question I am asking is: why us? What makes us so special? Why have we been chosen?
(Dans mon monde, il y a mille et une façons d'expliquer "ça". Coma, implant neurologiques, inducteur cérébrale, les possibilités sont infinies. Spécifiquement si notre monde s'étend encore plus loin dans le futur. Mais la question que je me pose plutôt, est : pourquoi nous ? Qu'est-ce qu'on a de si spécial ? Pourquoi nous avoir spécifiquement choisis ?)

- Maybe you did some horrible things in your life, and while you are the sinners, we are your one way to redemption and purification.
(Peut-être parce que vous avez fait des choses horribles dans votre vie, et que tandis que vous êtes les pêcheurs, nous nous sommes ceux qui doivent vous donner l'absolution, vous purifier.)

- How can you possibly know if I’ve sin in my life or not? How do you know who’s to be given absolution or not?
(Comment peux-tu savoir si j'ai pêché dans ma vie ou pas ? Comment savoir qui purifier ou pas ? )

- Don’t try and shake my faith, it won’t work.
(N’essaye pas d'ébranler ma foi, ça ne marchera pas.)

- Ouai bien sûr, ça se tient, mon crime est de n'avoir pas eu suffisamment de chair sur les os pour nourrir mes ravisseurs ... Je ne pense pas qu'il y a eu une vrai sélection, mais plutôt une sorte de récolte, des gens ordinaires pris à travers le temps. En soit, je ne pense pas que l'on a quelque chose de spécial, mais plus que l'on est victime du hasard.

- It’s possible. I’ve never done well with random.
(Ça se tient, je n’ai jamais été en phase avec le hasard.)

- So let’s suppose we have been randomly picked. Why? We always come back to this fundamental question: what is this place, and why? Of course, our Father is going to speak of this Hell-story, everyone have his own theory, but no one have the real answer. While we’re here, why don’t we share theories? Chloe, you’re first.
(Alors, supposons qu'on soit pris au hasard. Pourquoi ? On revient à la question fondamentale : quel est cet endroit, et pourquoi ? Evidemment, le prêtre va ressortir son histoire d'enfer, chacun a sa propre théorie, mais personne ne connait vraiment la réponse. Tiens tant qu'on y est, chacun balance sa théorie. Chloé, à toi l'honneur.)

- Une théorie ? Quelle théorie pourrais-je émettre ? Je ne suis même pas sûr que mes connaissances me le permettent. Mais bon, je vais essayer...je ne pense pas me tromper si je dis que ce monde est artificiel, il a donc été construit par quelqu'un, et de ce que je sais, la technologie était au plus haut durant la période des cavaliers de l'Apocalypse, il me parait donc logique que quelqu'un ait activé un appareil de cette époque. Cependant, même si bien caché, il y aurait eu des histoires à propos d'un tel engin. Donc je ne sais quoi penser.

- So you think someone did that to us. Maybe... John?
(Donc tu penses que quelqu'un nous a fait ça. Pourquoi pas....John ?)

- I really don’t want to get there and speculate about everything and anything. We don’t have a clue so...it’s pointless in my opinion.
(Je n’ai vraiment pas envie de spéculer, ça ne sert pas à grand chose à mon avis.)

- The preachers, we all got your versions, no need to repeat it again. Catalina?
(Bon les religieux, on connait vos versions, pas la peine de le redire encore une fois. Catalina ?)

- Lo mismo que John.
(Pareil que John...)

- So we have Nexus left. And don’t tell me you don’t have a theory, I know you have one.
(Alors il nous reste qu'à écouter ce que Nexus a à nous dire. Et ne prétends pas ne pas avoir de théorie, je sais que tu en as.)

- Une épreuve. Je pense que c'est endroit n'est qu'une grosse épreuve pour nous affronter nous-mêmes. Une épreuve pour voir si par exemple vous, vous avez toujours la foi en votre Dieu unique, si toi Gabriel tu penses qu'un monde violent en vaut mieux qu'un autre et par exemple si toi Helena tu peux vivre dans un monde sans loi ni règle, ou encore si tu peux continuellement compter sur les autres pour t'aider Catalina. Peut-être que les dieux voulaient qu'on réalise ce qu'on est nous-mêmes et ont crée ce monde, ça ne devait pas être bien difficile pour eux.

- Encore les dieux...Mais admettons, ils veulent savoir qui je suis ? Je ne suis qu'un putain de gibier qui a passé les trois quart de sa vie dans une cellule à attendre qu'on vienne le dépecer ! Que veulent-ils vérifier d'autre ?!

- If the hunter that was once the prey could become better than just a hunter. No seriously, we could spend hours and days talking about our theories but that won’t lead us anywhere. Without facts, we create and live in our truth, the one we built in order to avoid facing the real and one truth. Meanwhile, we are getting ass-kicked every day, and we don’t live. Instead we have to survive.
(Si le chasseur qui était avant le gibier peut être un meilleur chasseur. Non sérieusement…on pourrait passer des heures, des journées à exposer nos théories, mais ça ne nous mènerait à nul part. Sans faits clair et précis, on crée notre propre vérité et on s'en contente au lieu de faire face à la vraie vérité. Pendant ce temps, on se fait botter les fesses tous les jours, et on doit se démerder pour survivre au lieu de vivre.)

- Alors pourquoi nous avoir tant demandé d'exposer nos théories ? Et puis, toi tu appels ça survivre, moi j'appel ça vivre.

- Wait until you meet «the Superior».
(Ouai, attends d'avoir rencontré "le Supérieur" et on en reparle.)

- Le Supérieur ?

- A son of a bitch who think he’s the boss of bosses here.
(Un connard qui se prend pour le maitre de ces lieux.)

- Maybe he's not lying.
(C’est peut-être vrai.)

- No, I don’t think so. He’s maybe scary, but he’s more like a character than an actual person.
(Non, je ne pense pas. Il est juste un peu effrayant, c'est plus un personnage qu'une personne.)

- Il ne s’appelle pas le Supérieur pour rien...

- No no, it’s just a psychological thing. By calling him «the Superior», we will think that he is and so we’re gonna be unconsciously afraid of him. If we called him...Kevin or Jimmy, he would sound so frightening, would he?
(Non non, c'est juste un truc psychologique. A force de l'appeler le "Supérieur", on pense qu'il l'est forcément et on a automatiquement peur de lui. Je suis sur que si on l'appelle Kevin ou....Jimmy, il a l'air tout de suite inoffensif.)

- Un mégalomane de plus ? Vous pensez vraiment m'effrayer avec ça ?

- You didn’t meet him, nor his «survivors», you don’t know what you are talking about.
(Tu ne l'a pas rencontré, ni lui, ni ses "Survivants", tu ne sais pas de quoi tu parles.)

- You don’t know what you are talking about. He is one limb of the Wicked One more venal than all the others.
(Tu ne sais pas de quoi tu parles. Il est un suppôt du Malin encore plus vénale que les autres.)

- Oh, one thing we agree on. The enemy of my enemy is my friend.
(Oh, un point commun. L'ennemi de mon ennemi est mon ami.)

- We are not friend.
(On n’est pas ami.)

- Are we not.
(N’est-ce pas.)

- Ha ! Vous me dites que je ne sais pas de quoi je parle, mais savez vous de quoi vous parlez, vous, au moins ? Certes, je ne l'ai jamais vu et il est peut être particulièrement mauvais, mais vous ne savez pas qui tentait de diriger notre monde dévasté ! Alors garder vos "Tu ne sais pas de quoi tu parles" quand vous même vous ne savez rien..., dit-il la voie tremblante. Pourquoi tout le monde pense que je ne suis qu'un gamin qui ne comprend rien, vous ne valez pas mieux que les autres en faites...

- Ouh, youth in revolt. When you’re done with your identity crisis, maybe you would like to let the adult to talk.
(Oooh, un rebel. Quand tu auras fini ta crise d'identité d'adolescent, tu pourras peut-être laisser les grands parler entre eux.)

Gabriel lança un regard meurtrier à Helena.

- Come on, I'm just joking. We're all on the same boat, let's not waste our time fighting each other and start helping each other.
(Ca va, je rigole. On est tous dans la même merde alors autant se soutenir plutôt que de se foutre sur la gueule.)

Le groupe fit quelques pas, puis leur guide s’arrêta en plein milieu du désert et tout le monde fit de même. Nexus regarda l’horizon, à gauche, puis à droite. Il tourna sur lui-même probablement pour prendre des signes de repère, mais semblait hésiter quand à la direction dans laquelle ils allaient.

- Is there a problem?
(Est-ce qu'il y a un problème ?)

Le gladiateur hésita, et finalement :

- Non, c’est bien par là qu’on doit aller.

- Are you sure? I thought it was that way.
(Tu en es sur ? Je pensais que c'était par là.)

L’américain pointa à l’horizon un endroit presque opposé de celle de Nexus.

- Oui, je suis sur. Le reflet est par là, la forêt ici, je sais où on va.

- No, I was pretty sure it was that way.
(Non non, j'en suis presque sur que c'est par là.)

- Excuse me, we just came out of the city and I believe Nexus is right, it’s that way.
(Excuse-moi, nous on en vient de la ville et je suis d'accord avec Nexus, c'est par là.)

Helena lança un regard insistant en direction du policier. Ce dernier ne dit plus rien et se ravisa.

- If you’re trying to fool us...
(Si vous essayez de nous berner...)

- Well if we don’t make it to London, you could still shoot us later.
(Si on arrive pas à Londres, vous pourrez toujours nous tirer dessus plus tard.)

Encore une fois, on aurait que d’une seconde à l’autre, ils allaient tous se jeter dessus, toutes armes dehors pour s’entre-tuer. Mais comme il n’y avait pas une grande nécessité de le faire maintenant, tous se calmèrent plus ou moins et le prêtre se remit à marcher, le reste du groupe suivit. Helena cependant ralentit sa cadence et resta un peu en arrière afin de s’éloigner du groupe, mais se rapprochant de John. Puis arrivé à sa hauteur, elle lui siffla entre les deux.

- Hey, what the fuck do you think you are doing? Remember, the only reason you’re still walking with us, is because of them.
(Hey, on peut savoir ce que tu fous ? Garde le bien en tête, la seule raison pour laquelle tu es avec nous, c'est à cause d'eux.)

La rousse hocha la tête en direction des chrétiens.

- So you shut the damn up, and you do whatever the hell I tell you to do.
(Alors tu la fermes et tu fais ce que je te dis de faire.)

Sans attendre de réponse précise, l’américaine planta son regard dans celui du policier quelques instants, lui montrant à quel point elle était sérieuse, puis reprit sa marche.
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Message par Gabriel Nightingales Lun 26 Juil - 22:18

    Gabriel attendait sa réponse, impatient d'obtenir de nouveaux éléments sur ce monde étrange quand la conversation fut coupée court au moment où tout le groupe vit Nexus sortir son glaive et disparaître de l'autre coté de la colline. Il n'était pas dur de comprendre ce qu'il se passait, surtout que l'on pouvait entendre le bruit des fers qui s'entrechoquaient, ce qui était un signe flagrant de combat. Ainsi donc, tout le monde commença à grimper sur la dune à la hâte dans l'espoir d'éviter que quelque chose de grave n'arrive. Une fois arrivé en haut, Gabriel fit une petite pause pour observer la scène tandis que les autres continuaient d'avancer. Nexus était en train d'affronter un autre combattant à l'épée aux traits asiatiques facilement reconnaissables, et au vue de l'actuel situation du duel, les deux guerriers étaient sur le point de s'entre tuer. Une nouvelle fois, Helena s'interposa entre les deux parties et tentait de régler la situation de manière pacifique. Gabriel était toujours à l'écart sans être trop loin pour que les autres y fassent attention et il observait. Il écouta tout le discours d'Helena avec attention et il la regarda résoudre la situation comme elle l'avait fait à chaque fois, en imposant sa voix et son charisme pour convaincre tout le monde que ce qu'elle disait était la meilleur des solutions. Ce talent qu'elle avait était tout à fait admirable et Gabriel était toujours grandement impressionné, cependant, son visage montrait plutôt du mécontentement et de l'agacement sans même qu'il ne s'en rende compte.

    *Elle semble si sûr que ses paroles pourront améliorer les choses ... quel arrogance ... un jour, je ferais cesser ça*

    Quand la situation fut enfin calmée, le mystérieux guerrier reprit la route de son coté tandis que le groupe reprenait sa longue marche vers la ville de Londres.

    - - -

    Alors que la marche se faisait longue et silencieuse sous le lourd soleil du désert, le policier brisa le silence en commençant à poser des questions aux prêtres, dérangés, selon Gabriel. Il était d'ailleurs assez ironique de constater que c'était lui, « Gabriel » qui croyait le moins à ces « conneries » de Dieu, d'enfer et paradis, ce qui eu pour effet de lui faire afficher un petit sourire amuser lui qui savait que son nom était celui d'un ange. Le chemin que prenait la conversation ne l'intéressait en rien, il écoutait cependant, car il fallait bien l'avouer, il n'y avait rien d'autre à faire pendant qu'ils marchaient. Il trouvait amusant de voir comment le vieux prêtre justifiait tout ce que Helena soulevait comme incohérences. Quand le prêtre dit que leurs noms n'étaient pas important et de les appeler par des pseudonymes ridicules selon Gabriel, il ne put s'empêcher de soulever un sourcil lourd de signification sur sa façon de voir la chose. Des surnoms, il en avait entendu de toute sorte et de tout les genres, mais des comme ça, il avait du mal à en trouver des pires dans ça mémoire, sauf peut être un vieux sénile qui se faisait appeler « petit pois ». D'un seul coup, il avait de grande difficulté à prendre au sérieux la menace qu'ils devaient soit disant représenter, et ce sentiment ne fit que s'intensifier au moment même où Helena donna la raison sur le fait qu'ils ne donnent pas leurs noms. Sur le moment, il avait presque envie de dire « Bouhouhou ! Je vais vous maudire ! », mais il croisa le regard du « quatrième » et, il pouvait dire ce qu'il voulait, il venait de lui donner froid dans le dos au point qu'il pâlit légèrement. Enfin, Helena s'adressa à lui à propos de sa question passé, il avait même oublié sur le moment l'avoir posé, il était cependant positif qu'elle ait relancée le sujet, car la conversation qui s'ensuivit fut des plus intéressante. Cependant, alors que la conversation fut fini, John fit planer le doute dans le groupe quand il se mit à affirmer que le groupe se rendait dans la direction opposée à Londres. Gabriel regarda Helena et Nexus, les prêtres et John à tour de rôle, un peu perdu, ne sachant qui croire, qui essayait de tromper qui ou qui se trompait. Il garda cependant le silence et suivit le groupe sans trop se poser de questions.

    - - -

    La tension montait peu à peu au sein du groupe, les quatre saints détraqués étant devenus plus méfiants après les dire de John qui firent monter le doute. Cependant, cela n'empêchait pas le groupe de continuer son voyage, bien que le silence était encore plus glacial que celui qui avait pesé plus tôt dans la journée. Mais alors qu'ils avançaient, quelque chose apparaissait peu à peu à l'horizon. En effet, une tour dépassait de la ligne d'horizon, puis une autre et encore une autre pour finalement voir un imposant châteaux de style moyen age et dont l'état de ce dernier laissait largement sous entendre qu'il venait directement de là bas. Le groupe resta un bon moment perplexe devant la construction, restant à bonne distance au cas où d'autres voyageurs y auraient élus domicile. Après une longue observation d'au moins une demi heure, il semblait évident qu'il n'y avait pas âme qui vive à l'intérieur, et qu'il n'y avait donc aucun danger à passer à coté ou même à y entrer. Cette dernière solution fut d'ailleurs prise, en effet, la journée était sur sa fin et passer la nuit à l'abri dans une telle demeure ne serait pas un mal pour le groupe. La grille était grande ouverte et un silence de mort couvraient tout l'endroit. Alors que tout le monde s'étaient arrêtés devant la grande double porte du château, Gabriel, pousser par sa curiosité grandissante au fil du temps, entra à l'intérieur le premier sans même attendre le consentement des autres membres du groupe. Une fois au centre de la pièce il se mit à tourner sur lui même pour admirer l'architecture, tandis que les autres couraient derrière lui dans l'espoir de lui dire de ne pas prendre autant de risque et d'avancer plus prudemment. Mais à peine fut il rejoins qu'il repartit dans son exploration personnel. Des châteaux, il en avait vue des ruines, même de cette époque, mais jamais il n'avait pu en voir un en si bon état, à l'apogée de sa gloire, il était donc assez excité. Mais au moment même où il poussa la double porte de la salle du trône il fut stopper net dans sa visite et resta figé un moment, les yeux rivé vers le trône. Le reste du groupe arriva, commençant à réprimander Gabriel pour son manque de prudence, mais voyant qu'il ne réagissait pas et restait figé, ils commencèrent à regarder dans la direction de son regard. Une femme, la trentaine, les cheveux longs et brun et vêtu d'une grande robe rouge était assise sur le trône, observant le petit groupe avec un sourire des plus sournois. Elle laissa le silence durer encore un moment avant d'ouvrir la conversation :

    -Bienvenue dans ma demeure étrangers. Je me présente, je suis Eve, sorcière à votre service.

    - Nice dress for someone named Eve. Listen...we don't mean to disturb you, Queen Eve, dit elle sarcastiquement, but we only came here for some rest and shadow. I think this castle is big enough for all of us.
    (Jolie robe pour quelqu'un qui se fait appeler Eve. Notre but n'est pas de venir déranger sa Majesté Eve. Nous sommes uniquement venu ici pour nous reposer et un peu d'ombre. Je pense que ce chateau est suffisamment grand pour nous tous.)

    -Que veux tu, il faut bien savoir rester belle, bien qu'il est vrai que pour moi, nue serait suffisant. Et ce château est certes grand mais je ne pen...

    - Non, il n'est pas assez grand !

    Le chevalier, pousser par sa haine envers les sorcières, sortit son imposante épée et la pointa dans la direction de celle qui se faisait appeler Eve. Le groupe, surprit devant cet acte de rage du chevalier, se tourna vers lui.

    - Woaw, hey. What the hell...

    -Bah voila, comme je m'y attendait. A ta place "beau guerrier", dit elle sur un ton ironique, je ne ferais pas ça.

    - Not helping ! Dit elle en pointant Eve du doigt.
    (Ca aide pas vraiment là !)

    Helena se retourna vers le chevalier qui progressait peu à peu vers Eve. Afin d'éviter que le pire n'arrive, elle s'interposa entre les deux individus.

    - Hey...stand down...

    - C'est une sorcière !

    - Mind helping here? Calm your dog!
    (Un peu d'aide si possible ?)

    Elle regardait le prêtre pour lui faire comprendre qu'elle s'adressait à lui. Lui aussi désirant éviter un bain de sang pour le moment, il intervint et stoppa le chevalier dans sa marche, cependant, il ne le calma pas.

    -Oh regarder comme c'est mignon, le petit toutou est rappelé par ses maîtres ! Mais comme tu dois être tombé bien bas pour obéir à un pouilleux, ainsi qu'à une rousse ! Vous les brûliez toute pour sorcellerie pourtant ? Non ?

    - I swear to God! Shut up...
    (Je te jure...ferme-la !)

    - She ain't helping much, is she...
    (Elle n'aide pas vraiment.)

    - You calm your dog, I'll calm mine.
    (Occupe-toi de lui, je me chargerais d'elle.)

    - Listen, I understand, they are all sinners. And we will take care of them when the time will be right. For now, let it go...we need them... dit il au chevalier.
    (Ecoute, je comprends, ce sont tous des pêcheurs. Et le moment venu, nous allons nous occuper d'eux. Mais pas maintenant, on a besoin d'eux.)

    Le chevalier lança un regard meurtrier en direction de la sorcière, puis il se retourna et fit quelques pas plus loin.

    -Oh regardez le partir, peur d'une femme, Hahaha ! Mais dites moi, comment un groupe aussi atypique peut il servir un objectif commun ?

    Le prêtre portait sur Helena un regard terrifiant tandis que cette dernière se retourna vers Eve.
        
    - Queen, we need to talk...
    (Majesté, il faut qu'on parle.)

    Dans l'optique de ne se faire entendre que d'Eve, Helena s'avança vers le trône où se trouvait celle ci. Il était sûrement préférable que les quatre saints n'entendent pas la suite de la conversation.

    - Get off the throne...
    (Descends du trone.)

    -Et pourquoi cela très chère ?
            
    - Because I want to take it! Come on, we have to talk and I'm not talking to a sorcerer in a throne...we're not in Disneyland.
    (Parce que je veux m'y asseoir ! Sérieusement, je parle pas à une sorcière sur un trone...on est pas à Disneyland.)

    -Oh, juste parce que je vous apprécie, j'accepte de me lever, dit elle en se levant. Alors ?
           
    - Thank you. Since we are being civil, I'm Helena. And we are being hostage by the four Christians that I guess you already spotted. We need to get somewhere, and eventually we will get rid of them, rest assure. But for now, we need to keep a low profile, maintain the statu quo, gather some firepower. And since you are not really helping with the situation, you will have to dial it down a little.
    (Merci. Puisqu'on fait dans la politesse, je suis Helena. Et on est pris en otage par les 4 chrétiens que tu as du déjà repérer. On doit atteindre un endroit précis, mais au bon moment, on se débarrassera d'eux, soit en sur. Mais pour l'instant, on doit garder le statu quo. Et comme tu arranges pas vraiment la situation, il va falloir que tu calmes un peu ton jeu.)

    -Je vois ... vous êtes plutôt décevant je trouve ... Surtout que le blondinet là bas semble posséder une jolie arme. Ne sois pas si étonnée ma belle, j'ai déjà vue des armes à feu ici ! Mais vois tu, rester calme et faire baisser la tension, c'est pas trop mon truc, surtout que je vois pas ce que ça pourrait me rapporter.

    - You know that it's because of people like you that...
    (Tu sais que c'est à cause de personne comme toi qu'on...)

    Au bout d'un temps, Helena fut attirer par un détail. En effet, Nexus regardait un endroit de la pièce fixement. Il se tourna vers Helena et lui fit un signe de tête qu'elle comprit immédiatement.

    - ...this place goes mad.
    (...en vient à systématiquement s'entre-tuer.)

    Elle se retourna d'un seul coup vers Eve, sortit son couteau, et une fois en avoir éjectée la lame, elle attrapa le cou de la sorcière avant de la lui poser sur la gorge.

    - I strongly advise you do not to play this game with me, you chose the wrong lady today.
    (Je te suggèrerais fortement de ne pas jouer ce petit jeu, définitivement pas avec moi.)

    -Woaw, vous êtes peut être moins décevante que ce que je pensais très chère. Je ne vous ai pas présentée mon amie ? Mais quelle mauvaise hôtesse je fais ! Alfgard, vient donc te présenter, veux tu ?

    Alors qu'Helena menaçait Eve avec son couteau, après les mots de la sorcière, une femme sortit de derrière le trône. Cette femme était d'une taille plus qu'impressionnante, atteignant au moins un mètre quatre-vingt-quinze, si ce n'est plus. Sa longue chevelure rouge feu tressée en une natte tombait dans son dos, mise en valeur par son armure de cuirs et de fer beige, presque jaunâtre, par dessus la quelle se trouvaient des peaux de bêtes et des fourrures. Il n'était pas difficile de deviner qu'elle appartenait au peuple viking, et, d'après sa prestance, quel était un membre de renom de ce peuple. Dans chacune de ses mains se trouvaient une épée longue du plus belle ouvrage, tandis que dans son dos était attaché un puissant marteau aussi magnifique que terrifiant. Elle s'approcha de Helena, et de toute sa hauteur, elle lui lança un regard lourd de sens.

    -Tu ferais mieux de la lâcher

    Helena était complètement estomaquée, faisant quelques pas en arrière, ne pouvant pas même dire un mot sur le moment. Grâce à Nexus, elle savait que quelqu'un se cachait, mais jamais elle n'aurait pensée que ça puisse être un tel ... « monstre ».

    - ...I don't even know where to start...
    (...je ne sais même pas où je dois commencer...)

    -Et bien commençons par le commencement. Si j'ai bien compris, vous êtes pris en otages par ces chrétiens. Nous pouvons vous apporter notre aide.

    -Et bien sûr madame « je sers mes dieux et pas mon intérêt personnel » propose de l'aide ...

    -Si vous le désirez, je peux vous aider à les tuer, je suis sûr que Thor sera avec moi.

    -Fait ça et envenime les choses, je vois quelque chose de bien plus intéressant moi, et si nous vous rejoignions ? Je m'ennuie dans ce château et vous semblez avoir trop peur de perdre quelqu'un, dans ce cas, autant se joindre à vous, comme ça nous augmentons votre force et, le moment venue, nous vous aiderons. Alors ?

    Helena afficha un grand sourire tant elle était heureuse de cette proposition inattendu. Elle lança un regard vers les religieux, puis elle se retourna vers la sorcière et sa géante.
            
    - Ladies...I think we are going to be friends. You're more than welcome to join us.
    (Mesdames...je pense qu'on sera de grandes amies. Vous êtes plus que le bienvenu de vous joindre à nous.)

    Elle se retourna, puis, comme ayant omit un détails, elle s'adressa à Alfgard.

    - Little detail. For the moment, we don't kill anyone. I'll tell you when you will be able to.
    (Petit précision. Pour l'instant, on ne tue personne. Je te dirais quand tu pourras le faire.)

    Elle se retourna de nouveau et se mit à marcher, traversant le groupe. Elle dit ensuite :

    - They are coming with us. Whether you like it or not.
    (Ils viennent avec nous, que vous le vouliez ou pas.)

    Ainsi donc, les choses se calmèrent et le groupe se voyait accueillir deux nouveaux membres, Alfgard et Eve. La tension semblait avoir augmenter d'un cran alors que jusqu'à maintenant, cela paraissait impossible. Le chevalier lançait toujours se regard mortel vers Eve, mais elle savait qu'elle jouissait de l'immunité offert par le reste du groupe, elle lui lançait donc un sourire des plus moqueur. Le groupe allait passer la nuit dans le château, mais cela aurait été un véritable gâchis que de ne pas profiter de ce que ce château avait à offrir. De ce fait, le groupe fit un petit passage par l'armurerie, encore pleine, protégée jusqu'à maintenant des pilleurs. Gabriel, toujours à l'écart depuis un moment déjà faisait sa propre visite de l'armurerie, il avait juste pu entr'apercevoir Nexus prendre une épée courte. Il regardait toute les épées, hallebardes, lance, arbalètes et autres accrochés au mur mais ne semblait attiré par aucune. Il se voyait mal manipuler des armes aussi grandes, déjà qu'il avait des difficulté avec le « Calypso », quand aux épée, soit les longues et autres épées bâtardes étaient trop lourde pour être bien manipulées, soit il ne voyait pas l'intérêt de prendre une épée courte quand il avait déjà sa machette. Il dégaina d'ailleurs celle ci et regarda la lame, comme pour faire comparaison, quand, sans qu'il ne s'en rende compte, Alfgard qui venait de se glisser derrière lui commença à lui donner des conseils.

    -Cette lame est complètement émoussée, ce n'est pas bon. Si tu utilises une lame en mauvaise état au combat, il te faudra donner bien plus d'effort pour que le coup ait de l'effet, alors que pour ce même effort, tu frapperais plus fort avec une arme en bonne état.

    -Que, quoi ?

    -Cependant cette arme semble bien mieux adaptée que les autres pour toi, légère, maniable, tu auras plus de facilité vu la fragilité de ton corps mais aussi de l'agilité qu'elle suggère. Mais sait tu te battre ?

    -Euh ...

    -Bien, montre moi, cela sera plus représentatif.

    Jora dégaina une épée et se mit en pause de combat, les autres ne réagirent pas car comprenaient immédiatement la situation. Gabriel, un peu hésitant, finit finalement par se mettre aussi en position de combat. Jora lui fit signe et il donna les premier coups, cependant, Alfgard n'eut pas grand mal à le désarmer.

    -Tu manque de techniques, tes coups ne suivent aucune règle. Ton arme est le prolongement de ton bras, pas un morceau de bois que tu agite pour chasser les oiseaux.

    Elle lui montra quelques mouvements et parades qu'il reproduisit du mieux qu'il put. Quand elle trouva que c'était assez, elle prit l'arme des mains de Gabriel.

    -Tu as du talents, il faut l'entretenir, mais tu n'arriveras à rien avec cette ferraille, elle lança l'arme dans un coin et se mit à fouiller une caisse d'arme. Tien, je savais que j'en avais gagné une, elle est à toi, dit elle en tendant une autre machette en parfaite état et légèrement sculpté sur la lame. Je n'en ai nul besoin et Eve non plus, autant que tu en face usage.

    Gabriel n'eut pas de mal à accepter ce présent, cette arme était de toute beauté avec un manche richement travaillé et sa lame sculptée, et surtout, quand il donnait des coups, c'était bien plus fluide. Cette femme qui le terrifiait un peu lui était maintenant de bonne compagnie. Il l'aimait bien, elle était gentil, et elle lui apprenait à combattre avec tout le talent des meilleurs professeurs. Il se faisait maintenant tard, et tous allèrent se reposer.
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The Red-Blue Blur [Terminé] Empty Re: The Red-Blue Blur [Terminé]

Message par Helena Shaw Jeu 5 Aoû - 7:12

La nuit sans étoile était tombée. Ils avaient décidé qu’ils n’iraient pas bien loin s’ils comptaient s’arrêter la nuit une fois sorti du château. Alors ils décidèrent d’y rester. Ils se trouvaient tous dans un genre de salle commune aux étages, plongé dans une pénombre repoussé par les nombreuses bougies déjà là qu’ils avaient rallumés tout simplement. A présent, le groupe bien étrange était composé de onze personnes, tous de nationalités, d’époque différente. Dans la salle aux murs de pierre, chacun parlait entre eux, de tout et de rien, de ce qu’ils étaient, élaboraient de nouvelles théories. Certains étaient plus silencieux que d’autres, comme les quatre religieux, tandis que d’autres n’hésitaient pas à s’exprimer. La nuit était tombée depuis quelques heures déjà, et si on jetait un oeil par les meurtrières, on pouvait voir des lumières, allant du feu de camp au spot lumineux surpuissant, tout le long de l’horizon. Après plusieurs heures, les conversations s’étaient un peu taries tandis que le sommeil commençait à toucher quelques-uns. Ce fut à ce moment que le prêtre des westerns s’adressa à Helena. Elle ne s’y attendait pas, elle ne s’attendait pas à ce qu’une telle chose lui tombe dessus comme ça. En l’espace de quelques instants, il n’avait suffit que de quelques paroles et elle était de suite calmée, le coeur lourd de questionnement. Elle s’était ensuite isolée, ne désirant plus rester parmi les autres. Quelques salles plus loin se trouvait une chambre, ainsi qu’un lit, que l’américaine décida d’occuper pour la nuit. Allongée sur le dos, perturbé par ce que lui avait dit le prêtre, elle ne trouvait évidemment pas le sommeil. Quelqu’un entra dans la chambre en silence, et elle sut de suite de qui s’agissait. Le romain s’agenouilla sur le sol et s’appuya sur le bord du lit, puis posa son regard sur l’américaine qui elle, se contentait de regarder le plafond.

- Dis-moi que ce n’est pas ce que le prêtre a dit qui t’a mis dans cet état.

Les paroles du prêtre résonnaient encore dans sa tête, mot pour mot. Il l’avait dit de façon tellement innocente, comme s’il ne savait pas l’impact qu’auraient ses paroles. Alors que c’était précisément ce qu’il voulait faire.

- I have a question for you, Helena.
(J'ai une question pour toi, Helena.)

- Shoot, répondit-elle, ne sachant pas ce qui allait lui tomber dessus.
(Vas-y.)

- Since we met, you keep...talking like you knew more than any of us. You keep saying that you are doing what is best for us. You’re acting like you were...better than any of us, like you were more worthy than any of us. Simply put, you are acting like you were the boss here. So there’s my question. What makes you better than any of us? What is “your” thing? My friends and I are known to be the Four Christians, he will be known as “the guy with the big gun”, there’s your roman, the Viking, even the sorcerer. What makes you unique here? What gives you the right to pretend to be “above us all”? What...makes you so special?
(Depuis que nous nous sommes rencontrés, tu...parles comme si tu en savais plus que nous tous. Tu parles comme si tu savais ce qu'il y avait de mieux à faire pour nous. Tu agis comme si tu étais...meilleure que nous tous, que tu valais mieux que nous tous. Pour faire simple, tu agis comme si tu es le chef ici. Alors voila ma question. Qu'est-ce qui fait que tu sois meilleur à ce point que nous ? Quel est exactement "ton" truc ? Nous, nous sommes les Quatre Chrétiens, lui sera surement connu comme "le blondinet avec le gros fusil", il y a le romain, la viking et même la sorcière. Qu'est-ce qui te rends si unique ici ? Qu'est-ce qui te donne le droit de te prétendre "au-dessus de nous" ? Qu'est-ce qui te rends si spéciale ?)

Un silence lourd s’installa et plus personne ne prononça une parole. Tous regardèrent Helena, attendant d’elle une réponse cinglante et tranchante. Mais le pire, était qu’elle n’avait pas de réponse. Un sourire forcé apparut sur son visage, comme si elle acceptait sa défaite.

- Point proven, padre.
(T'as prouvé ton point, padre.)

Elle ne sut pas exactement ce qui s’était passé ensuite, si ce n’est qu’elle s’était levé, qu’elle avait traversé un couloir et elle s’était allongé sur un lit à côté duquel se trouvait Nexus.

- No...

Il savait qu’elle mentait, qu’elle n’allait pas l’admettre. Cependant, un autre problème, toujours concernant ce même prêtre l’occupait.

- Combien de temps est-ce qu’on va lui mentir, Helena ? Une fois qu’on sera arrivé à la ville et qu’il n’y aura pas de Silas, qu’est-ce qu’on fera ensuite ?

Le silence lui répondit.

- Tu attends toujours qu’un miracle nous tombe dessus...Tu ne pourras pas lui mentir ad vitam aeternam.

Lorsqu’une autre absence de réponse se fit, le romain ne put s’empêche de sourire. Il n’en attendait pas moins d’elle. L’américaine tourna la tête sur le côté et tous les deux se regardèrent un moment, sans rien dire. Le lendemain, ils étaient à Londres.

Soudainement, les voix se turent. Le regard de Helena se perdit dans les bâtiments et les rues de Londres. Elle fronça ses sourcils, tandis que la curiosité prenait peu à peu le dessus sur ses pensées. Après tout, qu’avait-elle à perdre ? Qu’est-ce qu’on pourrait possiblement lui reprocher ? Elle n’allait rien faire de mal. Ne faisant plus du tout attention aux autres membres de leur “groupe” improvisé, l’américaine se mit à marcher, comme attiré, hypnotisé par cet endroit qu’elle voulait voir, par les rues londoniennes. Ces rues, même si elles ne le savaient pas, refoulaient de nombreux secrets, la clé de son plan, la pièce-maitresse du jeu. Ses pas résonnaient dans la ville vide, tandis que le coltard dur, mêlé au sable, à la poussière et à la saleté, crissait à chaque pas de plus qu’elle faisait. Un vent souleva un peu de poussière dans les airs et Helena mit son bras devant son visage pour se protéger. Une feuille de journal glissa sur le sol, un morceau de tissu s’envola, plusieurs morceaux de verres brisés glissèrent et tombèrent sur le sol. Ce morceau de ville lui disait quelque chose, il communiquait avec elle d’une certaine façon. Le regard de la rousse parcourut les bâtiments, les étages, puis les trottoirs, les voitures, les blessures faites au mur, les traces d’explosion, les armes laissées là lors de leur dernière rencontre, le sang séché sur le sol. Plusieurs cris et paroles résonnèrent au loin dans sa tête, la réminiscence de ses souvenirs, de son dernier passage dans cette ville. Helena Shaw s’était arrêté au milieu de la grande rue. Il n’y avait personne. Un rayon de soleil vint se refléter sur un petit quelque chose brillant sur le sol, juste au-dessous de Helena. Cette dernière se pencha en avant, pliant les genoux et regarda le minuscule objet au sol. Une petite croix en or écrasé et déformé, du sang tâchant le métal pur. Helena regarda autour d’elle, et réalisa qu’elle était à l’endroit exact où Sophia s’était fait emporté par les Survivants, par le Supérieur. L’américaine imaginait la main du Supérieur écrasant le seul symbole, le seul artefact qui rattachait encore Sophia au monde d’avant. La petite croix chrétienne. Elle prit la petite boule de métal déformé entaché de sang et la fit glisser sur la paume de sa main. Le coin de ses lèvres s’étirèrent et se déformèrent, formant comme un petit sourire en coin qu’elle ne pouvait empêcher de s’afficher. Elle reprit le dessus et sur son visage réapparut l’expression déterminée et sérieuse. Helena se releva ensuite et tout en se retournant pour rejoindre de nouveau le groupe, elle balança d’un geste nonchalant la petite croix d’or écrasé auquel elle n’attachait plus aucune importance. La croix de métal vola dans les airs, rebondit plusieurs fois sur le sol, roula ensuite et se stabilisa, perdue, seule, isolée dans cette ville immense, dans ce monde infini.

- - -
Lorsque Helena alla rejoindre le groupe de nouveau, l’appréhension des religieux se faisaient sentir. Leur impatience, mêlé au fait qu’ils avaient de plus en plus l’air de se faire berner n’était pas un des meilleurs cocktails de la confiance. Attendant toujours son miracle, l’américaine avait cependant un semblant de plan pour retarder l’échéance. Lorsque le prêtre la confronta directement, elle joua plus ou moins sa dernière carte.

- Helena, where is he? Where is Silas?
(Helena, où est-il ? Où est Silas ?)

- Don’t you see where we are? It’s a rally point, if we stay here long enough he’s going to show up. You just have to wait and to be patient.
(Tu ne vois pas où est-ce qu'on est ? C'est un point de ralliement, si on reste suffisamment longtemps, il viendra. Vous allez devoir attendre et être patient.)

Celui qui se faisait appeler “First” prit une grande inspiration menaçante, le regard de ses trois autres confrères pesa sur lui un moment.

- Eventually, one day I’m gonna run out of patience.
(Un jour, je serais à court de patience.)

Helena joua sa dangereuse carte du personnage osé.

- Then I guess you just gonna have to trust me.
(Alors je suppose que tu va devoir me faire confiance.)

- Trust is something to be earned.
(La confiance est quelque chose qui se mérite.)

- Wrong! Trust is a choice.
(Faux ! La confiance est un choix. )

Encore une fois, la tension était montée très haut. Elle était à son comble. Les bottes de cowboys de l’américain firent un petit cliquetis à chacun de ses pas le rapprochant de Helena. Il se mit face à elle qui ne bougea pas d’un iota, maintenant aussi son regard.

- Do not...play this game with me.
(Ne...joue pas ce jeu avec moi.)

- I’m not playing any game. We just have to wait a few more days, then it’ll just all be over.
(Je ne joue aucun jeu. On a juste à attendre quelques jours de plus, et tout cela sera terminé.)

- For your sake, I hope it will.
(Pour ton bien, j'espère que ça le sera.)

- Eeeh...guys...
(Eeeuh...les gars...)

Les deux tournèrent la tête en direction de l’américain qui les avait interrompus, puis ils regardèrent dans la direction qu’il pointait. Un groupe de personne, environ cinq ou six, se rapprochaient lentement, marchant à un rythme posé. Ils étaient tous vêtus de vêtements différents, de différentes époques. La rousse put discerner des inspirations indiennes, bouddhistes, japonaises peut-être parmi leurs habits. Ils n’avaient pas l’air armés, en moins dangereux. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient, leur groupe semblait un peu plus cohérent que le leur. Toujours à vue de nez, l’américaine put distinguer des gens de nationalités et couleurs de peaux différentes. Un asiatique assez jeune semblait être en tête de groupe et il se rapprocha du groupe, puis parla d’une voix calme et posé.

- 欢迎来到伦敦,外国。我们是和平主义者。
(Bienvenue à Londres, étrangers. Nous sommes les Pacifistes.)

Ainsi, ils étaient un groupe de “pacifistes”, de non-violents qui s’étaient installés à Londres, accueillant tous le monde qui respectaient leurs idéaux et voulaient faire parti de leur communauté. L’asiatique continua à expliquer de quoi leur groupe s’agissait, ils ne répondaient pas à la violence, avaient abandonnés toute arme, prônaient la découverte des autres cultures, les arts, la musique, les écrits, les modes de vie. Après qu’il ait finit son explication et répondit à quelques questions posés à l’arrache, Helena ne put s’empêcher de faire la remarque :

- Ok...don’t get me wrong, but from where we are standing...you’re just a bunch of wannabees...some hippies at best...
(Ok...ne le prenez pas mal, mais de notre point de vue...vous êtes qu'une bande de hippies...)

L’asiatique se contenta de sourire.

-我们比这更多。来吧,我给你看。我知道你是武装的,我不会要求你以减轻你的武器你。但如果你能避免这样的节目,展示或使用该营地他们一次,我将不胜感激。
(Nous sommes beaucoup plus que cela. Venez, je vais vous montrer. Je sais que vous êtes armés, et je ne vous demanderais pas de vous délester de vos armes. Mais si vous pouviez éviter de les montrer, les exposer ou les utiliser une fois dans le camp, je vous en serais grandement reconnaissant.)

Ainsi, ils se mirent à marcher. La route n’allait pas être longue, mais cette portion de Londres qui se trouvait là faisait quand même quelques bons kilomètres. Ils parcoururent la ville, la traversant de long en large en silence, le groupe de “Pacifistes” en tête. Personne ne prononçait un mot. Ils arrivèrent à l’autre extrémité de la ville après plusieurs bonnes minutes de marche. Chacun avait ses appréhensions, certains étaient sur leur garde, sentant fort le piège, tandis que d’autres s’imaginaient déjà voir une bande de mollasson qui étaient trop fatigués pour faire quelque chose de leurs dix doigts, alors s’amusaient-ils à s’appeler des “Pacifistes”. Après un dédale de petites ruelles et autres chemins de traverse parmi des voitures et des débris, les deux groupes débouchèrent sur une rue principale, firent quelques pas dans la grande et large rue se finissant quelques dizaines de mètres plus loin dans le canal de la Tamise asséchée. Et ce fut à ce moment, en face de cette rue qu’ils s’arrêtèrent tous, au comble de l’étonnement. Les six pacifistes furent contents de l’effet que leur camp avait tous un sourire affiché. L’asiatique se retourna vers eux et ouvrit les bras, puis annonça :

- 欢迎来到我们的卑微的社会。
(Bienvenue dans notre humble communauté.)

- Son of a b...

Ce qu’il voyait, ils ne s’y attendaient pas. Combien était-il ? Une cinquantaine, une soixantaine ? Plus encore même. Un nombre impressionnant de gens étaient rassemblés dans cette rue, puis s’étendaient dans le canal asséché. Mais ils n’étaient pas juste une bande de personne ne faisant rien. Ils étaient une vraie communauté qui avaient installés leur camp, leurs maisonnettes improvisés, tous étaient organisés. Les tentes, les ressources, les caisses d’oeuvre-d’art. Tous de nationalités différentes, d’époques différentes, mais tous vivant sous le même joug : celui de la Paix.

- - -
A peine leur camp présenté, les six premiers pacifistes laissèrent le soin au groupe de découvrir cet endroit par eux-mêmes, se fondant ainsi dans la foule sans plus s’occuper d’eux. Après un moment d’incertitude et d’hésitation, l’américaine rousse fit quelques pas en direction du camp, lorsque le prêtre l’arrêta en l’interpellant et en mettant sa main en avant.

- Hey! Hey...what do you think you’re doing?
(Hé ! Hé...qu'est-ce que tu crois que vous faites là ?)

- Come on, we can just wonder around.
(Quoi, on peut se promener un peu.)

- You’re not wondering around just by yourself. Second, you stay with the girl.
(Vous vous promenez pas tout seul. Second, tu restes avec la gamine.)

- Nexus, you stay with Luz, dit-elle presque en réponse au prêtre.
(Nexus, tu restes avec Luz.)

- Third, you go with Gabriel, Forth, stick with John.
(Third, tu va avec Gabriel, Forth, reste avec John.)

- And you and I spend some quality time.
(Et toi et moi, on aura notre petit moment intime.)

Elle lui lança un sourire moqueur, puis le groupe se sépara aussitôt, chacun assigné à son propre religieux. Les deux compatriotes américains marchaient tranquillement parmi les gens, dans le camp. Il y avait beaucoup d’activités, des trucs créatifs, voir artistiques. Beaucoup d’entre eux jouaient entre eux, rigolaient, parlaient.

- Last time you were here, were they all these people?
(La dernière fois que vous étiez là, est-ce qu'il y avait tous ces gens ?)

- No. No, there was me, Nexus, a....french girl, another one from London, Silas and a G.I. This is where we were attack by the Superior. Elle pointa du doigt vaguement les étages supérieurs et les rues au loin. They were in every building, we were overwhelmed. Luckily, we got our asses out of here, losing the girl and the G.I.
(Non. Non, il y avait moi, Nexus, une...gamine française, une autre de Londres, Silas et un G.I. C'est ici qu'on s'est fait attaqué par le Supérieur. Ils étaient dans chaque batiment, on était submergé. Heureusement, on a pu sortir de ce merdier, mais on a perdu la fille et le G.I.)

- And when did you get separated from Silas? More importantly, why?
(Et c'est quand exactement que vous vous êtes séparés de Silas ? Plus important, pourquoi ?)

- Some times after. We decided to just...go our ways, assuring ourselves that we would meet again.
(Quelques temps après. On a décidé de...partir chacun de son coté, s'assurant qu'on se retrouverait plus tard.)

Le prêtre fit un mouvement de tête en signe de compréhension, puis ils continuèrent à marcher tous les deux. Helena ne voulait pas que le silence s’installe trop longtemps, aussi elle en profita pour continuer la conversation, comme si de rien n’était. Cependant, son attention était attiré sur des objets exposés ici et là, sur des tapisseries ou autres.

- Your armour, did you made it before or after you got here?
(Ton armure, tu l'as fabriqué avant ou après être arrivé ici ?)

- Whatever you are trying to do, just stop. It’s not because we are together that we have to get...better acquainted.
(Ce que tu essayes de faire, ne te fatigue pas. Ce n'est pas parce qu'on marche ensemble qu'on doit...mieux se connaitre.)

L’américaine s’arrêta et se tourna vers le prêtre et ils échangèrent un regard.

- What? You’re afraid you are fraternizing with the devil?
(Quoi ? Tu as peur d'être en train de fraterniser avec le diable ?)

- Well, considering the fact that there is the word “hell” in your name...
(Huum, en considérant le fait qu'il y ait le mot "enfer" dans ton prénom...)

Tous les deux lâchèrent un petit rire. Ils étaient arrivés au bord du canal qui était aussi habité que la rue derrière eux. Ils avaient même montés un escalier de fortune qu’ils entreprirent de descendre.

- Once Silas is here, what’s your next step?
(Une fois que Silas est là, qu'est-ce que vous faites ensuite ?)

- Whether he is with or without us, we continue our quest.
(Qu'il soit avec nous ou pas, on continue notre quête.)

- Purging the entire evil. Come on, you and I know better.
(Purifier le mal tout entier. Je t'en prie, on vaut mieux que ça. )

- Meaning?
(A savoir ?)

- Meaning here, there is no clear-cut good/evil, black and white. You’re blue, I’m red and still we did some road together. We are living proof that this place is just the grey part, this big red-blue blur.
(A savoir qu'ici, il n'y a pas de séparation claire et net bien/mal, blanc et noir. Tu es le bleu, je suis le rouge et pourtant on travaille ensemble. Nous sommes la preuve vivante que cette endroit n'est que la partie grise, le gros flou rouge et bleu. )

- So according to you, you’re the bad guy?
(Alors selon toi, tu es le méchant ?)

Il le dit encore une fois sur un ton léger qui les arracha encore un sourire.

- In religious term, you’re Jesus, I’m Judas.
(Dans des termes religieux, tu es Jésus, et je suis Judas.)

- I better start working on my pole then.
(Je ferais mieux de me trouver une croix alors.)

Un bruit se fit entendre et attira l’attention des deux américains. Ils allèrent voir de quoi il s’agissait tandis que les pacifistes se dirigeaient aussi vers l’endroit d’où venait le bruit. C’était une bagarre entre deux pacifistes, aussi paradoxale ou ironique que cela puisse être. Les deux personnes en conflit furent séparées, puis le groupe commença un rituel. Tout le monde se mit en cercle autour des deux adversaires qui eux se retrouvaient face à face. Un silence régnait et ainsi, les deux opposants étaient obligés de se confronter verbalement, exposant le problème, qui au final s’était relevé relativement banal. Après plusieurs heures, un consensus fut trouvé, et ils “firent la paix”. Et chacun continua sa routine. Helena avait assisté à toute la scène avec un regard presque choqué. Elle en parla à un des chefs des pacifistes qui lui confirma ce qu’elle pensait : les cas de violence, de bagarres pour des trucs futiles augmentaient de plus en plus. Elle essaya de les prévenir, mais ils ne voulaient écouter. Ils ne pouvaient pas décemment espérer qu’un groupe de gens se réuniraient là, à tourner en rond, dans l’oisiveté, sans but, sans motivation, sans envie de vivre. Elle essaye de les prévenir que tôt ou tard, à défaut de trouver autre chose à faire, les gens allaient se retourner contre leurs voisins, c’était dans la nature de l’homme de vouloir faire quelque chose, de vouloir exprimer sa violence, sa nature humaine. Mais ils ne voulaient écouter. Ainsi plusieurs jours s’enchainèrent. Au départ, le prêtre ne dit rien. Puis les religieux commencèrent à insister de plus en plus. Et elle perdait de sa crédibilité de plus en plus, perdait leur pseudo-confiance. Tôt ou tard, ils réalisèrent qu’elle bluffait. Finalement, elle décida de briser la glace. Ce fut après 4 jours d’attente.

Après avoir demandé aux autres de se réunir parmi les pacifistes, Helena se repassa encore involontairement une énième fois ce qui allait arriver. Prenant ses précautions, elle avait demandé à Nexus d’amener la mexicaine à l’abri, plus loin, même en dehors de la ville, dans un endroit qu’elle ne connaissait pas, et il devait la protéger. Si jamais les choses tournaient vraiment mal, au moins ils auraient un peu d’avance. Il ne restait plus que le jeune blondinet, la viking, la sorcière et John, attendant là, dans ce qui semblait être un peu la place centrale improvisé du camp des Pacifistes. Lorsque l’américaine passa à côté d’eux, elle leur lança un discret :

- No matter what happen, do not interfere. Don’t do anything.
(Peut-être ce qui se passe, n'intervenez pas. Ne faites absolument rien. )

Elle les dépassa ensuite et alla à la rencontre du cowboy religieux.

- I think we’ve waited enough, Helena. Where is Silas?
(Je pense que nous avons suffisamment attendu, Helena. Où est Silas ?)

La femme rousse inspira grandement, puis ferma les yeux. Quand elle les rouvrit, les mots sortirent tout seul.

- There is no Silas.
(Il n'y a pas de Silas. )

Le prêtre pencha la tête sur le côté, légèrement étonné.

- Well there is a Silas, but we never planned to meet up. I don’t know where he is.
(Je veux dire qu'il y a un Silas, mais nous n'avons jamais prévu de nous rencontrer à nouveau. Je ne sais pas où est-ce qu'il est.)

First garda un moment le silence, son regard perdu dans le vide, comme s’il réfléchissait.

- You can’t say I didn’t warn you.
(Tu ne pourra pas dire que je ne t'avais pas prévenu. )

D’un geste brusque, il sortit son revolver, fit quelques pas rapide et pointa son arme sur Gabriel à bout portant.

- No, wait! Point that gun at me! Look at ME!
(Non, attends ! Pointe cette arme vers moi ! Regarde MOI ! )

Gardant la même position, il se détourna du jeune homme et regarda Helena, les mains en avant comme pour essayer de calmer la situation.

- Silas is not the one you want, Silas is NOT the one you want! First you were looking for the Bible, now you want Silas, if I told you I knew where were Rome or the St. Peter's Basilica, you would just forget about Silas and run after something else right away. What you really are looking for is a goal, a purpose. Let’s face it, we are all lost and as we don’t know what is happening to us, we create our own truth, blind-folding ourselves from the obvious. But no one, none of us wants to the right thing. We don’t want to start looking for answer; we don’t want to ask the questions that raises this big silence and hesitation. We don’t know what the hell is happening to us and yet, we waste our time on some duty or ideal, but none of us is doing the real thing! None of us is trying to find the answer, maybe because we are too weak, maybe because we are afraid of the outcome. But we can do it, altogether, finding the answers we need. It’s up to you now. Do we continue to waste our time shooting each other, or do we start doing something that have a real meaning?
(Ce n'est pas Silas que tu veux, ce n'est PAS Silas que tu veux ! Au départ tu cherchais une Bible, maintenant tu cherches Silas, si je te disais que je savais où se trouvait Rome ou la basilique St-Pierre, tu oublierais aussitot Silas et tu serais aller courir après quelque chose d'autre. Ce que tu veux vraiment, c'est un but, une utilité. Voyons les choses en face, nous sommes tous perdus et on ne sait pas ce qui nous arrive, on crée notre propre vérité, se masquant de ce qui est pourtant évident. Mais personne, personne d'entre nous ne veut le faire. Personne ne veut commencer à chercher des réponses, nous ne voulons pas poser les questions qui soulèvent ce silence si lourd d'hésitation. On ne sait pas ce qui nous arrive et pourtant, on perd notre temps sur des devoirs et des idéaux. Personne n'essaye de trouver des réponses, peut-être parce que nous sommes trop faibles, peut-être parce qu'on a peur de ce qui va arriver. Mais nous pouvons le faire, ensemble, trouver les réponses dont nous avons besoin. La décision vous revient. Est-ce qu'on perd notre temps à se tirer dessus, ou est-ce qu'on commence à faire quelque chose qui a une vraie signification ? )
Helena Shaw
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